28/02/2020 10:30

Le journaliste Alex Jordanov, auteur d'une enquête sur la DGSI entendu par la police qui le soupçonne de violation du secret-défense

Le journaliste Alex Jordanov, auteur d'une enquête sur la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a été entendu  en audition libre par la police qui le soupçonne de violation du secret-défense, a-t-on appris auprès de son avocat. Cette audition, conduite par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, porte "directement atteinte au droit d'informer mais également au secret des sources", a dénoncé Me William Bourdon, dans un communiqué. Dans son livre "Les guerres de l'ombre de la DGSI" (Nouveau Monde éditions), Alex Jordanov dévoile "les succès" et les "ratages" du renseignement intérieur dans la lutte antiterroriste à travers les récits de plusieurs officiers de la DGSI.

"Cette procédure s'inscrit dans une logique d'intimidation à l'égard des journalistes d'investigation en France depuis plusieurs années", a dénoncé son avocat.

En mai 2019, des journalistes du site Disclose, de Radio France et de l'émission "Quotidien" de TMC avaient notamment été entendus par la DGSI après leurs enquêtes sur l'utilisation d'armes françaises au Yémen. A la même période, la journaliste du Monde Ariane Chemin avait également été auditionnée par la DGSI le cadre d'une enquête ouverte pour "révélation de l'identité d'un membre des unités des forces spéciales" après un article sur les affaires d'Alexandre Benalla dévoilant l'identité d'un sous-officier de l'armée de l'air, Chokri Wakrim.

Ces convocations avaient été dénoncées par une vingtaine d'ONG et de syndicats comme une atteinte à la liberté de la presse. Fin janvier, le parquet de Paris a classé sans suite l'enquête pour "compromission du secret de la défense nationale" concernant les révélations sur les armes françaises au Yémen. "Alex Jordanov doit subir exactement le même traitement, les mêmes causes devant provoquer les mêmes effets", a estimé Me Bourdon, et "toute autre décision constituerait une menace à l'encontre de la liberté d'information".

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