08/09/2022 09:41

Un juge d'instruction va enquêter sur les pratiques de maintien de l'ordre de l'ex-préfet de police Didier Lallement, accusé par deux figures des «gilets jaunes» de les avoir mis en danger en les «nassant»

Un juge d'instruction va enquêter sur les pratiques de maintien de l'ordre de l'ex-préfet de police Didier Lallement, accusé par deux figures des «gilets jaunes» de les avoir mis en danger en les «nassant» et empêché de manifester à Paris fin 2019. Fait rarissime, ce magistrat va se pencher sur la légalité au regard du droit pénal de la gestion globale de cette manifestation, alors que la justice ne s'intéresse habituellement qu'à des pratiques individuelles comme des tirs litigieux de lanceur de balles de défense (LBD).

Dénoncée dans cette plainte, la «nasse», qui consiste à encercler les manifestants et les retenir dans un périmètre donné. Cette technique a été remise par plusieurs autorités françaises.

Le Défenseur des droits a ainsi recommandé mi-2020 de mettre fin à cet «encagement» qui conduit «à priver de liberté des personnes sans cadre juridique». Et en juin 2021, le Conseil d'État a annulé plusieurs dispositions du schéma national de maintien de l'ordre (SNMO), dont celles concernant «la nasse», contraignant en décembre le ministère de l'Intérieur à encadrer et limiter le recours à cette technique.

À l’origine de cette plainte, initialement déposée en juin 2020 contre Didier Lallement et contre X pour «atteinte arbitraire à la liberté individuelle», «entrave à la liberté de manifestation» ou «mise en danger d'autrui», deux coorganisateurs de la manifestation du 16 novembre 2019, Priscillia Ludosky, 36 ans, et Faouzi Lellouche, 56 ans.

Ce jour-là, plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies à la mi-journée place d'Italie à Paris pour fêter le premier anniversaire de la mobilisation des «gilets jaunes».

Le cortège devait partir à 14h00 mais à 14h19, la préfecture de police demande «l'annulation» de la manifestation pour cause d'«exactions». Vingt-deux minutes plus tard, le «gilet jaune» Manuel Coisne perd un œil suite à un tir policier de grenade lacrymogène. La stèle du maréchal Juin, au centre de la place, est dégradée. Présent sur les lieux, le préfet de police s'illustre par un échange devenu célèbre. A une «gilet jaune» qui l'interpelle, Didier Lallement répond : «nous ne sommes pas dans le même camp, madame !».

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Vos réactions

Portrait de COLIN33
8/septembre/2022 - 12h22 - depuis l'application mobile

On profite de son départ pour le charger, et Darmanin c'est lui le ministre et toujours en poste.....