
La Société de production de la web TV Le Média reproche à son ancienne directrice de publication, Sophia Chikirou, d'avoir indûment perçu des sommes au titre de prestations d'une autre société dont elle était présidente, ce que l'intéressée réfute, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes. En cause : des prestations facturées par Mediascop, une société de conseil dirigée par Sophia Chikirou, au Média. A la fois co-fondatrice et directrice de publication, Mme Chikirou a finalement quitté Le Média avec fracas en juillet, pour s'occuper de la communication de La France insoumise.
Depuis, Sophia Chikirou et la société de production ont multiplié ces dernières semaines des mises en demeure via leurs avocats respectifs, dont l'AFP a obtenu copie, et des invectives dans des médias. Le 14 août, Le Média a sommé Mediascop de rembourser environ 65.000 euros, car "aucun contrat portant sur les prestations faisant l'objet de la facture de Mediascop n'a été conclu entre cette dernière et la (société de production Le Média, SDPLM)". Selon les factures, les prestations ont consisté, de septembre à décembre 2017, en la mise à disposition de main d'oeuvre, de matériel et de conseils en stratégie et communication. Certains de ces services ont été assurés par Sophia Chikirou elle-même. "Le règlement d'une facture non-due, au profit d'une société dont vous êtes l'actionnaire unique, est constitutif d'un usage des fonds de la société Le Média, que vous saviez contraire à son intérêt", écrit l'avocat du média en ligne, Jérémy Afane-Jacquart, dans sa missive.
Le 31 juillet, Sophia Chikirou avait réclamé dans une première mise en demeure le règlement de 67.000 euros environ pour des prestations selon elle impayées de janvier à juillet 2018. Les deux factures n'ont pas "été contestées" selon Mme Chikirou, contactée par l'AFP, assurant que "Mediascop n'a réalisé aucun bénéfice dans cette histoire". Dans une nouvelle mise en demeure le 20 août, l'avocat de Sophia Chikirou, David Marais, a estimé qu'"aucune +malversation+, aucun travail fictif ou abus de biens sociaux n'a jamais été commis". "Les comptes ont toujours été parfaitement loyaux", ajoute la défense de Mme Chikirou, en faisant valoir que les sociétés des deux autres co-fondateurs du Média, Henri Poulain et Gérard Miller, "ont également facturé et dans les mêmes conditions des prestations au Média".
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