Après l'assassinat d'un professeur qui avait montré des caricatures de Mahomet initialement publiées par Charlie Hebdo, l'hebdomadaire fait sa une sur "la république décapitée" avec un dessin montrant des têtes coupées représentant diverses professions. Dans ce numéro à paraître mercredi, Riss, le directeur de la rédaction, a dessiné en une des têtes de pompier, de factrice, de juge, d'infirmière et d'Emmanuel Macron, avec la question "A qui le tour?".
"Les libertés d'enseigner, de s'exprimer, de discuter et de s'interroger mutuellement construisent, mot après mot, notre langage commun, base de toute démocratie. Il ne fait aucun doute aujourd'hui qu'à travers leurs victimes c'est la démocratie tout entière que ces assassins veulent décapiter", écrit Riss dans son éditorial.
"L'acte est tellement inouï qu'il est au-dessus de nos forces d'admettre que nous sommes témoins d'une violence inédite, d'un événement qui fera date et nous contraindra à admettre qu'il y a un +avant+ et un +après+", estime le directeur de la rédaction. "Au lendemain d'un tel crime, la question qui nous hante est de savoir quelles actions mener pour vaincre cette idéologie. On se tourne vers Charlie, comme si Charlie avait la solution, on se tourne vers les politiques comme si les politiques avaient la solution (...) et à la fin on se tourne vers les professeurs comme si les professeurs avaient la solution", poursuit-il.
"Tétanisés par la détermination des terroristes, nous finissons par nous comporter, sans même nous en rendre compte, comme s'ils étaient réellement inspirés par une force supérieure, capable de déchaîner une violence divine. Alors qu'en réalité ce ne sont que des humains, pauvres humains, misérables humains, insignifiants humains", ajoute le texte intitulé "La connaissance ou le néant".
L'attaque contre Samuel Paty, professeur, est survenue trois semaines après celle devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris, alors que se tient jusqu'au 10 novembre le procès des attaques de janvier 2015 qui avaient décimé la rédaction de l'hebdomadaire.
La rédaction du journal a fait l'objet de nouvelles menaces, de la part d'Al-Qaïda notamment, depuis la republication des caricatures de Mahomet le 2 septembre pour l'ouverture du procès.
Vos réactions
Je ne peux m’empêcher de voir une sorte de lien entre les fusillades qui se sont déroulées au États-Unis et ces actes perpétrés sous l’influence de ce qu’on appelle une radicalisation. Dans les deux cas, les assaillants sont des gens qui semblent présenter fragilité, mal-être ou déphasage avec leur milieu. Une sorte de pression a été exercée avec des résultats funestes sur ces personnes fragiles et rendues dangereuses par cette fragilité. (Je ne cherche surtout pas à minimiser les responsabilités des assaillants, mais tout simplement, étant donné qu’une personne avec ce profil a plus de chance de passer à l’acte, comment éduquer, comment défanatiser, comment soigner et encadrer une jeunesse qui est abandonnée, déphasée, en absence de repères ou, et qui peuvent le cas échéant s’accrocher à de mauvais repères, pourvu qu’ils trouvent des repères ?)
La légende est "à qui le tour ?" et le dessin représente 5 personnes d'une fonction qui n'ont pas été tuées par des terroristes.
Or des policiers ont déjà été tués par des terroristes.
Cette couverture est une caricature. Elle représente le fait que nous sommes tous menacés. Oui, il n'y a pas de policiers dessinés, ni de prêtre (il y en a un qui est mort aussi), pas de dessinateurs, pas de clients de l'hypercasher, et on peut en rajouter... Riss aurait pu aussi dessiner une caissière, un éboueur, un chauffeur de bus, tout le monde !
Et pour ceux qui ne reconnaissent pas la caricature de Macron, c'est qu'ils ne lisent pas Charlie Hebdo. Riss l'a toujours représenté comme cela, dès qu'il est devenu ministre et les lecteurs l'ont toujours reconnu. Tout comme le grand Cabu dessinait Sarkozy avec deux petites cornes dans les cheveux !
J'ai l’impression que toutes les tetes regardent vers Manu...
Un juge et pas de flic ,j’aimais entendu parler d’un juge menacer mais des policiers bizarrement absents ,oui !
La légende est "à qui le tour ?" et le dessin représente 5 personnes d'une fonction qui n'ont pas été tuées par des terroristes.
Or des policiers ont déjà été tués par des terroristes.
J'ai bien repéré les professions des 4 premières personnes mais pour la 5ème je sèche. Ca ressemble à la caricature de Sarkozy mais en blond. Si c'est Macron, elle est un peu loupé.
Je pense que c'est effectivement Macron.
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?