30/03/2016 10:00

Donald Trump défend son directeur de campagne qui a été inculpé pour avoir agrippé une journaliste

Donald Trump a défendu mardi son directeur de campagne, Corey Lewandowski, inculpé pour avoir agrippé une journaliste qui tentait de poser une question au candidat républicain à la Maison Blanche il y a trois semaines.

L'affaire a relancé les critiques de ses adversaires, républicains et démocrates, qui s'alarment de la répétition d'incidents et de la virulence, verbale et physique, entourant la campagne de Donald Trump. Les partisans du milliardaire s'en prennent régulièrement aux manifestants lors de ses meetings.

Hillary Clinton a longuement déploré mardi la campagne de l'homme d'affaires ciblée sur "les immigrés, les musulmans, les femmes", évoquant les allusions sexistes visant une journaliste de Fox News.

"C'est un pyromane politique. Il a allumé des feux et les gens agissent d'une façon déplorable, et c'est pourquoi il doit être tenu responsable", a-t-elle lancé à La Crosse, dans le Wisconsin.

Les rivaux républicains de Donald Trump ont aussi vu dans l'affaire Lewandowski la main du milliardaire, qui refuse de calmer le jeu et met les heurts sur le compte de perturbateurs.

"C'est la conséquence de la culture de la campagne de Trump", a réagi le sénateur du Texas Ted Cruz, deuxième des primaires, auprès de journalistes. Il a dénoncé une campagne "fondée sur les insultes et les attaques personnelles, et désormais la violence physique".

Il a dit à NBC qu'"agresser physiquement un reporter" mérite le licenciement.

La police de Jupiter, en Floride, a inculpé mardi Corey Lewandowski, 42 ans. Il doit comparaître le 4 mai prochain.

L'altercation remonte au 8 mars, à l'issue d'une conférence de presse de Donald Trump dans son club de golf de Jupiter.

Michelle Fields, 28 ans, alors journaliste pour le site conservateur Breitbart, suivait Donald Trump pour lui poser une question. Le candidat se dirigeait vers l'arrière de la salle quand elle dit avoir été violemment tirée par l'avant-bras par Corey Lewandowski, une scène dont fut témoin un journaliste du Washington Post.

Cette version des faits semblait confirmée par une vidéo de surveillance rendue publique mardi par la police. Jusqu'à présent, seules des vidéos partielles et un enregistrement audio de l'incident étaient disponibles.

Le chef d'inculpation correspond à un délit mineur: "voie de fait" ou atteinte à l'intégrité physique d'une personne. Corey Lewandowski est accusé d'avoir "intentionnellement touché Michelle Fields (...) contre le gré de Michelle Fields", selon le procès-verbal.

Il a clamé son innocence et plaidera non coupable, a précisé l'équipe de Donald Trump dans un communiqué. Le milliardaire est connu pour être très agressif en justice, et il a encouragé son conseiller à refuser tout accord amiable.

Il a également assuré sur CNN mardi soir n'avoir aucun intention de licencier son directeur de campagne.

Après avoir initialement affirmé que la journaliste avait "tout inventé", le candidat Trump a changé de ligne de défense mardi. Il affirme maintenant que l'incident était "mineur" et qu'elle exagère la gravité de l'altercation, arguant qu'elle n'avait pas crié et que l'"expression de son visage" n'avait pas changé.

Cette nouvelle défense contredit la version initiale de Corey Lewandowski, qui avait écrit sur Twitter n'avoir jamais "touché" ni même "rencontré" la jeune femme.

Défendant corps et âme son plus proche conseiller, M. Trump s'est lancé dans une attaque en règle contre la journaliste, qu'il a accusée de l'avoir agrippé, ce que la vidéosurveillance ne montre pas.

"Il essayait de la bloquer", a-t-il expliqué à des journalistes dans son avion avant un meeting à Janesville (Wisconsin). "Elle m'agrippe et me pose des questions, elle n'est même pas censée me poser de questions", a-t-il dit, en insinuant qu'il pourrait lui-même porter plainte contre elle.

Michelle Fields, qui a depuis démissionné de Breitbart car le site ne soutenait pas sa version des faits, avait photographié et publié sur Twitter des hématomes sur son avant-bras gauche comme preuve. Pour Donald Trump, rien ne prouve que les contusions aient été infligées par son conseiller.

"Arrêtez de mentir", a répondu sur Twitter la journaliste.

Le 19 mars, Corey Lewandowski avait aussi été filmé en train de tirer un jeune manifestant en arrière par le col, sans apparemment le blesser, lors d'un meeting à Tucson (Arizona).

"Je dois lui reconnaître qu'il est plein d'entrain", avait alors justifié Donald Trump

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Vos réactions

Portrait de montiti22
30/mars/2016 - 11h59
lebidou a écrit :

j'adore ce gars

idem !