18/07/2022 09:41

Incendies en France : Un syndicat de pilotes de l'aviation civile demande plus d'avions et de personnel disponibles face à une situation de plus en plus tendue dans les prochaines années

Un syndicat de pilotes de l'aviation civile demande plus d'avions et de personnel disponibles, la Sécurité civile reconnaissant une situation «tendue» mais soulignant l'augmentation à venir des moyens matériels et humains.

«À l'heure où je vous parle, on n'a pas les avions qu'on devrait avoir», a affirmé à l'AFP Christophe Govillot, porte-parole du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (Snpnac) qui «ne veut pas polémiquer, mais juste travailler» afin «d'aider nos amis pompiers sur le terrain».

En Gironde, ces derniers bataillaient toujours dimanche pour fixer deux feux de forêt ravageurs qui ont détruit près de 11.000 hectares de forêt et de végétation.

Basée à Nîmes, la flotte aérienne de la Sécurité civile compte 12 Canadair, 6 Dash - un 7e sera opérationnel en août, un 8e en 2023 - et 3 Beechcraft, selon Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile qui souligne «l'augmentation de nos moyens de flotte aérienne».

Mais pour Christophe Govillot, un tiers de chaque type d'avions n'était pas utilisable ce week-end en raison des opérations de maintenance. «Ce n'est pas satisfaisant», juge-t-il. «Il est indispensable d'immobiliser un appareil pour 4-5 heures pour faire ces vérifications», répond Alexandre Jouassard qui souligne que «plus vous larguez (de l'eau), plus votre machine est sollicitée».

Pour Christophe Govillot, les mécaniciens ne sont «pas assez nombreux pour faire tous les dépannages, il n'y a pas suffisamment de pièces détachées» et le prestataire privé responsable de la maintenance, Sabena Technics, «n'est pas à la hauteur». «Un avion est en manque de moteur depuis un mois» et «des dépannages qui devraient prendre 2-3 heures en prennent 5 ou 6 et ne sont pas très aboutis, avec des avions qui tombent en panne plusieurs jours de suite», déplore le syndicaliste. Autre doléance, «le nombre de pilotes actuel n'est pas au rendez-vous : on est 16 commandants de bord, on devrait être 22», estime Christophe Govillot.

La faute à la «politique menée par la Sécurité civile depuis des années», selon lui, jugeant cependant le protocole de formation signé début juillet «très positif».

«Revenir là-dessus à ce moment où tout le monde lutte contre les feux de forêt me paraît peu approprié», répond Alexandre Jouassard en soulignant le «travail exceptionnel des équipes en vol, dans des conditions très difficiles». Le commandant reconnaît dans le même temps un «dispositif opérationnel tendu».

«Un peu plus de marge à l'avenir est souhaitable car on sait qu'on va vers une augmentation du nombre d'interventions», ajoute le porte-parole.

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Portrait de ligéen44
27/juillet/2022 - 10h12

dans quelques années, suite à la sécheresse, il n'y aura même plus de plans d'eau pour que les Canadair puissent écoper...