16/01/2015 10:55

Des Syriens ont brûlé une pancarte "Je suis Charlie" dans un secteur rebelle d'Alep

Des Syriens ont brûlé jeudi une pancarte "Je suis Charlie" dans un secteur rebelle d'Alep (nord), estimant que l'hebdomadaire Charlie Hebdo renforçait l'hostilité des musulmans envers les pays occidentaux.

Des dizaines de personnes ont défilé dans le quartier rebelle de Salaheddine, dans le sud-ouest de la deuxième ville de Syrie, pour protester contre la Une du journal satirique français représentant le prophète Mahomet. Ils portaient des drapeaux sur lesquels était écrite la chahada (profession de foi musulmane: "Il n'y a de dieu que Dieu").

"Mahomet, notre leader pour toujours", ont-ils notamment scandé. "Les nations de l'athéisme se sont unies pour insulter notre prophète", pouvait-on lire sur une pancarte. "Nous sommes dans les rues pour soutenir notre prophète et protester contre les dessins offensants que les gouvernements occidentaux sont en train de propager tout en faisant fi des sentiments des musulmans à travers le monde", a affirmé à l'AFP Abou Moudar, un manifestant.

"Ces dessins attisent la haine des musulmans à l'égard de ces gouvernements et de ces pays", a-t-il ajouté. Jeudi lors d'un discours à l'Institut du monde arabe à Paris, le président français François Hollande a évoqué la photo d'une journaliste syrienne brandissant, dans les ruines d'Alep, une pancarte "Je suis Charlie", en référence à une image largement partagée sur les réseaux sociaux.

Sur cette photo, un drapeau des rebelles syriens figure au bas de la pancarte tenue par la journaliste Zaina Erhaim.

M. Hollande y a vu un "symbole de solidarité" entre Français et arabes contre "la terreur". Le dessin publié mercredi en Une par Charlie Hebdo représente Mahomet la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", slogan des manifestations qui ont eu lieu en France et dans de nombreux autres pays du monde après les attentats qui ont fait au total 17 morts la semaine dernière à Paris, dont 12 le 7 janvier lors de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique. Ravagée par la guerre, Alep est divisée depuis l'été 2012 entre un secteur rebelle et un secteur loyal au régime de Bachar al-Assad.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions