27/12/2019 14:35

Bernard Pivot se défend après avoir été soupçonné de complaisance vis à vis de l'écrivain Gabriel Matzneff qu'un livre accuse de pédophilie - Vidéo

Vanessa Springora est interviewée dans L’Obs pour y parler de son livre, “Le consentement”, dans lequel elle dénonce les actes de pédophilie de l’écrivain Gabriel Matzneff dont elle a été victime à 14 ans. Vanessa Springora, y raconte l'emprise et la séduction qu'a exercée sur elle un certain « G » ou « G.M. » lorsqu'elle avait 14 ans, au milieu des années 1980. Elle raconte notamment avoir été « happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze ». « A 14 ans, on n'est pas censée être attendue par un homme de 50 ans à la sortie de son collège, on n'est pas supposée vivre à l'hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit ».

Considéré comme un auteur français de talent, Gabriel Matzneff a notamment reçu le prix Renaudot en 2013 pour son livre « Séraphin c'est la fin ! » (ed. La Table ronde). Matzneff est également chroniqueur au magazine «Le Point»

Vanessa Springora pointe également du doigt  la complaisance de la presse à l’égard de l’auteur qui, pendant des années, a clamé haut et fort son goût pour “les moins de seize ans”, comme dans l’extrait ci-dessus d’“Apostrophes” avec Bernard Pivot. En 1990, l'un des tomes de ce journal, Mes amours décomposés, lui vaut d'être reçu sur le plateau d'"Apostrophes", l'émission littéraire animée par Bernard Pivot. Ce dernier lui demande alors pourquoi l'écrivain s'est spécialisé "dans les lycéennes et les minettes", et Gabriel Matzneff répond qu'une fille "très, très jeune est plutôt plus gentille" sans que l'animateur ne réagisse. 

Après la remontée à la surface de cet extrait, Bernard Pivot est désormais accusé de complaisance et il se défend ce vendredi en expliquant: "Dans les années 70 et 80, la littérature passait avant la morale, aujourd’hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c’est un progrès. Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d’un pays et, surtout, d’une époque.” Des explications qui sont loin de convaincre ce vendredi de nombreuses personnalités et anonymes qui trouvent l'explication un peu courte.

Pour mémoire, à l’heure actuelle, l’âge de la majorité sexuelle est fixé à 15 ans en France. En dessous, toute relation sexuelle avec un majeur équivaut à une “atteinte sexuelle”.

Dans sa loi contre les violences sexuelles d’août 2018, le gouvernement a renoncé à instaurer un âge minimal de consentement à un acte sexuel, promis à 15 ans, décevant très fortement les associations.

Dans deux affaires ces dernières années, des fillettes de 11 ans avaient été considérées comme consentantes par la justice, provoquant un vif émoi.

Gabriel Matzneff n’a jamais été sanctionné par la justice.

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Vos réactions

Portrait de Harpie
28/décembre/2019 - 09h09

Encore un à qui il faudra couper les roubignoles !

Portrait de Clara Roussi
27/décembre/2019 - 23h46

Et allez encore une qui n'assume pas son passé et qui vient balancer en se faisant passer pour une victime. Ce phénomène de délation bien pensante pose vraiment un réel problème. Où cela va-t-il s'arrêter ?

Portrait de FLT
27/décembre/2019 - 17h47

Denise Bombardier a tout à fait raison concernant Matzneff. En revanche, faire le procès en sorcellerie de Bernard Pivot, c'est un peu fort ! Même Denise Bombardier ne le lui a pas fait sur le plateau. Si Denise Bombardier a pu exprimer sa ( très juste ! ) opinion et que Pivot l'ait laissé faire, c'est bien la démonstration que Pivot n'a pas été complaisant avec Matzneff et que les contradictions étaient donc possibles. Bernard Pivot avait aussi reçu, entre autre, Polanski et Cohn Bendit... En ce cas, pourquoi ne pas lui reprocher sa "supposée" complaisance ? Quid de la maison d'édition qui a permis à Matzneff d'éditer son bouquin si "détaillé" ? Elle est bien plus complaisante, selon moi, que ne l'aurait été Bernard Pivot.

Portrait de lahainesurinternet
27/décembre/2019 - 17h34

Heu... elles n'avaient pas de père, frère, oncle ses femmes? Si un adulte draguait mes nieces ados il passerait un mauvais moment..

Portrait de bib
27/décembre/2019 - 16h00

Bernard Pivot rend simplement compte de l'état d'esprit qui régnait dans les années 70, sans pour autant s'en orgueillir.

Daniel Conh Bendit et d'autres pourraient rendre compte de ce climat de la société à cette époque.

Par ailleurs, je n'ai pas envie d'acheter ou de lire le livre en question. Un enfant doit être encadré par son ou ses parents, confié par ses parents à des gens responsables, choisis par les parents. Pour quelle raison cet homme allait-il chercher une fille de 14 ans ? Pour quelle raison le suivait-elle ? pour quelle raison ce n'est qu'aujourd'hui qu'elle s'en emeut ? il y a elle mais aussi les autres, y pense-t-elle ?

Quand on met sa main dans la nasse de crabes, il est assez courant de se faire pincé.