
Les théâtres privés ont constaté un "frémissement" de la fréquentation au mois de juin, pourtant habituellement très plat, et espèrent un rebond après plusieurs années moroses, selon la présentation de saison du SNDTP, principal syndicat de la profession, mardi au Théâtre de Paris.
"Mai et juin ont bien marché, grâce notamment au succès de +Une heure de tranquillité+" (avec Fabrice Luchini, reprise le 18 octobre au Théâtre Antoine), a constaté Bernard Murat, président du syndicat national des directeurs et tourneurs du théâtre privé (SNDTP).
Ce "frémissement" va-t-il se confirmer cet automne ? Un record de 122 spectacles se disputent l'affiche pour cette première partie de saison, contre 111 l'an dernier et 101 il y a deux ans, a annoncé Bernard Murat, également directeur du Théâtre Edouard VII à Paris.
Plusieurs "locomotives" sont à l'affiche cette saison, comme "Nos femmes" avec Daniel Auteuil et Richard Berry (Théâtre de Paris), "Nina" avec Mathilde Seigner et François Berléant (Edouard VII), "Le plus heureux des trois" de Labiche au Théâtre Hébertot, "Zelda et Scott" (avec Sara Giraudeau au Théâtre La Bruyère), "The Guitrys" (Théâtre Rive Gauche), "Mur" avec Nicole Calfan et Rufus (Petit Théâtre de Paris), "Le fils du comique" de Pierre Palmade et le retour de Muriel Robin ("Robin revient") ...
La hausse du nombre de spectacles cette rentrée est largement imputable au plus grand nombre de spectacles jeune public. Surtout, elle s'accompagne selon le syndicat d'un raccourcissement inquiétant des durées d'exploitation, qui rend périlleux l'amortissement des spectacles. Le théâtre se rapproche ainsi du modèle du cinéma, où de nombreux films sont retirés de l'affiche avant d'avoir eu le temps de se faire connaître, a déploré Bernard Murat.
Le SNDTP, qui a reçu en juin l'avant-projet de loi "relatif à la création artistique dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques" du ministère de la Culture, s'est dit "très déçu par la tonalité générale du projet". M. Murat a déploré une "conception étatiste". "L'avant-projet est encore vide dans sa partie touchant à la diversité culturelle", a-t-il remarqué, alors que le secteur du théâtre souffre d'une concentration inquiétante.
Le SNDTP va formuler des "propositions complémentaires", notamment en vue de combattre le "boycott des créations du théâtre privé dans les réseaux publics", a-t-il ajouté. Selon le syndicat, 80% des théâtres publics n'accueillent jamais de production issue du théâtre privé.
Le SNDTP attend des "mesures concrètes" et "qui ne passent pas forcément par la loi". "Il faut qu'on en finisse avec cette vision théologique de la grande loi qui va tout régler", a estimé le président du SNDTP.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?