12/03/2023 11:31

Evincés brutalement en août dernier, les deux piliers "Des chiffres et des lettres", Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard, ont saisi les prud'hommes et réclament chacun 530.000 euros à France Télévisions

Il y a avait bien "Des chiffres et des lettres" sur France 3, mais devant les prud'hommes il sera surtout question de chiffres dans ce dossier très médiatique, et pour cause... Ce sont deux figures qui étaient sur le petit écran depuis des années qui attaquent en justice France Télévision.

Les deux piliers du jeu télévisé "Des chiffres et des lettres" Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard ont en effet saisi les prud'hommes après leur départ involontaire de l'émission en août, selon Le Parisien. Ils réclament 530.000 euros chacun auprès de France Télévisions.

La rupture avait été publiquement actée par France Télévisions en août dernier, en même temps que le lancement d’une nouvelle formule du jeu et les deux piliers avaient écrit alors la lettre ci-dessous à destination du grand public, ne comprenant pas les raisons et la brutalité d'une telle éviction.

France Télévisions avait de son côté expliqué leur départ par un désaccord contractuel. Le groupe public "a exigé une baisse de notre salaire de l'ordre de 60% et a refusé de nous accorder le CDI que nous avons eu l'outrecuidance de réclamer", avaient rétorqué les animateurs dans leur communiqué.

Après des mois de négociations infructueuses avec le groupe audiovisuel public, l’avocate de l’ancien tandem de « Des chiffres et des lettres » a finalement décidé de porter l’affaire devant le conseil de prud’hommes raconte Le Parisien.

En réparation du préjudice qu’auraient subi ses clients, Me Juliette Mascart compte réclamer à France Télévisions près de 530.000 euros pour chacun d’entre eux, dont 200.000 euros de dommages et intérêts, et 135.000 euros d’indemnité conventionnelle.

L’audience doit se tenir le 4 mai prochain à Paris.

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Vos réactions

Portrait de iceman
13/mars/2023 - 01h17
Palmade au trou a écrit :

Article de 2011 évoquant le cas de Stéphane Guillon qui tenait également des chroniques sur Canal à la même époque :

« Les contrats à durée déterminée (CDD) de Stéphane Guillon depuis avril 2003 ont été requalifiés en contrat à durée indéterminée (CDI). À ce titre, les prud'hommes attribuent 150 000 euros d'indemnités pour licenciement injustifié à l'humoriste.

Mais Stéphane Guillon obtient également 41 981,70 euros d'indemnités de licenciement ; 11 581,16 euros pour le préavis de licenciement ; 5 790,58 euros d'indemnités de requalification ; 1 158,11 euros pour les congés payés et 1 500 euros pour ses frais de justice. En tout, le licenciement de l'humoriste pourrait donc coûter la coquette somme de 212 011,55 euros à Radio France. »

J'avais pas vu ce beau commentaire. T'es vraiment bête à manger du foin, c'est du délire... Comme à chaque fois avec Radio France, les CDD ont été requalifiés en CDI à cause du formalisme qui n'a pas été respecté et qui entraine une requalification automatique (tu le verras dans tes premiers cours de droit du travail si on t'y accepte un jour), ce qui n'a rien à voir avec le cas présent... Toi comprendre?

Portrait de iceman
13/mars/2023 - 01h07
Palmade au trou a écrit :

À tout moment ptdr

Ça faisait 47 ans que Bertrand Renard était à l'antenne quasiment tous les jours.

Tu n'y connais vraiment rien en droit du travail, mon pauvre...

Je sais que tu es un troll mais à un moment je me demande s'il n'y a pas une part de vrai et si tu es vraiment si bête au point de ne pas faire la différence entre jour travaillé et les émissions diffusées avec lui, sans comprendre le fait qu'il fait sa semaine de diffusion,  et même plus, dans la journée, comme tous les jeux qui passent quotidiennement... Si c'est le cas, t'envoie sacrément du lourd...

Portrait de jet075
12/mars/2023 - 23h39

Le fait d'être "débarqué" d'une entreprise n'est jamais agréable, évidemment. L’émoi est compréhensible.

Mais, concrètement, les deux animateurs bénéficiaient d'un CDD d'usage, un contrat adapté à certains secteurs d'activité comme l'audiovisuel. Chaque année, le contrat a été renouvelé mais la chaine pouvait parfaitement supprimer le programme ou le modifier. Le CDD d'usage peut choquer, à première vue, mais il répond à ce type d'activités et c'est légal. Par ailleurs, être à l'antenne tous les jours et travailler 40 jours par an, ce n'est pas comparable.  Un CDI pour 40 jours de travail par an, cela parait peu crédible en tout état de cause. Rien n’empêchait d'ailleurs les deux animateurs d'avoir d'autres activités professionnelles, et pourquoi pas en CDI ! Au passage, les sommes versées permettaient bien de valider 4 trimestres par an pour la retraite.  Ce qui rend l'affaire atypique, sur la forme,  c'est la durée de présence à l'antenne : 36 ans et 47 ans ! En revanche, sur le fond, cela ne change théoriquement pas grand chose. Personnellement, je trouve que l'attitude des deux animateurs est indécente : cette émission leur a permis d'obtenir un réel confort de vie moyennant une activité annuelle peu contraignante et qui n’empêchait pas de percevoir d'autres sources de revenus. Dans ce dossier, attendons de voir si les prudhommes donnent raison ou non aux deux animateurs...en sachant qu'un appel  à la décision est bien sûr possible, qu'il émane des plaignants ou de France Télévisions. Au final, cela peut encore durer des mois, voire plus. En tout cas, en tenant compte des éléments diffusés dans la presse, la requalification en CDI ne semble pas tenir la route...

Portrait de iceman
12/mars/2023 - 22h33
Greg1928 a écrit :

Les prud'hommes ne sont pas des "hommes de loi" ,ils jugent donc sur la forme et pas sur le fond. Ils vont voir 36 ans CDD pour une même fonction ce qui est interdit en droit social du privé. 

 

Un néophyte en matière légale juge pourtant sur le fond plus que sur la forme (forcément vu qu'il n'est pas sensé la maîtriser), comme en cour d'assise. Fermons la parenthèse, le fait est que la Cour de cassation a déjà rappelé que le recours à des CDD à répétition en pareil cas est licite dès lors qu'il est prévu par des accords, qu'il est de coutume de le faire en pareille circonstance et que le caractère temporaire existe. Ici, tous les critères sont réunis vu que je rappelle qu'ils ne travaillaient que 40 jours par an, que l'émission n'avait aucune garantie d'être renouvelée chaque année et encore moins qu'il y aurait une volonté de ne pas changer les animateurs même si elle restait, et qu'aucune autre émission n'a duré aussi longtemps. Il aurait donc été irréaliste de partir du principe qu'ils y travailleraient jusqu'à leur retraite, justifiant un CDI. L'avocat de France TV jouera sur du velours ici.

Portrait de Greg1928
12/mars/2023 - 21h52
iceman a écrit :

Pas du tout la même situation ici. Foucault et Lepers sont des animateurs TV/radio qui ne sont pas dépendants d'un seul programme contrairement à eux qui disparaissent si le programme s'arrête.

 

Les prud'hommes ne sont pas des "hommes de loi" ,ils jugent donc sur la forme et pas sur le fond. Ils vont voir 36 ans CDD pour une même fonction ce qui est interdit en droit social du privé. 

 

Portrait de iceman
12/mars/2023 - 21h37
Palmade au trou a écrit :

Une fois de plus, Radio France a été condamnée par la justice à requalifier une salariée intermittente qui travaillait, en fait, de manière permanente. Au vu de la récurrence de ce genre d’affaires, presqu’à chaque fois sanctionnées de la même manière par les Prud’hommes, il apparaît évident que l’abus de contrats précaires à Radio France participe de la gestion ordinaire du groupe d’audiovisuel public.

C'est exactement le sujet de l'article mdrrr

Et pour ta gouverne, quand on signe un CDDU, on a le statut d'intermittent...

N'importe quoi comme d'hab... T'es au courant qu'on parle d'animateurs qui sont liés uniquement à un programme qui peut s'arrêter à tout moment, pour lequel ils ne travaillent que 40 jours par an de surcroit, et pas un intermittent lambda qu'on met à toutes les sauces tout au long de l'année?

Portrait de iceman
12/mars/2023 - 21h10
Greg1928 a écrit :

Dans ce genre d'activité les CDI existent, ; exemple le premier CDI d'animateur signé fût sur TF1 avec Jean PierreFoucault, Julien Lepers était en CDI aussi avec Fremantel, pour présenter son jeu. I l y a de grandes chances qu'aux prud'hommes la requalification soit admise. 

Pas du tout la même situation ici. Foucault et Lepers sont des animateurs TV/radio qui ne sont pas dépendants d'un seul programme contrairement à eux qui disparaissent si le programme s'arrête.

 

Portrait de Greg1928
12/mars/2023 - 19h24

Dans ce genre d'activité les CDI existent, ; exemple le premier CDI d'animateur signé fût sur TF1 avec Jean PierreFoucault, Julien Lepers était en CDI aussi avec Fremantel, pour présenter son jeu. I l y a de grandes chances qu'aux prud'hommes la requalification soit admise. 

Portrait de Mr Victor
12/mars/2023 - 18h29

Ils nous ont donnés tellement de bonheurssmiley

Portrait de jmb50
12/mars/2023 - 12h06

36 ans intermittents du spectacle 3 mois de travail le reste payé par le chômage et pouvant faire autre chose (écrire des bouquins entre autre), ça ne les a pas dérangé et le tout avec de l'argent public. Allez la retraite et basta. 2 profiteurs le boulot n'était pas exténuant. 

Portrait de iceman
12/mars/2023 - 12h06
Palmade au gnouf a écrit :

Radio France a été condamnée à plusieurs reprises pour cette pratique abusive.

Pas du tout... Ils ont été condamnés car leurs CDD ne respectaient pas les formes imposées, notamment qu'il n'y avait pas d'écrits pour plusieurs d'entre eux, et qu'ils ont été requalifiés en CDI de facto. Les tribunaux ont à chaque fois été très clairs mais encore faut-il être capable de comprendre leurs motivations...

Portrait de iceman
12/mars/2023 - 11h54

Leur argumentaire ne tient pas la route. On ne donne pas de CDI à des animateurs ou acteurs, même si leur émission, série, dure très longtemps car on sait qu'à tout moment ça peut s'arrêter. Et c'est pour ça qu'ils sont payés à des taux horaires indécents. En plus ça leur ouvrait des droits au chômage chaque année, qu'ils ont peut-être utilisés d'ailleurs.