23/09/2022 11:31

Dix mois de prison avec sursis requis contre deux policiers accusés de violences sur un jeune homme qui avait eu neuf dents cassées lors d’une manifestation en décembre 2019

Dix mois de prison avec sursis ont été requis jeudi contre deux policiers accusés de violences sur un jeune homme qui avait eu neuf dents cassées lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en décembre 2019. Après quatre renvois, les deux prévenus, membres de la brigade anticriminalité (BAC) lyonnaise, ont comparu pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » dont l’un pour des faits « ayant entraîné plus de huit jours d’ITT » sur Arthur Naciri, alors âgé de 23 ans.

De passage à Lyon et présent selon lui « par hasard » au sein du cortège réunissant plus de 10.000 personnes, le jeune saisonnier avait eu 21 jours d’ITT, ainsi que des milliers d’euros de frais dentaires. « Une interpellation n’est pas synonyme de matraquage », a clamé le procureur dans son réquisitoire, ajoutant : « cette technique d’interpellation n’est pas nécessaire, et elle est grave. »

« J’en rêvais (du procès) depuis des années, ça fait du bien de vider son sac et de voir qu’il y a consensus sur le fait que ce qui m’est arrivé est complètement anormal » a réagi M. Naciri, qui attend désormais « des sanctions exemplaires », auprès de l’AFP. L’avocat du plaignant, Me Fourrey, a souligné l’importance des 180 photos et des vidéos prises par des témoins, éléments-clé de ce procès très attendu, et sans lesquelles « M. Naciri ne serait même pas là. »

Ces images clés ont été diffusées lors du procès sur les écrans du tribunal. On peut y voir M. Naciri être agrippé par un policier et être ensuite relâché la bouche ensanglantée. Aucun des prévenus n’a reconnu les faits durant l’audience, l’un expliquant ne pas avoir porté de coup, l’autre démentant avoir frappé la victime au visage.

« Je suis désolé de vous le dire, mais je ne sais pas comment M. Naciri a perdu ses dents », a ironisé le conseil des prévenus spécialisé dans la défense des forces de l’ordre, Me Laurent-Franck Liénard, en plaidant la relaxe.

 

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