04/05/2010 10:22

Espagne: 3.350 postes de journalistes supprimés depuis 2008

La Fédération des associations des journalistes d'Espagne (FAPE) a annoncé lundi que 3.350 postes de journalistes, environ 10% du total, avaient été supprimés dans le pays depuis novembre 2008 et a réclamé des aides publiques pour faire face à la crise. 

Cet appel a été lancé à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Il y a avait quelque 30.000 journalistes en Espagne fin 2008 quand a éclaté la crise économique qui a entraîné une forte chute des recettes publicitaires très pénalisante pour les médias espagnols.

La Fape estime dans un communiqué que "la précarité et la destruction d'emplois" dans les médias représentent les "principaux ennemis de la liberté de la presse dans les sociétés démocratiques", nuisant à la "crédibilité" de l'information. 

Elle affirme que le journalisme est un "bien public" qui doit être reconnu comme tel et réclame un "plan d'aides aux médias conditionné au maintien des postes de travail".  Il n'y a pas eu en Espagne, comme en France par exemple, de plan public de soutien à la presse après l'éclatement de la crise économique en 2008. 

Un plan d'aides publiques a été rejeté par les patrons des médias en 2009, mais un nouveau projet de soutien gouvernemental est en préparation, a précisé lundi à l'AFP Fernando Gonzalez Urbaneja, président de l'Association de la presse de Madrid (APM). 

La plupart des grands groupes de presse espagnols ont négocié ou annoncé des suppressions de postes, tout en imposant dans certains cas des baisses de salaires. Certains journaux, comme le quotidien gratuit Metro, ont fermé. 

Des grèves et manifestations ont eu lieu ces dernières semaines dans plusieurs grands médias: l'agence nationale EFE, la télévision et radio publique RTVE et le numéro un espagnol des médias, le groupe Prisa. 

Ce dernier, qui ploie sous une dette de près de 5 milliards d'euros, a annoncé début mars l'ouverture de son capital à des investisseurs internationaux qui pourraient devenir à terme majoritaires, ce qui suscite l'inquiétude de ses employés.

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