22/09/2020 13:01

La nouvelle doctrine du maintien de l'ordre dans les manifestations "porte atteinte à la liberté d'informer", s'alarment une quarantaine de sociétés de journalistes dans une lettre

La nouvelle doctrine du maintien de l'ordre dans les manifestations "porte atteinte à la liberté d'informer", s'alarment une quarantaine de sociétés de journalistes dans une lettre publiée mardi, appelant le ministère de l'Intérieur à "corriger" ces mesures.

"Dans un contexte déjà très dégradé pour les journalistes lors de leur couverture des manifestations", le nouveau "schéma national du maintien de l'ordre", publié jeudi, n'est pas conforme aux "principes français et européens de la liberté d'informer", estiment les sociétés des journalistes, des rédacteurs et/ou des personnels de nombreux médias comme l'AFP, Arrêt sur images, BFMTV, Challenges, Courrier international, Les Echos, Europe 1, L'Express, Le Figaro, France 2, franceinfo, etc., dans cette lettre diffusée sur le site du Monde.

Destiné à l'usage des gendarmes et policiers, ce schéma prévoit notamment "la création d'un canal d'échange entre les forces de l'ordre et les journalistes +titulaires d'une carte de presse, et accrédités auprès des autorités+", rappellent les signataires. Le port d'équipement de protection est par ailleurs autorisé aux journalistes "dès lors que leur identification est confirmée et leur comportement exempt de toute infraction ou provocation", selon le texte du ministère.

"Pourtant, l'exercice de la profession de journaliste, définie dans le code du travail, ne nécessite pas la possession d'une carte de presse", soulignent les SDJ, "tant pour la couverture des manifestations dans l'espace public que pour l' +identification+" requise pour les équipements de protection. En outre, le document "rappelle" que "le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d'associations".

Pour les rédactions, il s'agit "en réalité" d'un "feu vert accordé par le ministre de l'Intérieur aux forces de l'ordre pour empêcher les journalistes de rendre compte pleinement des manifestations, y compris de leurs dispersions ou de leurs dérapages". C'est "d'autant plus inacceptable" que cela "fait suite à de nombreux abus policiers constatés envers les journalistes lors des récents mouvements sociaux et dénoncés, entre autres, par le Conseil de l'Europe", estiment les SDJ, appelant le "ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à corriger" sa copie.

Dans un communiqué publié vendredi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait également dénoncé ce texte qui, sous couvert "d'assurer une prise en compte optimale des journalistes" pendant les manifestations, entend selon lui les "mettre au pas". "Sous Christophe Castaner", le prédécesseur de M. Darmanin, "plus de 200 journalistes" ont été "empêchés de travailler par les forces de police et de gendarmerie", affirme le SNJ.

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Vos réactions

Portrait de Dédérinox
22/septembre/2020 - 13h25

Journalistes ? Comme Tahar Bouhafs, comme Gaspard Glanz...  toute cette clique qui s'achète une Go Pro, poste ses vidéos sur des sites bidons et sont incapables de sortir une carte de presse ? 

Portrait de Jilou1994
22/septembre/2020 - 13h12

Les journalistes étants tous plus ou moins politisés et c'est bien logique puisqu'il n'existe pas d'opinion neutre dans la presse comme on voudrait nous le faire croire, alors il est aussi logique que les gouvernements successifs essaient à défaut de les avoir à leurs bottes, de contrôler au mieux la com des journalistes.