04/07/2014 10:51

La revue scientifique américaine ayant publié la recherche controversée de Facebook "inquiète"

La revue scientifique américaine qui a publié la recherche controversée de Facebook sur la "contagion émotionnelle" a fait part jeudi de son inquiétude sur l'éventuel non respect des règles éthiques en matière de recherche scientifique.

Les Comptes rendus de l'Académie nationale des sciences (PNAS), qui ne va pas jusqu'à retirer cette publication sortie dans ses pages le 17 juin, a défendu sa politique rédactionnelle, en affirmant publier seulement des recherches auxquelles les sujets participent en toute connaissance de cause.

Mais Facebook semble avoir dérogé à cette règle. Car en ouvrant leur compte, les utilisateurs du réseau social acceptent les "conditions d'utilisation" et la politique d'utilisation de leurs données, ce qui a valeur de "consentement", arguent la rédaction de la revue.

"Au vu des informations fournies par les auteurs (de cette recherche, ndlr), la rédaction de PNAS a estimé que cet article pouvait être publié", a déclaré la rédactrice en chef, Inder Verma, dans un communiqué.

"Néanmoins, il reste un motif d'inquiétude: la collecte de données par Facebook a pu se faire selon des pratiques qui ne cadrent pas parfaitement avec les règles qui garantissent le consentement des participants ou leur laissent le choix de se retirer d'une étude".

Pendant une semaine, du 11 au 18 janvier 2012, Facebook et des scientifiques des universités Cornell et de Californie à San Francisco, ont cherché à savoir si le nombre de messages positifs ou négatifs lus par les utilisateurs influençait la teneur de ce qu'ils postaient eux-mêmes sur le site.

Pour ce faire, ils ont utilisé le système d’algorithmes du réseau pour modifier le contenu des informations reçues par quelque 700.000 utilisateurs anglophones afin d'étudier l'impact sur leurs émotions.

Une plainte a été déposée jeudi auprès des autorités de régulation américaines affirmant que cette étude a violé les règles de protection de la vie privée.

L'autorité britannique de protection des données avait annoncé la veille l'ouverture d'une enquête pour déterminer si Facebook a violé la loi en manipulant secrètement 700.000 utilisateurs.

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