22/09/2021 08:21

Le parquet estime que des propos de l'écrivain Yann Moix, attaqué en diffamation par La Croix-Rouge restent de l'ordre de la "liberté d'expression"

Le parquet a estimé que des propos de l'écrivain Yann Moix, attaqué en diffamation par La Croix-Rouge française en 2018 pour avoir affirmé que l'association faisait "tout" pour que les migrants de Calais "ne soient pas considérés comme mineurs", restaient de l'ordre de la "liberté d'expression".

La décision sera rendue le 2 novembre à 13H30. "Le plus grave (...) c'est l'évaluation de minorité par des institutionnels, la Croix-Rouge notamment, qui essayent de tout faire pour qu'un jeune ne soit pas considéré comme mineur, car s'il est mineur on est obligé de l'aider et de l'héberger", avait déclaré M. Moix le 6 juin 2018 sur Europe 1.

L'écrivain, qui était absent de l'audience mardi, avait également pointé du doigt des tests osseux datant "des années 30 pour déterminer l'âge (des migrants), dont la marge d'erreur est de deux ans", sans toutefois accuser précisément la Croix-Rouge d'en avoir utilisé. C'est justement sur le lien entre l'association et les tests osseux que les débats ont principalement porté lors de l'audience.

Me Benoît Chabert, avocat de la Croix-Rouge a affirmé que "l'auditeur qui entend ça se dit que [l'association] pratique des tests osseux", ce qu'elle n'a "jamais" fait, tandis que la procureure a considéré que le lien n'était "pas suffisamment précis" pour relever de la diffamation.

"On est dans la libre critique", a de son côté soutenu Me Julie Fabreguettes, avocate de M. Moix. "Il n'y a pas de critique personnelle mais des méthodes (...) les bénévoles n'étaient absolument pas la cible."

"Un enfant, ça se protège, ça ne s'évalue pas", a-t-elle ajouté. M. Moix avait tenu ces propos au lendemain de la sortie de "Dehors", un livre en forme de lettre ouverte appelant Emmanuel Macron à changer sa politique migratoire, à un moment où le sort des migrants mineurs faisait débat. Le directeur de la Croix-Rouge, Jean-Christophe Combe, lui avait reproché d'"instrumentaliser" la cause des migrants "dans le cadre d'une opération d'autopromotion.

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