29/07/2011 17:32

Les tournages chinois s'expatrient de plus en plus

Par Tupac POINTU

 

Le jeune Zhou Enlai, futur premier ministre, court devant la mairie d'Autun dans un décor des années 1920: à défaut d'être tout à fait exacte historiquement, cette scène de "Nos années françaises", illustre la volonté d'expatriation des productions chinoises.

 

"Il y a 20 ou 30 ans, cette série n'aurait pas pu être tournée en France. On serait resté en Chine. De plus en plus, les productions chinoises cherchent à s'expatrier grâce au succès économique du pays", explique à l'AFP Wang Fang-Hui, producteur exécutif de "Nos années françaises", présent à Autun.

 

Cette série télévisée pour CCTV1 (principal réseau de diffusion chinois) raconte le séjour en France, dans les années 1920, des anciens dirigeants chinois Deng Xiaoping et Zhou Enlai. Venus dans le cadre du mouvement "mi-étude mi-travail", ils découvrirent le communisme dans l'Hexagone et travaillèrent notamment dans les usines Schneider du Creusot, à quelques kilomètres d'Autun.

 

Il s'agit d'une commande de l'Etat chinois au groupe de télévision Jiangsu TV, l'un des plus gros producteurs de séries en Chine, pour célébrer le 90e anniversaire de la création du Parti communiste chinois, selon le producteur Wang Fang-Hui.

 

"On vient de terminer le tournage du dernier film de Jacky Chan , +Chinese Zodiac+" à Paris, précise aussi Wang Fang-Hui. "Le coût d'une journée de tournage est dix fois plus élevé en France qu'en Chine. Mais si on tourne en Bourgogne, c'est par respect du fait historique", poursuit-il à propos de "Nos années françaises", dont le budget est de "6,5 millions d'euros".

 

Un peu plus haut dans la vieille ville d'Autun, plusieurs techniciens chinois, en costume d'époque pour jouer aussi les figurants, déplacent du matériel de décoration et un rail de travelling. "Là où en France il faudrait une demi-heure pour installer un travelling, eux, ils le font en cinq minutes, car tout le monde participe", commente Marie Darcy, régisseur adjoint, rompue aux tournages. Outre la distribution des rôles, la façon de filmer semble aussi étonner Samuel, comédien de 28 ans basé à Lyon, qui joue les figurants: "Ils refont beaucoup moins les scènes qu'en France, il y a moins de prises".

 

"Les méthodes de travail sont assez différentes. En France, les tournages sont très structurés, administrés, alors qu'en Chine, c'est plus souple. Il faut trouver un juste milieu", résume Wang Fang-Hui. "Il y a un côté collectiviste qui n'arriverait pas dans un film français. Ils dorment à trois par chambre dans une résidence et même la vedette de la série partage sa chambre avec le scripte, ce qui serait impensable ici", estime pour sa part Amanda Evrard, responsable de la communication à la mairie d'Autun.

 

"Dans les années 1920, tous ces dirigeants chinois sont venus au Creusot. Le Creusot qui subsiste n'a plus rien à voir avec celui de l'époque, puisqu'il a été bombardé durant la guerre, c'est pour ça qu'ils ont choisi Autun", explique-t-elle. En plus de "Nos années françaises", également tournée en Ile-de-France, Paris et sa région ont attiré cet été deux autres productions chinoises dont celle de Jacky Chan, confirmant ainsi l'attrait qu'exerce la capitale française, en partie grâce au crédit d'impôt international, selon la Commission du film d'Ile-de-France.

 

"Depuis quatre ou cinq ans, on était à un tournage chinois par an environ contre trois cet été", a indiqué un membre de la Commission à l'AFP, observant: "Il s'agit de productions importantes pour la Chine, d'un budget de 7 à 8 millions environ, même si ça semble encore modeste pour des productions européennes ou, encore plus américaines."

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Vos réactions

Portrait de ImBack69
30/juillet/2011 - 09h50

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Portrait de drakofeu
29/juillet/2011 - 18h58

Et la aussi ils sont en train de nous bouffer.......tremblez......attention a la jaunisse