13/01/2015 12:03

Emu, Michel Houellebecq déclare sur Canal Plus: "Oui, je suis Charlie" - Regardez

L'écrivain Michel Houellebecq, l'auteur controversé du roman "Soumission", a déclaré très ému: "oui, je suis Charlie" dans un entretien enregistré jeudi, au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, et diffusé lundi soir dans le Grand Journal de Canal+.
Il s'agissait du dernier entretien accordé par le romancier avant qu'il suspende la promotion de "Soumission" (Flammarion). L'interview avait été réalisée dans le bureau d'Antoine de Caunes.
L'écrivain a aussi décidé de quitter Paris, profondément affecté par la mort de son ami l'économiste de gauche Bernard Maris, tué mercredi au cours de l'attentat à l'âge de 68 ans. 
"Oui, je suis Charlie. C'est la première fois de ma vie que quelqu'un que je connais se fait assassiner", a répondu Michel Houellebecq, la voix étranglée par l'émotion.
Bernard Maris admirait Houellebecq, y voyant un analyste lucide du libéralisme, au point de lui avoir consacré un ouvrage, "Houellebecq économiste".
"On devait participer ensemble à un débat fin mars car il allait publier un nouveau livre".
"J'arrête la promotion parce que je n'ai pas envie de parler de mon livre en ce moment. Je ne suis pas en forme".
Télescopage frappant, la Une de Charlie Hebdo représentait une caricature de l'écrivain le jour de l'attentat et de la sortie ultra médiatisée de "Soumission", en tête des ventes depuis sur Amazon.
Sous le titre "Les prédictions du mage Houellebecq", le dessinateur Luz faisait dire au romancier: "en 2015 je perds mes dents", "en 2022 je fais Ramadan !". 
Interrogé sur cette caricature, Houellebecq a estimé: "Elle est pas mal". Plusieurs pages intérieures de Charlie Hebdo étaient aussi consacrées au roman.
"Mon livre n'est pas islamophobe", a assuré Houellebecq sur lequel se sont abattues des critiques virulentes avant même la publication de "Soumission". 
Dans ce roman, il imagine l'arrivée du chef d'un parti musulman à l'Elysée en 2022 et suit la trajectoire d'un prof de littérature très "houellebecquien" jusqu'à la conversion de ce dernier à l'islam.
"Je ne veux pas qu'on dise +vous êtes libre+ et qu'on me parle de responsabilité. Il n'y a pas de limites à la liberté d'expression".
"C'est le jugement de mes pairs qui importe à mes yeux. Ce que dit Manuel Valls, je m'en fiche", a rétorqué l'écrivain, interrogé sur les réactions suscitées par "Soumission", notamment celle du Premier ministre qui avait déclaré jeudi "La France ça n'est pas Michel Houellebecq" et "ça n'est pas l'intolérance, la haine, la peur".
Quant à Marine Le Pen, "celui qui réussira à me récupérer n'est pas encore né. Qu'elle essaye ! Let's try", a lancé Houellebecq.
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