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Le prince Harry est sorti de la réserve habituelle des membres de la famille royale vis-à-vis de la politique, en critiquant une presse et un gouvernement "au plus bas", devant la Haute Cour de Londres

Le prince Harry est sorti de la réserve habituelle des membres de la famille royale vis-à-vis de la politique, en critiquant une presse et un gouvernement "au plus bas", devant la Haute Cour de Londres dans un procès contre un tabloïd. "Notre pays est jugé dans le monde entier par l'état de notre presse et de notre gouvernement, qui, à mon avis, sont tous deux au plus bas", a dit le fils du roi Charles III, dans sa déclaration de témoin.

"La démocratie échoue lorsque la presse (...) ne demande pas des comptes au gouvernement, mais choisit plutôt de s'allier à lui pour garantir le statu quo", a-t-il insisté. Ces propos tranchent avec la retenue qu'adoptent en général les membres de la famille royale au même titre que le monarque, qui en tant que chef d'Etat doit adopter une posture de réserve sur les sujets politiques. Les médias britanniques sont pour la plupart conservateurs et souvent alignés avec la politique mise en place par le parti Tories, au pouvoir depuis plus de 13 ans.

Un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak a refusé de commenter les critiques du prince Harry, qui a aussi estimé que la police et le gouvernement avait "peur" de demander des comptes aux médias. Le duc de Sussex a "brisé les conventions" et lancé "une attaque extraordinaire" contre le gouvernement, a noté le quotidien The Times, tandis que le Daily Mail, un des tabloïds dans le viseur d'Harry, évoque un "saccage étonnant des conventions".

Le prince témoignait mardi dans le procès contre l'éditeur du tabloir Daily Mirror, accusé de piratage de messageries téléphoniques de plusieurs personnalités.

Depuis son accession au trône en septembre dernier, le roi Charles III, connu notamment pour son engagement en faveur de l'environnement, s'est inscrit dans la tradition constitutionnelle du pays.

Durant son long règne de 70 ans, la reine Elizabeth II avait aussi suivi cette neutralité politique, n'exprimant que très rarement son avis, même si certains de ses voyages ou propos sibyllins ont pu être interprétés comme des messages politiques, comme lorsqu'elle invite Nelson Mandela en 1991 au banquet du sommet du Commonwealth alors qu'il n'est que simple leader de l'ANC et n'a pas le rang pour y assister.

Elle avait aussi laissé entendre qu'elle était contre l'indépendance de l'Écosse avant le référendum de 2014, mais était restée silencieuse sur le Brexit.

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Vos réactions

Portrait de COLIN33
7/juin/2023 - 07h54 - depuis l'application mobile

L'hypocrisie royale en prend un sacré coup, mais peu de chance que ça modifie ce qui est en place

Portrait de Capri
7/juin/2023 - 07h45

Il me semble que sa parole est libre, maintenant, non, après sa sortie de la « firme » ?! Il dit certainement tout haut ce que beaucoup de britanniques pensent tout bas.