25/11/2020 15:33

Le gouvernement allemand propose que les élections générales qui organiseront la succession d'Angela Merkel à la chancellerie se tiennent le dimanche 26 septembre 2021

Le gouvernement allemand a proposé mercredi que les élections générales qui organiseront la succession d'Angela Merkel à la chancellerie se tiennent le dimanche 26 septembre 2021.

La proposition faite en conseil des ministres doit encore être formellement approuvée par le chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier.

Ce scrutin marquera, quel qu'en soit le résultat, une rupture pour l'Allemagne avec le départ programmé du pouvoir d'Angela Merkel, chancelière depuis 2005.

Mme Merkel avait annoncé fin 2018, après plusieurs revers électoraux de son parti conservateur chrétien-démocrate (CDU), ne pas vouloir se représenter pour un cinquième mandat.

Aujourd'hui âgée de 66 ans, celle qui semblait il y a quelques mois gagnée par l'usure du pouvoir jouit désormais d'une cote de popularité record. Elles est louée pour sa bonne gestion de la crise sanitaire, plus de sept Allemands sur 10 se disant satisfaits de son action.

En conséquence, son parti, qui depuis plusieurs années voyait sa base électorale s'éroder, a repris de la vigueur et trône largement en tête dans les sondages à plus de 36 % d'opinions favorables.

Les démocrates-chrétiens allemands sont divisés sur la suite entre un courant centriste partisan de la continuité et la tentation d'un virage à droiteUn congrès doit en principe désigner son nouveau président mi-janvier.

Trois candidats sont en lice: deux modérés, Armin Laschet, à la tête de la région la plus peuplée, la Rhénanie du nord-Westphalie, ainsi que Norbert Röttgen, un expert en politique étrangère, et un tenant d'une ligne plus à droite, Friedrich Merz, un adversaire historique de Mme Merkel.

Le combat pour la présidence devrait se jouer entre Armin Laschet et Friedrich Merz.

Le vainqueur sera bien placé pour devenir ensuite candidat des conservateurs allemands à la chancellerie lors des élections législatives de septembre 2021, mais sans garantie immédiate.

Car la décision à ce sujet doit être prise ultérieurement, probablement au printemps. Et il n'est pas exclu qu'un autre prétendant finisse par être choisi: le dirigeant bavarois Markus Söder, aux commandes du parti frère de la CDU, la CSU.

Il est devenu une des personnalités les plus populaires en Allemagne grâce à sa gestion, jugée efficace, de la pandémie en Bavière.

Face aux conservateurs, les sociaux-démocrates, actuellement partenaires minoritaires de la coalition avec Mme Merkel, n'arrivent toujours pas à décoller: ils stagnent dans les sondages entre 16 et 17 %. Leur candidat à la chancellerie est l'actuel ministre des Finances Olaf Scholz, partisan d'une ligne modérée.

La surprise pourrait venir des écologistes: crédités de près de 20 % des voix, ils sont devenus incontournables dans le paysage politique allemand où ils participent à onze des seize gouvernements régionaux, partageant le pouvoir parfois avec la gauche ou la droite.

Jusqu'à présent, les Verts ne ferment pas la porte à une future coalition avec les conservateurs au niveau national, un schéma qui avait déjà failli voir le jour en 2017 mais qui avait capoté, faute d'accord avec les libéraux, alors troisième partenaire nécessaire pour atteindre la majorité.

Les tractations pour la formation du précédent gouvernement avaient été rendues difficiles en raison de l'apparition d'un nouvel acteur sur la scène nationale, l'extrême droite AfD qui avait atteint presque 13 % des suffrages et effectué son entrée historique au Parlement.

Elle est désormais créditée d'un score autour de 10 %, ce qui pourrait faciliter les négociations pour la formation d'un gouvernement avec une majorité stable.

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