27/03/2023 08:02

Une semaine après l'annonce de la mise en liquidation du groupe Melchior, propriétaire du journal Les Nouvelles calédoniennes, un projet de nouveau quotidien pourrait bousculer le paysage médiatique de l'archipel

Une semaine après l'annonce de la mise en liquidation du groupe Melchior, propriétaire du journal Les Nouvelles calédoniennes, un projet de nouveau quotidien pourrait bousculer le paysage médiatique de l'archipel.

Ce titre complèterait une offre comprenant, outre le réseau France Télévisions, une chaîne TV locale (Caledonia, dont les provinces Îles, Sud et Nord sont les actionnaires majoritaires), deux hebdomadaires appartenant à des groupes privés et quatre radios. "Le projet est bien avancé et pourrait aboutir d'ici à quelques semaines", espère Yann Milin, directeur de Rezo Média, qui édite l'hebdomadaire Actu.nc et prépare ce nouveau quotidien.

Sa ligne éditoriale sera celle d'Actu.nc, en "un peu moins libérale et loyaliste", indique-t-il. Le dirigeant attend un soutien public via les aides à la presse du ministère de la Culture et a sollicité localement l'appui de Promosud, la société d'économie mixte de la province Sud.

En parallèle, la liquidation du groupe Melchior pourrait donner lieu à plusieurs projets de reprise de certains actifs. Sans s'être positionnés publiquement, des groupes locaux ont exprimé leur intérêt pour le site internet, une édition 100% numérique ayant remplacé le format papier le 31 décembre dernier. Les principaux médias calédoniens dépendent des subventions substantielles que leur versent les collectivités locales. C'est le cas des trois principales radios, Radio Rythme Bleu (RRB), station non-indépendantiste, son pendant indépendantiste Radio Djido, et Océane FM, moins marquée politiquement. Celle-ci, dernière-née des radios calédoniennes, a récemment reçu le soutien financier de Didier Leroux, puissant entrepreneur calédonien et beau-frère de l'homme d'affaires Vincent Bolloré.

Cet ancien élu est un soutien affiché de la coalition non-indépendantiste menée par Sonia Backès, présidente de la province Sud et secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté.

"J'ai prêté de l'argent parce ce que j'ai souhaité qu'Océane ne disparaisse pas ou ne tombe pas dans n'importe quelles mains", explique Didier Leroux à l'AFP. Son soutien a permis à la radio d'investir dans des outils de production audiovisuelle. Océane FM est au coeur d'un autre projet: la création d'une chaîne de télévision, NC 9, qui a reçu les autorisations d'émettre du régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, et pourrait voir le jour d'ici à la fin de l'année.

Le financement de cette chaîne repose sur un soutien important de la province Sud, de l'ordre de 800.000 euros par an. Sur le plan éditorial, NC 9 prévoit d'associer la radio RRB et Océane FM. "Si on peut avoir une Chaîne, NC 9, qui est portée notamment par RRB et Océane, cela donnera une pluralité de l'information et peut-être un peu d'équilibre politique", déclarait la présidente de la province Sud dans le JT du 16 octobre 2022 de NC La première.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions