Quand François Hollande apprenait le dictionnaire avec son grand-père...

François Hollande a fait l'éloge de la langue française mardi, à l'occasion du 130e anniversaire des Alliances françaises, louant la méthode d'apprentissage de son grand-père instituteur qui, pour la lui apprendre, "lui apprenait le dictionnaire".

Le français, "c'est une langue pleine de découverte, il y a des mots que l'on apprend à connaître même au soir de la vie. Mon grand-père, qui était instituteur, avait une méthode: pour m'apprendre le français, il m'apprenait le dictionnaire, chaque jour que je passais avec lui, une page, puis une autre. Je me suis arrêté en route", a lancé le chef de l'Etat devant les dirigeants d'Alliances, venus de 80 pays, qu'il a reçus à l'Elysée.

"Il avait cette qualité de connaître des mots que personne n'utilisait", s'est souvenu M. Hollande, vantant les mérites de cette langue "qui a la vertu de conférer, malgré ses pièges et ses difficultés, plus de beauté à tout ce qu'elle désigne".

"La langue française, c'est une langue de l'émancipation. Apprendre le français, c'est pouvoir lire dans le texte la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789, celle de 1948", "apprendre le français, c'est déchiffrer les langages de la liberté", a aussi estimé le président de la République.

Promouvant la francophonie, il a toutefois considéré que, si "on se bat pour une langue, on ne se bat pas en défensif, on ne se bat pas contre, on se bat toujours pour partager".

M. Hollande a ainsi approuvé l'extension des cours en anglais à l'université, qui avait provoqué une polémique. "Il est question de faire apprendre, y compris ici en France, une langue étrangère ou d'exercer quelques cours en anglais pour des étudiants qui ne parlent pas encore le français. Moi, j'ai considéré que c'était une bonne méthode. Nous les faisons venir avec des cours professés dans leur langue pour mieux leur faire apprendre ensuite le français", a-t-il plaidé.

M. Hollande a reçu les représentants de l'Alliance française avec à ses côtés les ministres Yamina Benguigui (Francophonie) et Hélène Conway-Mouret (Français de l'étranger).

Fondées en 1883, les Alliances françaises se consacrent à l'enseignement du français et à la diffusion de la culture française dans le monde. Elles sont près de 900 réparties sur les cinq continents, dans 137 pays et accueillent près de 500.000 étudiants par an. 12.000 salariés et 8.000 bénévoles concourent à son action.