23/04/2013 15:03

Microsoft a du mal à recruter aux Etats-Unis et demande davantage de visas

Le géant informatique Microsoft a apporté lundi son soutien au projet de réforme de l'immigration aux Etats-Unis, en rappelant qu'il ne parvenait pas à recruter les milliers d'informaticiens et ingénieurs dont il a besoin dans le pays.

"Nous n'arrivons pas à recruter pour tous les emplois que nous créons", a déclaré Brad Smith, directeur juridique de Microsoft, lors d'une audition au Sénat américain consacrée à la réforme. "Nous avons actuellement plus de 6.300 postes ouverts aux Etats-Unis, dont plus de 3.300 dans le domaine de la recherche pure, de l'ingénierie et du développement".

Brad Smith a ensuite énuméré les chiffres vertigineux de la pénurie de travailleurs dans le secteur des hautes technologies.

Alors que le chômage est de 7,6% au niveau national, il est de 3,2% pour le secteur informatique et les emplois liés aux mathématiques. Citant une étude du Boston Consulting Group, il a précisé que le chômage dans ce secteur dans l'Etat de Washington (nord-ouest), où se situe le siège de Microsoft, était de seulement 1% au second semestre 2012, une situation de plein emploi.

"Le problème ne s'améliore pas, il empire", a-t-il expliqué. Les cinq entreprises Microsoft, IBM, Intel, Oracle et Qualcomm ont actuellement plus de 10.000 offres d'emploi aux Etats-Unis, un chiffre en croissance, selon lui.

Face aux 120.000 emplois qui seront créés cette année dans l'informatique et requérant quatre années d'études, les universités américaines ne produiront que 51.000 diplômés par an, selon une étude du gouvernement.

Mais l'embauche d'étrangers se heurte à des des plafonds de visas largement dépassés, fixés en 1990.

Les 85.000 visas H-1B disponibles pour 2014 ont fait l'objet, en seulement cinq jours début avril, de plus de 124.000 demandes. Ils seront attribués via une loterie, mais Microsoft sait déjà que 200 candidats à qui un emploi a été offert ne recevront pas de visa.

Le projet de réforme actuellement en discussion prévoit le relèvement de 85.000 à 135.000 voire 205.000 du nombre de visas H-1B accordés chaque année, ainsi que l'attribution de "cartes vertes" (permis de séjour permanents) aux étrangers diplômés d'universités américaines dans les disciplines scientifiques.

"C'est une avancée importante, certains d'entre nous dans le secteur souhaitaient une augmentation plus importante, mais nous savons bien qu'il s'agit d'un compromis", a expliqué Brad Smith à l'AFP.

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