16/05/2020 16:01

Coronavirus - Plusieurs Hongrois ont été interpellés pour avoir critiqué leur gouvernement sur les réseaux sociaux

Plusieurs Hongrois ont été interpellés pour avoir critiqué leur gouvernement sur les réseaux sociaux, en vertu d'un amendement instauré par le Premier ministre Viktor Orban dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus, a dénoncé l'opposition hongroise. Dans trois cas au moins, les policiers ont interpellé les auteurs des messages litigieux à leur domicile pour les auditionner plusieurs heures, ont rapporté les personnes visées.

La police hongroise a elle-même diffusé des images d'une des arrestations. Elle a indiqué enquêter sur 86 cas tombant sous le coup de l'amendement adopté le 30 mars pour sanctionner la diffusion de "fausses informations" pouvant "entraver" l'efficacité des mesures prises contre le coronavirus. Cet amendement a élargi le cadre d'une infraction déjà existante prévue pour sanctionner les "propos alarmistes".

Mercredi, c'est un membre du parti d'opposition Momentum qui a été détenu quelques heures, dans le sud de la Hongrie, a fait savoir sa formation. Il avait publié un message sur une mesure controversée ayant conduit à expulser de nombreux patients des hôpitaux hongrois pour libérer des lits en prévision d'une aggravation de l'épidémie de Covid-19. "Le musèlement des voix critiques a commencé", a déploré le député indépendant Akos Hadhazy, s'indignant d'une "opération d'intimidation".

La veille, la police avait annoncé avoir perquisitionné le domicile d'un homme de 64 ans pour un message posté le mois dernier sur les réseaux sociaux. "La police surveille en permanence internet", a précisé le communiqué des forces de l'ordre. Le message visé critiquait les mesures de confinement avec le commentaire suivant : "Vous êtes un tyran sans pitié, mais rappelez-vous, les dictateurs tombent toujours".

Le sexagénaire a indiqué à la presse que la police l'avait interrogé sur la personne visée par le mot "dictateur", avant de le relâcher. Les procureurs ont indiqué mercredi que ce cas avait été classé. La semaine dernière, une femme de 52 ans a également été arrêtée en raison d'un message posté sur les réseaux sociaux affirmant que plusieurs établissements de santé fermeraient bientôt en Hongrie.

Cette affirmation risquait de saper la confiance dans le système de santé publique, a indiqué le rapport de police. Viktor Orban a fait voter au début de la pandémie une loi d'état d'urgence qui renforce considérablement ses pouvoirs pour une durée indéterminée. Le Parlement européen débattra jeudi de cette législation et de l'Etat de droit en Hongrie.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions