29/01/2017 13:00

Le Conseil de l'Europe s'inquiète des violences croissantes contre les journalistes

Le Conseil de l'Europe s'est inquiété des violences croissantes qui visent depuis deux ans des journalistes en Europe, notamment en Turquie et en Crimée, dans une résolution votée par les parlementaires de l'organisation paneuropéenne.

Depuis janvier 2015, 16 journalistes sont décédés dans l'un des 47 Etats-membres de l'organisation, à la suite d'actes de violence, et un grand nombre blessés lors d'agressions, a rappelé l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), réunie en session plénière à Strasbourg.

Le texte -voté par 110 voix pour, 15 contre et 9 abstentions- a été adopté à l'occasion de la présentation d'un rapport consacré aux "attaques contre les journalistes et la liberté des médias en Europe". Meurtres, agressions, arrestations: l'APCE a jugé la situation particulièrement préoccupante en Turquie et Ukraine.

Plusieurs cas de violences visant des journalistes n'y ont toujours pas été résolus, indique le texte, citant les cas du reporter biélorusse Pavel Cheremet, tué dans un attentat à la voiture piégée en juillet, et du photographe turc Mustafa Cambaz, tué par des soldats mutins d'une balle dans la tête,quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.

Il cite aussi le cas du réalisateur syrien Naji Jerf, ouvertement hostile à l'EI, assassiné en décembre 2015 dans le sud de la Turquie.

En Turquie, la situation des médias et journalistes s'est fortement dégradée en raison des décrets adoptés durant l'état d'urgence, relève l'APCE qui appelle Ankara à "remettre en liberté tous les journalistes détenus qui n'ont pas été inculpés pour participation active à des actes de terrorisme". Dans ce pays, plus d'une centaine de reporters ont été arrêtés et écroués, et 330 journalistes se sont vus retirer leur carte de presse. Quelque 60 journaux et magazines, 16 chaînes de télévision, 23 radios et trois agences de presses ont été fermés. L'APCE exprime aussi des préoccupations concernant la situation depuis près de trois ans en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, citant le cas du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, arrêté en 2014.

L'APCE demande "instamment aux autorités russes de le transférer sans plus tarder" vers l'Ukraine. Oleg Sentsov,emmené de force en Russie, y a été condamné à 20 ans de prison pour "terrorisme". Depuis 2015, une "plateforme (du Conseil de l'Europe) pour la protection du journalisme et pour la sécurité des journalistes" permet aux syndicats de journalistes et aux organisations de défense des droits de l'Homme de signaler des attaques visant journalistes et médias.

Plus de 230 alertes ont déjà été transmises via celle-ci.

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Vos réactions

Portrait de Ange gardien
29/janvier/2017 - 14h28
athis a écrit :

C'est fort, "ils s'inquiètent " !

Oui ils s'inquiètent pour ... les journalistes, les pipolitiques ... mais pas pour les sans-dents !!!!

Portrait de athis
29/janvier/2017 - 13h37 - depuis l'application mobile

C'est fort, "ils s'inquiètent " !