
Le leader mondial du luxe LVMH, déjà propriétaire des Echos, va racheter les quotidiens Le Parisien et Aujourd'hui en France, créant ainsi un nouveau poids lourd de la presse française capable de rivaliser avec Le Monde/L'Obs, Le Figaro et Libération/L'Express.
Les deux groupes se sont félicités de cet accord, sans en divulguer le prix, après l’avoir annoncé au personnel des deux groupes mardi.
"C'est une opportunité très récente. Nous avons estimé qu'il s'agissait pour Le Parisien d'une vraie opportunité d'avoir un actionnaire solide pour accompagner son développement. Elle va nous permettre d'accélérer notre croissance sur un marché du sport très dynamique en France et à l'international, ainsi que sur le digital", a souligné à l'AFP Philippe Carli le directeur d'Amaury, propriétaire de L'Equipe et organisateur de grands événements sportifs comme le Tour de France.
Même satisfaction aux Echos: L’opération est "très positive", et "prouve que notre actionnaire croit en la presse", a expliqué le directeur des Echos, Francis Morel, devant sa rédaction mardi. "Notre titre a certes retrouvé l'équilibre, mais il était important d’accélérer et d’accompagner le mouvement de concentration du secteur".
Une combinaison du quotidien d’infos générales et du journal de l’économie afficherait une diffusion d’environ 500.000 exemplaires et près de 10 millions de lecteurs numériques, a-t-il ajouté. "Les deux titres sont très différents, ils resteront distincts au niveau éditorial, cela va de soi”, a précisé Francis Morel.
L'annonce a surpris analystes et syndicats car jamais LVMH n'avait manifesté son intérêt pour les deux quotidiens généralistes. "Ce n'est pas une surprise qu'Amaury vende, même si nous pensions que cela n'interviendrait que l'an prochain. Mais que ce soit LVMH est une surprise", a commenté une syndicaliste du Parisien.
Le rachat inclut aussi la filiale de diffusion du groupe Amaury et son imprimerie de Saint-Ouen, qui devrait fermer prochainement, peut-être dès fin 2015.
Selon le Figaro, le groupe de Bernard Arnault n'aurait offert que 50 millions d'euros pour ces deux titres qui se vendent, en cumulé, à 378.000 exemplaires par jour, et génèrent 185 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. Ce prix ne serait que le quart des 200 millions réclamés par Amaury lors d'une précédente tentative de vente en 2010.
Le Parisien a réussi à redresser ses comptes après quatre ans de déficit, suite à un sévère plan d'économies. Mais il reste affaibli par des ventes en recul de quelque 8% par an depuis 2 ans et la crise du marché publicitaire. Il est aussi en retard dans le numérique.
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