18/04/2020 12:54

Coronavirus - Les médecins découvrent que le COVID-19 pourrait également attaquer le cerveau des patients au point qu'ils oublient où ils sont, la date et même l'année

Les médecins de New York traitant des patients atteints de Covid-19 observent de plus en plus qu'avec la fièvre, la toux et l'essoufflement, un autre symptôme apparaissait: certains éprouvent de la confusion, au point de ne pas savoir où ils sont, ni quelle est l'année actuelle. Cette perte de repères est parfois liée au manque d'oxygène dans le sang, mais chez certains malades le niveau de confusion semble être hors de proportion par rapport au niveau d'affection de leurs poumons.

Pour Jennifer Frontera, neurologue à l'hôpital universitaire Langone à Brooklyn, la question se pose de l'impact du nouveau coronavirus sur le cerveau et le système nerveux.

Des études commencent à décrire le phénomène. Dans la revue de l'Association de médecine américaine (Jama), la semaine dernière, des médecins ont rapporté que 36% de 214 patients chinois avaient des symptômes neurologiques, allant de la perte d'odorat à des douleurs nerveuses, et jusqu'à des crises convulsives et des accidents vasculaire cérébraux (AVC). Dans le New England Journal of Medicine, la revue médicale américaine la plus cotée, des médecins français à Strasbourg ont décrit que plus de la moitié de 58 patients en réanimation étaient confus ou agités. Des scanners des cerveaux ont révélé de possibles inflammations.

"Tout le monde dit que c'est un problème de respiration, mais cela affecte aussi quelque chose qui nous est très précieux, le cerveau", dit à l'AFP S. Andrew Josephson, chef du département de neurologie à l'université de Californie San Francisco. "Si vous vous sentez confus, si vous avez des problèmes pour réfléchir, ce sont de bonnes raisons de consulter un médecin", ajoute-t-il. "La vieille idée selon laquelle il ne faut venir que si on est à bout de souffle n'est sans doute plus valable."

Les virologues ne sont pas totalement surpris que le nouveau coronavirus, SARS-CoV-2, puisse affecter le cerveau et le système nerveux, car ce lien a été observé avec d'autres virus, notamment le virus du sida, le VIH. Les virus peuvent affecter le cerveau de deux façons principales, explique Michel Toledano, neurologue à la Mayo Clinic dans le Minnesota. La première est par le déclenchement d'une réponse immunitaire anormale appelé "orage de cytokine", qui provoque une inflammation du cerveau: cela s'appelle une encéphalite auto-immune.

La seconde est par une infection directe du cerveau: cela s'appelle une encéphalite virale. Le cerveau est protégé par ce qu'on appelle la barrière hémato-encéphalique: son rôle est de bloquer les substances intruses, mais elle peut être percée. Certains émettent l'hypothèse que le nez pourrait être la voie d'accès au cerveau, puisque la perte d'odorat est commune à de nombreux malades du Covid-19.

Mais ce n'est pas vérifié, et beaucoup de patients perdant l'odorat n'ont pas de problèmes neurologiques sérieux. La piste principale est en fait celle de la réponse immunitaire en surchauffe. Pour en avoir le coeur net, il faudrait détecter le virus dans le liquide cérébrospinal. Cela a été fait une fois, chez un Japonais de 24 ans, dont le cas a été décrit dans l'International Journal of Infectious Disease. Il a souffert de confusion et de convulsions et l'imagerie de son cerveau montrait des inflammations. Mais le test n'est pas encore validé et les scientifiques restent prudents.

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Vos réactions

Portrait de .Kazindrah.
18/avril/2020 - 18h24

Il ne nous manquait que ça !

Portrait de Jilou1994
18/avril/2020 - 17h52

Pourquoi ne sommes nous pas étonnés ? 

Portrait de Kakadu
18/avril/2020 - 13h28

Comment faire accepter à un peuple un confinement de 2 mois ou d'être surveillé par des drones ...? Et bien juste en lui faisant peur avec chaque jour a son lot de mauvaises nouvelles. Et surtout il ne faut pas avoir l'esprit critique. Non, non, non. C'est la guerre qu'on nous dit !  

Bah oui, c'est surtout pas parce qu'on n'a ni masque ni test. C'est parce que c'est très très très dangereux. 

Alors quand un professeur reconnu dit qu'il se pourrait que le virus disparaisse dans quelques semaines, c'est forcément une connerie. Mais quand il s'agit de dire, que peut-être, ça aurait des conséquences graves neurologiques, c'est très sérieux.

Il ne faudrait surtout pas donner trop de messages positifs, les gens commenceraient à vouloir ressortir et reprendre une vie presque normale. 

Il va vraiment falloir faire le bilan à la sortie de cette crise.