09/03/2015 12:57

Ecran noir sur une chaîne télé indienne pour protester contre l'interdiction d'un documentaire sur le viol

Une chaîne d'information indienne a affiché un écran noir pendant une heure dimanche soir pour protester contre l'interdiction de diffusion d'un documentaire controversé sur le viol en réunion d'une étudiante qui avait bouleversé l'Inde fin 2012. La chaîne NDTV a diffusé de 21H00 à 22H00 un écran noir avec une flamme vacillante au moment où était prévue la diffusion de ce documentaire à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

La chaîne n'a fait aucun commentaire sur cette interdiction mais sa directrice de la rédaction Sonia Singh avait écrit auparavant sur Twitter: "Nous ne hurlerons pas mais nous serons entendus". Un tribunal indien avait ordonné l'interdiction de ce documentaire "India's Daughter" en raison de propos tenus par l'un des condamnés à mort pour le viol en réunion et la mort d'une étudiante fin 2012 à Delhi, les autorités craignant des troubles à l'ordre public. Le ministre de l'Intérieur, Rajnath Singh, avait estimé, pour justifier la demande d'interdiction, que les commentaires du condamné, Mukesh Singh, diffusés dans ce documentaire étaient "très offensants et (constituaient) un affront à la dignité des femmes".

Cette interdiction a suscité un tollé en Inde et la décision de NDTV a été largement saluée. "J'aimerais pouvoir poster un +tweet noir+ en solidarité avec la protestation de NDTV", a twitté Tushar Gandhi, l'arrière petit-fils du héros de l'indépendance, le Mahatma Gandhi. Le documentaire de la réalisatrice britannique Leslee Udwin devait être diffusé dans sept pays dimanche à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

La BBC avait anticipé sa diffusion dès mercredi après son interdiction en Inde. Le père de la victime - la jeune femme était décédée de ses blessures - a estimé que tout le monde devait voir ce documentaire qui dévoile "l'amère réalité" de la situation de la femme en Inde. Les autorités de la prison où est incarcéré Singh ont assuré que la réalisatrice avait violé les termes de l'accord permettant son interview, ce qu'a démenti Udwin.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, n'a fait aucun commentaire à ce sujet mais a exhorté dimanche à la lutte contre toute discrimination envers les femmes.

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