15/11/2020 14:01

Le Forum sur l'information et la démocratie présente plus de 250 propositions qui visent à lutter contre la désinformation et le "chaos informationnel" qui règnent en ligne

Le Forum sur l'information et la démocratie a présenté plus de 250 propositions qui visent à lutter contre la désinformation et le "chaos informationnel" qui règnent en ligne, à travers une régulation effective des plateformes numériques et des réseaux sociaux. Créé l'an dernier par 11 organisations de la société civile, ce forum découle du Partenariat sur l'information et la démocratie, initié par l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) et auquel une trentaine d'Etats ont adhéré, pour promouvoir une information fiable dans l'espace numérique. Le Forum a formulé 253 recommandations basées sur les travaux d'une centaine de chercheurs, juristes et experts du monde entier, rendues publiques à l'occasion du 3e Forum de Paris pour la paix. L'idée centrale est qu'il faut quitter l'ère de l'autorégulation pour rentrer dans une véritable régulation publique des plateformes afin d'empêcher la propagation des informations fausses ou manipulées.

"L'avarice les a poussées à créer des règles qui sont bonnes pour leurs affaires, mais très mauvaises pour le public", et avec leurs algorithmes qui guident nos décisions, "elles ont brisé la façon dont nous réfléchissons", dénonce Maria Ressa, journaliste philippine et célèbre défenseure de la liberté de la presse, qui a coprésidé ces travaux. Parmi les solutions proposées: imposer des règles de transparence aux plateformes, mettre en place des régulateurs forts et démocratiquement contrôlés, et utiliser un arsenal de sanctions allant de lourdes amendes, véritablement dissuasives, à la mise en cause personnelle de leurs dirigeants en cas d'infraction, voire à l'interdiction d'activité de ces entreprises à l'échelle d'un pays.

Les plateformes sont par ailleurs invitées à adopter les dispositifs d'équité en vigueur dans les médias publics (fourniture d'espaces d'expression gratuits aux candidats aux élections, interdiction des publicités à caractère politique...). Des propositions beaucoup plus techniques visent à surveiller la façon même dont leurs algorithmes sont conçus et mis en oeuvre. Un travail qui serait confié à une future "agence d'application des normes numériques". Enfin, le rapport s'intéresse aux messageries privées, casse-tête dans la lutte contre les fausses informations. Pour Maria Ressa, il est temps que les gouvernements et les géants du Net s'attellent à réparer le mal insidieux provoqué par la désinformation. "C'est comme après 1945, nous devons nous unir pour défendre la démocratie et empêcher le virus du mensonge de se propager. Si on ne fait rien pour l'empêcher, aurons-nous toujours notre libre-arbitre et pourrons nous voter" sans être manipulés?

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