Les professionnels du cinéma se mobilisent pour défendre le budget du CNC

Après les personnalités du cinéma jeudi, les organisations professionnelles montent à leur tour au créneau pour défendre les ressources du Centre national du cinéma (CNC) à l'heure des arbitrages budgétaires.

Dans un courrier adressé jeudi au président de la République François Hollande, le Bureau de liaison des organisations du cinéma (Bloc) qui regroupe diverses associations et syndicats de producteurs, distributeurs mais aussi auteurs et interprètes, s'insurge contre un projet de prélèvement de 150 millions d'euros sur le budget du CNC.

"Une telle opération porterait une atteinte profonde et durable aux capacités d'intervention du CNC au détriment du secteur stratégique pour la France qu'est la création cinématographique et audiovisuelle", écrit le Bloc dans sa lettre dont l'AFP a eu copie.

Ce courrier a été adressé également au Premier ministre Manuel Valls, aux ministres de la Culture Aurélie Filippetti, des Finances Michel Sapin, de l'Economie Arnaud Montebourg et au secrétaire d'Etat chargé du Budget Christian Eckert.

"Les dernières ponctions budgétaires ont déjà fortement entamé les capacités d'action du CNC, notamment sur le plan de numérisation des films", poursuit le Bloc.

"Dans ce cadre, nous tenons à rappeler que la production cinématographique française a connu au cours des cinq premiers mois de l'année une baisse de 32% de son activité: l'intervention du CNC comme amortisseur des cycles de production dans cette période de transition est donc plus que jamais nécessaire", ajoutent les professionnels.

Jeudi 194 personnalités du cinéma, dont les réalisateurs Pascale Ferran, Cédric Klapisch et Bertrand Tavernier, avaient mis en garde contre les menaces pesant sur le budget du CNC.

"De 2011 à aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 310 millions d'euros qui ont été soustraits au financement du cinéma et de l'audiovisuel", dont 50 millions d'euros en 2012 et 150 millions d'euros en 2013, pour participer à l'"effort sans précédent de réduction de la dette et des déficits publics", rappelaient-elles.

"L'an dernier, le gouvernement s'était engagé à ne plus ponctionner à l'avenir les ressources du CNC", disaient ces personnalités.