10/12/2013 11:59

La rédaction de Rue89 a décidé aujourd'hui de reconduire sa grève

La rédaction de Rue89 a décidé mardi de reconduire sa grève pour protester contre les modifications du site, passé aux couleurs du Nouvel Observateur, sa maison mère, malgré des garanties d'indépendance de leur patron Claude Perdriel. En annonçant un deuxième jour de grève dans un texte sur le site, les journalistes ont à nouveau demandé le retrait de ces changements, qui selon eux "rétrogradent Rue89 au rang d'apporteur de contenus et sacrifient l'identité" du site.

Depuis vendredi, Rue89 affiche en haut de page le logo du Nouvel Obs suivi de la simple mention "Partenaire Rue89" et l'adresse "rue89.com" a été remplacée par "rue89.nouvelobs.com".

Ces changements ont été requis par l'institut de mesure Médiamétrie pour permettre au Nouvel Observateur de conserver dans son score d'audience internet les chiffres de Rue89, qui lui apportent un quart de son trafic. La marque "Nouvel Observateur" pourra ainsi rester la 3e marque de presse française, élément important dans l'optique d'une vente, qu'envisage son propriétaire Claude Perdriel, 87 ans.

Rue89 reste déficitaire, avec une perte attendue cette année d'environ 900.000 euros, contre 1,2 million en 2012, selon une source proche du groupe. Inquiets pour leur avenir, les 14 journalistes du site d'info demandent aussi des garanties sociales: "Le maintien de l'équipe, hormis les quatre membres du directoire, pendant 24 mois", la "reprise du développement" et "la réouverture de la clause de cession".

De son côté, le patron du groupe, Claude Perdriel, a assuré lundi soir qu'il garantirait l'indépendance éditoriale du site. "La réaction des journalistes de Rue89 est pour moi incompréhensible", écrit-il dans un texte publié sur le site.

"En difficulté financière il y a deux ans, Rue89 a été repris par le Nouvel Observateur qui a ainsi assuré son existence et s'est porté garant de son indépendance éditoriale. Dans un souci de transparence et de vérité, Médiamétrie a demandé que ce partenariat soit indiqué dans la barre, non éditoriale, en tête des pages", poursuit-il. "Nous n'avons jamais caché, ni aux lecteurs de Rue89, ni à ceux de l'Observateur, cette prise de majorité.

L'assumer ne menace en rien l'indépendance éditoriale de Rue89, au contraire. L'Observateur, hebdomadaire politique de gauche, défendra toujours la liberté de la presse", affirme M. Perdriel.

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Vos réactions

Portrait de Flivia44
10/décembre/2013 - 15h23

Ha parce qu'ils sont en grève smiley