26/04/2022 08:21

Pourquoi le policier qui a tué dimanche soir deux occupants d'une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, a-t-il été placé en garde à vue ?

Le policier qui a tué dimanche soir deux occupants d'une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, a été placé en garde à vue lundi après-midi à l'IGPN et deux enquêtes ont été ouvertes. Le policier a été placé en garde à vue "du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information de RTL. "Cette mesure, prise notamment en raison de la gravité des conséquences des tirs de l'intéressé et afin de vérifier avec précision les conditions d'usage de son arme par celui-ci, est toujours en cours", a ajouté le parquet.

L'agent avait déjà été entendu dans le cadre d'une simple audition lundi à l'aube par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Selon le compte-rendu d'intervention de la police consulté par l'AFP, dimanche peu avant minuit, une patrouille de cinq policiers s'est dirigée vers une voiture garée en contresens, feux de détresse allumés, quai des Orfèvres sur l'île de la Cité, afin de le contrôler.

Alors que les policiers s'approchaient de l'avant de la voiture, celle-ci a démarré et "foncé vers un des fonctionnaires qui s'est écarté pour l'éviter", toujours selon ce rapport.

"Le seul" policier armé d'un fusil d'assaut a alors ouvert le feu sur le véhicule qui prenait la direction du Pont-Neuf où il a terminé sa course après être monté sur un terre-plein. Selon les premiers éléments de l'enquête, une dizaine de cartouches ont été tirées dont "cinq ou six impacts ayant atteint les individus".

Investigation de la police sur les lieux où deux personnes ont été tuées par la police à Paris sur le Pont Neuf le 25 avril 2022

Le conducteur âgé de 25 ans, retrouvé inerte au volant, et son passager avant, 31 ans, découvert allongé sur le sol à droite de la voiture, sont décédés sur place malgré les soins prodigués par les services de secours. Les deux hommes décédés sont "défavorablement connus, entre autres pour stupéfiants", selon une source proche du dossier.

"Un homme de 42 ans, passager arrière du véhicule, a quant à lui été blessé sans que son pronostic vital ait été engagé", a indiqué le parquet de Paris. Il est inconnu des services de police, selon une source policière. Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes.

La première pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" porte sur les circonstances d'un possible refus d'obtempérer et a été confiée au 1er district de police judiciaire.

La seconde a été ouverte "du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et confiée à l'IGPN, a précisé le parquet. Elle devra notamment déterminer si le policier a agi en état de légitime défense. Selon le compte-rendu policier, un chauffeur de taxi, qui dit avoir assisté à toute la scène, a "confirmé la légitime défense évoquée par les fonctionnaires". "Des investigations techniques et scientifiques ont également été sollicitées afin de mettre au jour les circonstances des tirs", a précisé le parquet.

Le fonctionnaire ayant tiré était équipé d'un HKG36, un fusil d'assaut utilisé par l'armée allemande et acheté en urgence aux policiers et aux gendarmes après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris pour pouvoir riposter aux tirs de Kalachnikov. Le HKG36 était déjà utilisé auparavant par les unités d'élite (Raid, GIGN). Le policier est membre d'un groupe d'appui de nuit au sein de la Compagnie de Sécurisation de la Cité (CSC).

Cette unité est responsable de la protection de la caserne de la Cité, abritant le siège de la préfecture de police, ainsi que d'autres sites dépendant de la préfecture. Les premiers éléments recueillis par les enquêteurs ont permis d'écarter rapidement la piste terroriste.

La procureure de Paris, Laure Beccuau, s'est rendue sur place, où un important dispositif policier avait été déployé.

Un touriste égyptien, disant s'appeler El Sammak, a relaté à l'AFP qu'il se trouvait en terrasse à l'hôtel du Cheval blanc, située en haut du grand magasin de la Samaritaine, quand les faits se sont produits: "J'ai entendu (tirer) quatre balles. Quand j'ai regardé, j'ai vu un homme courir dix à quinze mètres. Puis il s'est écroulé. Apparemment il n'était pas le conducteur, c'était un passager".

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Vos réactions

Portrait de fredo 53
26/avril/2022 - 18h09

Leur travail n'est pas de tuer des gens désarmés ni de vider des chargeur sur une voiture...

Certe c'était des délinquants mais on ne mérite pas la mort juste parcequ'on ne s'est pas arrêté a un contrôle .

Ce n'était pas des terroristes non plus et ils n' ont pas bléssé les policiers.

Portrait de bergil
26/avril/2022 - 11h45

Quand on voit un barrage avec des policiers munis de fusils d'assaut , on ne tente pas de le forcer ! Ils on joué et perdu !

Portrait de Acker
26/avril/2022 - 08h37

Parce que la France aime ses délinquants !!!!