
La direction de Nice-Matin a indiqué lundi aux représentants syndicaux de ce groupe de presse déficitaire qu'un comité d'entreprise serait convoqué le 14 octobre, au cours duquel le volet social de son projet de restructuration serait présenté, a-t-on appris auprès des syndicats.
L'actionnaire majoritaire Philippe Hersant et le PDG du groupe Nice-Matin Dominique Bernard ont évoqué lundi matin, pendant une réunion de trois heures avec les syndicats, "uniquement le volet investissement", a précisé Gérard Pitocchi, délégué CGT, après une assemblée générale avec tous les personnels.
M. Hersant "nous a exposé son projet d'investir autour de 7 millions d'euros dans l'entreprise pour la moderniser", mais contre toute attente, "le volet social n'a absolument pas été abordé", a indiqué le syndicaliste. La direction a annoncé qu'"un comité d'entreprise devrait se dérouler le 14 octobre et ce jour-là, on aura un peu plus de détails sur le volet social", selon lui.
Plusieurs autres sources syndicales ont confirmé que le projet de PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) devrait être présenté en CE le 14 octobre et validé "sous trois mois", que les négociations sur son contenu aboutissent ou pas avec les syndicats.
"L'actionnaire majoritaire a l'intention d'économiser 14 millions d'euros", ce qui représente "180 à 200 emplois, voire plus", selon Gérard Pitocchi.
"On ne veut pas d'un passage en force. Une restructuration avec autant de départs envisagés, c'est quelque chose de douloureux pour une entreprise. Ca doit pouvoir se faire par une négociation", a souligné Jean-François Roubaud (SNJ).
Dans un communiqué, la direction du groupe Nice-matin a dit souhaiter que son "projet de plan de développement et d'investissements pour les années à venir" puisse "faire l'objet de discussions approfondies tour à tour avec les délégués syndicaux et le comité d'entreprise le plus rapidement possible" et souligné "l'urgence de sa mise en oeuvre".
Elle a par ailleurs confirmé que ce "projet de plan prévoit une diminution des charges salariales de l'ordre de 14 millions d'euros".
Selon les syndicats, le Groupe Hersant Média (GHM) pourrait en outre "démanteler" une partie de l'entreprise en cédant à Bernard Tapie les 50% qu'il possède actuellement dans Corse Presse, société éditrice de Corse-Matin, seul titre bénéficiaire du groupe Nice-Matin.
"Se priver de la Corse, c'est aller encore plus mal. (...) On fera tout pour l'éviter", a prévenu Jean-François Roubaud.
Bernard Tapie -détenteur à 100% de La Provence et à 50% de Corse-Matin- avait indiqué samedi à l'AFP qu'il s'agissait d'une "hypothèse de travail évoquée comme d'autres" avec la famille Hersant.
Philippe Hersant est actionnaire majoritaire du groupe Nice-Matin à 75%, tandis que La Provence doit, à terme, en conserver 25%. La répartition des titres de presse entre Bernard Tapie et GHM doit cependant être finalisée d'ici à la fin de l'année.
Elle avait annoncé le 20 septembre que trois investisseurs potentiels avaient proposé d'injecter "5 à 10 millions d'euros" dans le groupe, exigeant toutefois une réorganisation sociale "avant leur arrivée".
Selon les syndicats, le groupe Nice-Matin devrait finir l'exercice 2013 avec un déficit de plus de 6 millions d'euros.
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