16/09/2013 14:21

Michael Douglas devient un pianiste virtuose "100% gay " au cinéma

L'acteur oscarisé Michael Douglas, habitué aux rôles virils, se métamorphose avec brio en pianiste virtuose, 100% gay et roi du bling-bling dans "Ma vie avec Liberace" signé de l'Américain Steven Soderbergh.

Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes dont il était reparti bredouille malgré un bel accueil critique, le film sera en salles mercredi après avoir ouvert le festival américain de Deauville.

Michael Douglas, la voix étranglée par l'émotion, avait déclaré à la presse à Cannes être "éternellement reconnaissant envers Steven Soderbergh de l'avoir attendu" pour faire ce film. "C'était juste après mon cancer (de la gorge, ndlr). Il m'a fait un grand cadeau avec ce rôle", avait-il dit.

"Ma vie avec Liberace" raconte l'histoire de Wladiu Valentino Liberace - Lee pour les intimes - né en 1919. Des années 1950 aux années 1970, il a été le showman le mieux payé des Etats-Unis, attirant les foules, surtout féminines, à ses shows à Las Vegas ou à la télévision.

Un jour de 1977, il rencontre dans sa loge le jeune Scott Thorson (Matt Damon, à contre-emploi également). Malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes vivront secrètement ensemble pendant cinq ans, jusqu'à leur séparation brutale.

Si l'artiste impose avec succès sa démesure, costumes de scènes ultra-voyants ou arrivées en Rolls sur scène, il n'était pas question dans l'Amérique de l'époque de dévoiler son homosexualité.

Son entourage, qui faisait fuiter de prétendues relations avec des femmes, niera à sa mort en 1987 que le sida l'avait emporté.

Pour entrer dans le personnage, Michael Douglas raconte avoir été "angoissé" car il "n'avait pas la taille ni la carrure de Liberace". Il a aussi visionné une foule de documentaires sur cet artiste afin de pouvoir mimer sa manière de jouer, "car je ne suis pas pianiste"!

Sorti seulement à la télévision

Matt Damon, qui dévoile son postérieur à plusieurs reprises, assure aussi "ne pas avoir hésité un instant avant d'accepter de tourner" pour la 7e fois avec Soderbergh. Et se retrouver dans un lit avec Michael Douglas ? "Maintenant je partage avec lui d'autres moments que j'ai déjà vécus avec Sharon Stone, Demi Moore et d'autres!", avait-il plaisanté.

Plutôt qu'un "biopic", le cinéaste s'est focalisé sur une "période limitée" de sa vie, en s'appuyant sur le livre écrit par Scott Thorson.

Pour Soderbegh, il ne s'agissait pas non plus de faire un film caricatural, car Liberace était "un excellent musicien". "Nous voulions faire quelque chose de réaliste, intime, une chose dans laquelle on pourrait croire qu'il y avait un vrai lien entre les deux personnes".

Le film montre par touches répétées "les fortes pressions" pesant sur le couple, condamné à cacher leur relation.

"Ce qui m'intéressait, c'était le personnage Liberace, et pas les questions de société" a souligné le cinéaste, en reconnaissant toutefois que son long métrage sortait à une "époque charnière" pour le droit des homosexuels, alors que 14 pays autorisent aujourd'hui le mariage homosexuel, ainsi qu'une douzaine d'Etats américains.

Le film a été produit par la chaine câblée américaine HBO car les studios ont été effrayés par cette histoire.

Steven Soderbergh lui-même n'était pas sûr au départ que son film puisse attirer un public plus large que la communauté homosexuelle, avait-il confié sur la Croisette.

Au final, le film n'est sorti aux Etats-Unis qu'à la télévision : 11 millions de télespectateurs l'ont vu sur HBO, selon un chifre donné par Soderbergh à Deauville.

Pour Michael Douglas, cela veut dire que "l'industrie, les studios, ne font généralement pas confiance au talent", a-t-il dit à un journaliste qui lui demandait s'il pensait qu'"Hollywood prend beaucoup moins de risques aujourd'hui qu'il y a une ou deux décennies".

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Vos réactions

Portrait de Koro
19/septembre/2013 - 12h03

Il a changé Michael Douglas !