17/12/2016 12:32

Piratages informatiques: Washington menace Poutine de représailles, Moscou parle d'"indécence"

La Maison Blanche a mis en cause Vladimir Poutine dans les piratages informatiques ayant perturbé l'élection présidentielle et le président Obama lui-même a annoncé des représailles, après ces accusations rejetées comme "indécentes" par Moscou.

Barack Obama, qui s'exprimera vendredi à 14h15 (19h15 GMT) lors d'une conférence de presse, avant de partir en vacances à Hawaï, devrait être longuement interrogé sur ces cyberattaques qui ont pu avoir une influence sur le scrutin ayant opposé la démocrate Hillary Clinton au républicain Donald Trump.

Cette polémique fait encore monter les tensions entre Washington et Moscou, à quelques semaines de l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. "Il faut soit cesser d'en parler, soit apporter enfin des preuves.

Sinon, tout ça est plus qu'indécent", a lancé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov aux journalistes en marge du déplacement du président Poutine à Tokyo.

Une certitude, les Etats-Unis ne resteront pas sans réagir, a déjà annoncé le président Obama dans un entretien à la radio NPR qui sera diffusé vendredi et dont des extraits ont été rendus publics: "Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons agir", a plaidé Obama.

"Et nous le ferons, au moment et où nous le déciderons", a-t-il lâché, en soulignant que "certaines (de ces réprésailles) seront explicites et publiques, d'autres ne le seront peut-être pas".

"Toute une série d'analyses sont encore en cours, au sein des différentes agences (de renseignement)", a précisé M. Obama à l'antenne de NPR: "Quand j'aurai le rapport final, alors nous serons en mesure d'avoir (...) une vraie idée des motivations qui étaient à l'oeuvre derrière tout cela".

Si le président Obama n'a pas mentionné Vladimir Poutine dans cet entretien, l'un de ses proches conseillers, Ben Rhodes, l'a fait, jeudi, sur la chaîne MSNBC: "Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent au sein du gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant, (...) , en dernier ressort, Vladimir Poutine est responsable des actions du gouvernement russe".

De son côté M. Trump a de nouveau insinué que la Maison Blanche avait des intentions partisanes en accusant la Russie d'être à l'origine des piratages informatiques contre sa rivale démocrate. "Si la Russie, ou toute autre entité, faisait du piratage, pourquoi la Maison Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir ? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu'après la défaite d'Hillary ?", a-t-il écrit sur Twitter.

"C'était un mois avant l'élection, cela n'avait rien d'un secret", a pourtant martelé il y a quelques jours Barack Obama dans une interview, en rappelant que ses services avaient publiquement pointé du doigt Moscou le 7 octobre, soit un mois avant le scrutin du 8 novembre.

Donald Trump apparaît de plus en plus isolé dans son insistance à épargner Vladimir Poutine, un homme dont il a souvent loué les qualités de leader et avec qui il souhaite réchauffer les relations. Il est extraordinaire que les conclusions des services de renseignement américains, de la CIA au FBI, soient ainsi rejetées par un futur commandant en chef. Il va ainsi à l'encontre de son propre parti au sein duquel le sentiment antirusse est plus vivace que jamais.

Les républicains du Congrès vont d'ailleurs lancer plusieurs enquêtes parlementaires sur le rôle de la Russie dans la campagne américaine.

Pour l'ancien patron de la CIA Michael Hayden, Donald Trump est "la seule personnalité américaine à ne pas encore avoir concédé que les Russes ont lancé une grande campagne clandestine d'influence contre les Etats-Unis".

Dès octobre, la direction du renseignement américain (ODNI) avait estimé que "seuls de hauts responsables russes" avaient pu autoriser ces activités.

Puis, après l'élection, un rapport de la CIA avait fuité dans la presse, accusant cette fois directement le pouvoir russe d'avoir délibérément tenté de faire élire Donald Trump contre Hillary Clinton. Des dizaines de milliers de messages de responsables démocrates et du président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, ont été dérobés puis mis en ligne en 2016, notamment dans le dernier mois avant le scrutin, jetant une lumière crue sur les délibérations internes du camp Clinton et brouillant le message de la candidate.

Dans l'entourage de Donald Trump, on assume vouloir un nouveau départ avec les Russes. "Si on peut travailler avec eux sur des projets importants et nécessaires, tels que vaincre le terrorisme islamique (...) ou stopper l'Etat islamique, et si la Russie peut se joindre aux Etats-Unis à cette occasion, nous les écouterons", a expliqué sur MSNBC Kellyanne Conway, conseillère de M. Trump.

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Vos réactions

Portrait de Caramella
25/décembre/2016 - 07h41
Ange gardien a écrit :

Oblabla et TouMouMou auront le temps de jouer au golf ensemble ...

Jolie celle la
Portrait de Caramella
25/décembre/2016 - 07h41
Des menaces à la c...
Portrait de FoxOne
25/décembre/2016 - 06h03
sosa a écrit :

Nouvelle guerre froide,

.. Ou pas
Portrait de FoxOne
25/décembre/2016 - 06h02
Je plains ces deux hommes
Portrait de Ange gardien
17/décembre/2016 - 23h55

Oblabla et TouMouMou auront le temps de jouer au golf ensemble ...

Portrait de Laziq
17/décembre/2016 - 16h38
nantes63 a écrit :

Avez vous vu le documentaire sur Poutine diffusé cette semaine sur France2,

Poutine est loin d'être honnête!

Quel rapport ?

 

En quoi cela fait-il de Poutine le chef d'orchestre des lanceurs d'alerte ?

 

C'est quand même curieux que des gens qui se déclarent progressistes, de gauche, pour les droits de l'homme, la main sur le coeur et tout le tremblement, considèrent les lanceurs d'alerte comme des nuisibles et épousent les discours de ceux qui veut les faire taire ?

 

 

 

 

Portrait de Laziq
17/décembre/2016 - 15h23
Nono75 a écrit :

Bien.

Et sinon, quand partez vous pour la Russie afin de rejoindre Gérard ?

Quel rapport ?

 

Le problème d'Obama et de son administration est qu'ils considèrent tout lanceur d'alerte faisant des révélations sur les scandales et les magouilles de la CIA, de la NSA, des Clinton, etc., comme un agent de la Russie.

 

Le problème c'est la malhonnêteté d'Obama qui n'a rien à envier à celle de Bush.

Portrait de MC26
17/décembre/2016 - 14h40

OBAMA va fiche le bazar avant de partir...tout comme Hollande qui continue à ruiner la FRANCE...

Portrait de Laziq
17/décembre/2016 - 14h36
BUCK JOHN a écrit :

Les russes ne comprennent rien au sens de la démocratie. Le mensonge perpétuel fait partie de leur ADN .

Les programmes de surveillance de masse des populations américaine et mondiale par la CIA et la NSA - cf révélations de Snowden, etc. - c'est démocratique ou non ?

Portrait de BUCK JOHN
17/décembre/2016 - 14h04

Les russes ne comprennent rien au sens de la démocratie. Le mensonge perpétuel fait partie de leur ADN .

Portrait de Hugo Bauret
17/décembre/2016 - 12h36

Et c'est quand que nous Français et Européens menaçons Obama pour piratages, espionnages... ?