25/08/2020 10:46

Le président brésilien Jair Bolsonaro a lancé une nouvelle attaque contre la presse, après avoir la veille menacé un reporter de lui "fermer la gueule à coups de poing"

Le président brésilien Jair Bolsonaro a lancé une nouvelle attaque  contre la presse, après avoir la veille menacé un reporter de lui "fermer la gueule à coups de poing" pour une question embarrassante sur son épouse. Lors du lancement d'une campagne intitulée "Le Brésil en train de vaincre le Covid-19", à Brasilia, le président Bolsonaro a accusé les journalistes d'"utiliser le stylo avec malveillance". "J'ai toujours été un athlète des Forces armées", a déclaré l'ancien parachutiste de 65 ans, contaminé en juillet par le coronavirus et qui a notamment invoqué sa forme pour expliquer son rétablissement.

"Les personnels de la presse se moquent, mais quand quelqu'un parmi ces faiblards (de journalistes) l'attrapent, les chances de survie sont bien plus faibles. Ils ne connaissent que la malveillance". "J'ai envie de te fermer la gueule à coups de poing", avait répondu le président d'extrême droite à un journaliste du quotidien O Globo qui l'interrogeait sur des informations de presse selon lesquelles son épouse Michelle aurait reçu des versements dans le cadre d'une affaire de corruption.

"Président @Jairbolsonaro, pourquoi votre épouse Michelle a-t-elle reçu 89 millions de réais de Fabrício Queiroz?", ont demandé des centaines de journalistes, hommes politiques, anciens alliés de Bolsonaro et anonymes sur les réseaux sociaux lundi.

Le magazine Crusoé a affirmé ce mois-ci que Fabricio Queiroz, un policier à la retraite, ami de Jair Bolsonaro et ancien conseiller de Flavio Bolsonaro, fils aujourd'hui sénateur du président, aurait déposé 21 chèques d'un total de 72.000 réals (environ 22.000 dollars au taux de change de 2016) sur le compte de Michelle Bolsonaro entre 2011 et 2016.

D'autres documents indiquent que l'épouse de Queiroz aurait déposé 17.000 réais supplémentaires sur le compte de Michelle Bolsonaro, portant la valeur totale à 89.000 réais. L'année dernière, la Fédération nationale des journalistes (Fenaj) avait compté que depuis son arrivée au pouvoir le 1er janvier 2019, Jair Bolsonaro avait lancé 116 attaques contre la presse. Il avait notamment déclaré que les journalistes étaient "une espèce en voie de disparition".

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