25/07/2016 16:01

L'Inde refuse de prolonger les visas de trois journalistes chinois

L'Inde a refusé de prolonger les visas de trois journalistes de l'agence officielle Chine Nouvelle, ont annoncé aujourd’hui des sources gouvernementales indiennes, deux d'entre eux étant soupçonnés de s'être rendus illégalement dans des camps de réfugiés tibétains.
La presse officielle chinoise a qualifié cette décision de "mesquine", tandis qu'un responsable indien a précisé que ces journalistes devraient quitter l'Inde d'ici à une semaine, à la suite d'une enquête des services de sécurité.

"Ils ont suscité de façon négative l'attention des services de sécurité", a dit ce responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.

"Ils se livraient à des activités non compatibles avec leur statut de journaliste".
Ces trois hommes ne sont pas officiellement expulsés mais leur visa annuel ne sera pas renouvelé et ils sont donc contraints de partir d'ici au 31 juillet.

Aucune raison n'a été officiellement donnée pour expliquer cette décision.

Selon le quotidien Hindustan Times, deux d'entre eux se sont rendus dans des camps de réfugiés tibétains dans l'Etat du Karnataka (sud) l'an dernier, sans autorisation du ministère de l'Intérieur et sous couvert d'une fausse identité.

"Les journalistes n'ont pas obtenu le PAP (permis de visite d'une zone protégée) pour visiter les camps mais leur véritable identité a été découverte quand ils se sont rendus sur place", a dit un responsable indien au quotidien.
L'Inde abrite des milliers de réfugiés tibétains ayant fui leurs terres quand la Chine a envoyé ses troupes pour réprimer un soulèvement en 1951.

Nombre d'entre eux se sont installés autour de Dharamsala (nord), dont le dalaï lama, mais également dans des camps interdits aux étrangers, comme dans le Karnataka où ils sont quelque 40.000. La communauté tibétaine en exil a voté en avril pour le renouvellement de son gouvernement installé à Dharamsala, que la Chine refuse de reconnaître.

Ce sujet suscite des tensions dans les relations entre Inde et Chine.
Ces tensions se sont aggravées récemment en raison du refus de la Chine de voir l'Inde rejoindre un groupe de 48 pays fournisseurs de nucléaire civil (NSG). Dans un éditorial aujourd’hui, le quotidien officiel chinois Global Times s'est fait l'écho de "spéculations" sur le fait que cette décision sur les visas des journalistes constitue "une revanche visant la Chine" après son véto.

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