29/07/2022 11:31

Le gouvernement du Nigeria menace de sanctions la BBC et un groupe de médias local pour "glorification du terrorisme" après la diffusion d'informations sur des bandes armées dans nord-ouest du pays - VIDEO

Le gouvernement du Nigeria a menacé de sanctions le média britannique BBC et un groupe de médias local pour "glorification du terrorisme" après la diffusion d'informations sur des bandes armées dans nord-ouest du pays. Le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé du continent africain sont la proie de violences de la part de bandes d'hommes armés qui attaquent les villages pour les piller et enlever des habitants pour demander des rançons.

Le reportage "The Bandit warlords of Zamfara" diffusée dans l'émission télévisée de la BBC "Africa Eye" donne la parole à des membres de ces bandes mais aussi aux victimes pour documenter la violence dans l'Etat de Zamfara. Trust TV, qui fait partie d'un groupe local de médias Daily Trust, a également diffusé une interview avec un chef de bande bien connu dans un documentaire sur la violence. Le ministre de l'Information, Mohammed Lai, a déclaré aux journalistes que la commission nationale de radiodiffusion enquêtait pour savoir si les deux médias avaient enfreint la réglementation en matière de radiodiffusion. "Je peux vous assurer qu'il y aura des conséquences", a ajouté le ministre. "Ils ne s'en tireront pas avec cette glorification du terrorisme et du banditisme au Nigeria", a-t-il lancé. La BBC n'a pas réagi dans l'immédiat. Le Nigeria considère les bandes criminelles comme des groupes terroristes, en partie pour donner aux militaires plus de souplesse pour les combattre.

Des milliers de personnes ont été tuées et des centaines de milliers d'autres déplacées par la violence dans le nord-ouest et le centre du Nigeria ces dernières années. L'année dernière, le gouvernement nigérian a fermé Twitter pendant sept mois après que la plateforme a supprimé un tweet du président Muhammadu Buhari et que des responsables l'ont critiqué pour avoir autorisé des messages de séparatistes dans le sud-est du pays. Abuja a levé la suspension après des pourparlers avec Twitter. Cette suspension a suscité un tollé international au sujet de la liberté d'expression, choquant de nombreuses personnes au Nigeria, où Twitter joue un rôle majeur dans le discours politique, notamment le hashtag #BringBackOurGirls après l'enlèvement de plus de 300 écolières en 2014 par les islamistes de Boko Haram.

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