17/01/2020 14:45

Procès Preynat: Le parquet requiert au moins huit ans de prison contre l'ancien prêtre, jugé pour agressions sexuelles - La justice rendra sa décision le 16 mars prochain

La procureure de la République a requis vendredi à l’encontre de l’ex-prêtre Bernard Preynat une peine d’emprisonnement «qui ne soit pas inférieure à huit années» pour les multiples agressions sexuelles commises sur de jeunes garçons pendant deux décennies.

Ce dossier «stupéfiant», «grave», «effrayant», «mérite une réponse pénale ferme qui ne peut s’arrêter au bénéfice de l’âge», a lancé Dominique Sauves, au dernier jour du procès de cet homme de 74 ans.

Bernard Preynat, qui avait déjà été «réduit à l’état laïc» (déchu de sa qualité de prêtre) l’été dernier à l’issue de son procès canonique, encoure 10 ans d’emprisonnement.

La justice rendra sa décision le 16 mars prochain dans l'affaire de l'ancien prêtre accusé d'agressions sexuelles.

Ses victimes étaient âgées de 7 à 15 ans à l’époque des faits, en grande majorité prescrits. Seulement dix d’entre elles ont pu se constituer parties civiles.

Lors du procès, elles ont fait le récit, glaçant et poignant, des attouchements, baisers sur la bouche et masturbations que le prêtre leur imposait.

Ces agressions sexuelles ont eu lieu entre 1971 et 1991 dans la paroisse de Sainte-Foy-Les-Lyon, près de Lyon, et lors de camps à l’étranger, au sein d’un groupe de scouts indépendant dont le prévenu était le vicaire-aumônier.

Le religieux, très dynamique et charismatique, faisait alors l’admiration des parents du diocèse qui lui confiaient leurs enfants.

Une famille avait dénoncé ses abus en 1991 au cardinal Decourtray, l’archevêque de Lyon à l’époque, et Preynat avait été déplacé dans la Loire après une mise à l’écart de six mois.

Il a pu y poursuivre son ministère pendant 24 ans, y compris au contact d’enfants. Aucune autre agression n’a été mise au jour par la suite, le prévenu assurant n’en avoir commis aucune.

Ce n’est qu’en 2015 que plusieurs anciens scouts ont brisé l’omerta de l’Église en portant plainte contre Preynat, permettant la tenue de ce procès des dizaines d’années après les faits.

Co-fondateur de l’association de victimes La Parole libérée, François Devaux n’a pas voulu commenter les réquisitions du procureur - «ce n’est pas mon rôle» - mais a jugé devant la presse ce procès «brillant par l’esprit de communion et la dignité qui s’en est dégagée».

Il a permis, selon lui, de montrer «la reconstruction des victimes, même trente ans après». A ce titre, le procès «a une vertu pour la justice, la société, l’Eglise», a-t-il dit devant la presse.

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