La correspondante à Pékin de l'hebdomadaire français L'Obs, Ursula Gauthier, qui sera de facto expulsée de Chine jeudi suite à un article ayant déplu à Pékin, se préparait à quitter le pays.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé la semaine dernière que la journaliste n'obtiendrait pas le renouvellement de son visa, l'accusant d'avoir "défendu de manière flagrante" des actes terroristes dans un article publié mi-novembre, et d'avoir ainsi "provoqué l'indignation du peuple chinois".
"J'ai un sentiment très fort d'irréalité. Parce que ça arrive trop vite, c'est trop bizarre. J'ai du mal à comprendre et donc à intégrer", a-t-elle déclaré à l'AFP depuis son appartement, où elle terminait de préparer ses valises et finalisait un dernier article avant l'expiration de son visa le 31 décembre.
Dans son article publié le 18 novembre dernier sur le site internet de L'Obs, Ursula Gauthier écrivait notamment qu'une attaque meurtrière visant des employés d'une mine dans la région troublée du Xinjiang (nord-ouest) "ne ressemble en rien aux attentats du 13 novembre" à Paris, mais était "une explosion de rage localisée" de Ouïghours musulmans, nombreux dans la région, et dont certains se plaignent de la tutelle de Pékin.
"Je n'ai pas écrit que je soutenais le terrorisme, je n'ai jamais soutenu le terrorisme dans mon article", a redit Mme Gauthier jeudi.
"J'expliquais juste que la colère des Ouïghours vient de quelque part, tout comme on peut expliquer la colère des jeunes Arabes qui se radicalisent, il y a des racines à cela", a-t-elle ajouté.
Les médias officiels ont durement critiqué la journaliste durant les dernières semaines et Ursula Gauthier dit avoir reçu des menaces de mort de lecteurs chinois en colère.
L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a quant à elle accusé Pékin de vouloir "intimider" tous les journalistes étrangers en Chine en décidant d'expulser la correspondante de L'Obs.
Les responsables de plusieurs grands médias français ont publié mercredi une tribune qui dénonce l'expulsion de Mme Gauthier et la faiblesse de la réaction de la France, accusée de mener une "diplomatie de paillasson".
Le ministère français des Affaires étrangères avait déclaré "regretter" la décision de Pékin.
Pour les signataires, "le silence" de Paris sur "les condamnations de prisonniers politiques et sur les violations de la liberté de parole (...) garantissait d?une certaine manière que Paris laisserait expulser Mme Gauthier sans trop gesticuler".
Vos réactions
ah ces migrants
La prochaine fois elle fera attention a ce qu'elle écrit....Lorsque l'on choisi de s'exiler dans un pays comme la Chine....le minimum est de s'adapter aux lois du Pays....la Chine n'est pas la France ou n'importe qui peut venir
Vomir sa haine sans aucune sanction..
Ne pas confondre !!
Rsf n a plus aucune crédibilité pour moi depuis leur ancien president .
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