16/11/2020 10:01

Le procès des attentats de janvier 2015, qui devait reprendre ce matin, à nouveau suspendu pour une semaine, le principal accusé présentant toujours des symptômes du Covid-19

Le procès des attentats de janvier 2015, qui devait reprendre lundi après deux semaines d'interruption, a été à nouveau suspendu pour une semaine, le principal accusé présentant toujours des symptômes du Covid-19, a annoncé le président de la cour d'assises spéciale de Paris. La suspension est prolongée "jusqu'au lundi 23 novembre, sous réserve qu'une nouvelle expertise médicale" déclare apte à comparaître l'accusé Ali Riza Polat, absent dans le box lundi matin, a indiqué le président, Régis de Jorna. Ali Riza Polat, le seul des accusés présents devant les assises spéciales à être jugé pour "complicité" de crimes terroristes, avait été testé positif le 31 octobre, entraînant une première suspension de l'audience, prolongée à plusieurs reprises.

Deux autres accusés, Saïd Makhlouf et Metin Karasular, avaient également été testés positifs au Covid-19 à sa suite, mais ne présentent plus aucun symptôme. Ali Riza Polat avait refusé de se soumettre à une première expertise médicale, et le président de la cour d'assises avait annoncé vendredi la reprise de l'audience, "aucune contre-indication médicale ou sanitaire ne s'y opposant plus désormais". Toujours placé à l'isolement sanitaire à la maison d'arrêt de la Santé, Ali Riza Polat a finalement fait l'objet d'une expertise samedi.

L'expert a estimé que "les troubles digestifs qu'il présente actuellement ne sont pas compatibles" avec sa présence à l'audience, a détaillé Régis de Jorna. "En raison des conclusions de cette expertise, il a été décidé de ne pas extraire Ali Riza Polat", a poursuivi le magistrat. L'audience est suspendue depuis le 30 octobre, alors que les plaidoiries des parties civiles étaient en cours, et à deux semaines de la fin prévue de ce procès historique, laissant planer une incertitude sur la date du délibéré. "Ca devient insupportable" pour les accusés, a lancé Me David Apelbaum, l'avocat d'Abdelaziz Abbad, qui a ensuite crié, alors qu'il était escorté hors du box: "On est des animaux? (...) On va arrêter de venir ici".

Un autre avocat de la défense, Christian Saint-Palais, a réclamé de son côté une expertise médicale pour son client, Amar Ramdani, qui "a vomi trois fois dans le fourgon" le conduisant au tribunal. Me Safya Akorri, qui défend Mohamed Fares, a elle demandé à ce que tous les accusés soient testés avant une éventuelle reprise de l'audience. Quatorze personnes, dont trois par défaut, sont jugées depuis le 2 septembre pour leur soutien logistique présumé aux auteurs des attentats contre Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et le magasin Hyper Cacher de Vincennes. Ces attaques avaient fait 17 morts et provoqué une onde de choc internationale.

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