30/11/2020 15:45

Le pire pédophile jamais repéré en France avec plus de 300 victimes ? La cour d'assises de Saintes entame le procès de l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec

La cour d'assises de Saintes a entamé lundi le procès de l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de viols et agressions sexuelles sur quatre victimes mineures à l'époque des faits, premier volet judiciaire d'une gigantesque affaire de pédophilie.

Commencé le 13 mars, et interrompu au 2e jour d'audience par le confinement, ce procès devant les assises de Charente-Maritime devrait se tenir à huis clos, à la demande de plusieurs parties civiles, avec un verdict attendu jeudi, jour du 70e anniversaire de l'accusé.

Masqué, crâne dégarni entouré de cheveux blancs, pull gris sur une chemise, lunettes fines, le chirurgien a décliné son identité d'une petite voix : "Le Scouarnec Joël. Domicile: maison d'arrêt de Saintes. Profession : retraité".

Tandis que la cour procédait au tirage au sort des jurés, il a promené son regard sur une salle organisée pour répondre aux impératifs de la crise sanitaire, avec notamment une présence médiatique allégée.

"Ce premier volet est important, c'est celui qui déclenche tout et qui permet de révéler des faits intrafamiliaux et professionnels, et cela grâce à la parole de cette petite fille", a expliqué avant l'audience Me Francesca Satta, avocate de la famille de la petite voisine de l'ex-chirurgien, dont la dénonciation a permis le début de l'enquête.

"Ce qu'on attend c'est qu'il puisse enfin parler et nous dire la vérité", a-t-elle ajouté.

C'est le récit en avril 2017 de Lucie*, cette voisine de 6 ans à Jonzac qui a déclenché l'affaire. Trois ans plus tard, il comparaît détenu pour des faits de viols sur cette fillette et sur une nièce dans les années 90 à Loches, ainsi que pour des agressions sexuelles à la même période dans cette commune d'Indre-et-Loire: une autre nièce et une patiente, 4 ans en 1993 et qui dit ne se souvenir de rien.

Le chirurgien à la retraite reconnaît des attouchements mais conteste les viols pour lesquels il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

"Il n'est pas dans une logique de déni", assurait en mars l'avocat de l'accusé, Thibaut Kurzawa. "Il sait que depuis des années, il a eu un comportement qui a fait du mal".

Car ce procès n'est qu'une première étape dans une affaire de pédocriminalité sans précédent en France. Mis en examen en octobre dans un deuxième volet à Lorient, Joël Le Scouarnec est également soupçonné de viols et agressions sexuelles sur 312 victimes majeures et mineures. Des faits remontant à la période 1986-2014, révélés grâce à l'analyse minutieuse de ses archives secrètes. Le nom de la jeune patiente de Loches en était sorti rapidement.

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