10/05/2021 11:16

Affaire de l'arbitrage: Le procès en appel de Bernard Tapie reprend aujourd'hui après une parenthèse de sept mois liée à sa santé

A 78 ans, Bernard Tapie revient devant des juges: son procès en appel, pour des soupçons d'escroquerie dans l'affaire de l'arbitrage controversé de 2008 censé solder son litige avec le Crédit lyonnais, redémarre lundi à Paris, après une parenthèse de sept mois liée à sa santé.

Quelques jours après son ouverture en octobre, le procès avait été renvoyé au printemps, une expertise ayant conclu que l'homme d'affaires et ancien ministre de la Ville (1992-93) n'était pas en état de comparaître. Luttant contre le cancer et victime avec son épouse début avril d'un violent cambriolage à son domicile, il sera néanmoins présent lundi devant la cour, a indiqué son avocat Hervé Temime.

Les audiences reprennent près de deux ans après la retentissante relaxe prononcée dans ce dossier par le tribunal correctionnel de Paris, au bénéfice de Bernard Tapie et de ses cinq coprévenus, dont le patron d'Orange Stéphane Richard.

L'affaire, dans laquelle l'ex-président de l'Olympique de Marseille a toujours contesté avoir «pillé l’État», trouve ses racines dans les années 1990 avec la revente de l'équipementier sportif Adidas. S'estimant floué dans cette opération par le Crédit Lyonnais, Bernard Tapie avait engagé une bataille judiciaire avec sa banque historique. Quinze ans plus tard, un arbitrage privé avait conclu à une «faute» de l'ex-banque publique et octroyé à l'entrepreneur 403 millions d'euros, dont 45 millions au titre de son préjudice moral.

La sentence avait immédiatement fait polémique et, sur le plan civil, a finalement été annulée pour «fraude» en 2015, Bernard Tapie étant définitivement condamné à rembourser les sommes perçues. Le procès qui reprend est celui du volet pénal, dans lequel il est soupçonné d'avoir «truqué» l'arbitrage. D'abord en manœuvrant pour que ce mode de règlement privé soit choisi via ses soutiens à l’Élysée, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Puis en s'assurant que le résultat lui serait favorable avec l'aide de plusieurs affidés - ce que tous réfutent.

En juillet 2019, le tribunal avait estimé qu'«aucun élément» du dossier ne permettait d'affirmer l'existence de «manœuvres frauduleuses» commises par lui. La juridiction avait écarté les poursuites pour détournement de fonds publics et jugé que la preuve d'une escroquerie n'était pas rapportée. Le parquet, qui avait requis cinq ans ferme contre Bernard Tapie et des peines d'emprisonnement contre quatre autres prévenus, avait fait appel.

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