22/12/2007 12:06

Niger: les journalistes d'ARTE inculpés

Les deux journalistes français arrêtés lundi au Niger où ils effectuaient un reportage pour Arte, ont été inculpés vendredi d'"atteinte à la sûreté de l'Etat", a indiqué l'association Reporters sans frontières dans un communiqué.

L'association de défense des journalistes estime qu'"un chef d'inculpation extrêmement lourd a été retenu contre nos deux confrères", Thomas Dandois et Pierre Creisson, respectivement journaliste et cameraman de l'agence Camicas Productions, en reportage au Niger pour la chaîne franco-allemande Arte.

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de Mamadou
23/décembre/2007 - 19h49

Suite au post de @justego
Les positions du site web de Afrikara sont souvent très pertinentes mais, je leur reproche leur manque d'équilibre: les opinions des parties qui ne partagent pas leur point de vue ne sont pas souvent prises en compte. Dans le cas de l'uranium du Niger que vous évoquez, il convient à mon sens de tenir compte de certains aspects: au regard du Code Minier de ce pays indépendant et souverain: une convention de partage de production a été signée avec l'Etat. C'est le même cas pour le pétrole des autres pays africains.
Le véritable problème réside dans le financement de la recherche de matières premières (pétrole et autres minerais) dans lesquels les états n'investissent pas. Seriez vous d'accord en tant que privé de prendre le risque d'investir seul dans la recherche et de partager équitablement le fruit de la production quand on sait que vous aurez à supporter seul les pertes en cas de recherche infructueuse ? Une des solutuins serait, pour les Etats, de prendre le risque de s'investir dans la recherche et d'interdire par la loi, l'exportation des matières premières brutes. Cela contribuera à créer une valeur ajoutée locale (emplois, sous traitance, etc...). Ceux qui prendront part à la recherche le feront en connaissance de cause.
Vous savez, un véritable TCHERNOBYL attend les générations futures dans ces pays notamment au Niger pour l'uranium, l'or pour le Mali. Si pour des raisons stratégiques (chute continue des cours) ou de fin de gisement, les populations seront exposées aux effets des manières radioactives (uranium) ou polluantes (utilisées pour la production de l'or) et auront à faire face aux mines abandonnées et pour lesquelles aucune clause n'existe quant à leur remise en état.
Les politiques européennes sont certes à pointer du doigt dans certains cas (détérioration des termes de l'échange) mais le mode de gouvervance des Etats Africains est à l'origine de ces nombreuses distorsions. Les autorités se doivent d'être fermes et d'avoir comme leit motiv la seule sauvegarde des intérêts de leurs pays.
Le chemin sera long , mais je pense qu'une nouvelle génération de 'non politiques' pourrait se sacrifier pour les générations futures. J'y crois fermement.

Portrait de justego
23/décembre/2007 - 09h26

Charly, j'ai voulu par cet article dénoncer le problème de partage du marché de l'Uranuium, seule ressource du Niger. Le président actuel est confronté à une rebellion sans nom, une arme utilisée souvent par la France contre des présidents africains souhaitant connaître la réalité de l'exploitation de ses ressources. À chaque fois qu'un président veut une reprise en main de ses ressources, on lui fait un coup d'état ou un assassinat ou crée une rebellion. Bizarrement, cette rebellion des Touaregs coïncide avec l'attribution du marché d'uranium contrôlé par AREVA à d'autres sociétés autres que françaises. L'excuse des 2 journalistes français est le tournage d'un reportage sur la grippe aviaire au Niger. La grippe sévit plus dans les régions asiatiques que dans les pays africains de surcroît au Niger. Si ce reportage était au Nigéria, on pouvait comprendre car la grippe aviaire est apparue au Niger (zone frontalière avec le Nigéria) en provenance du Nigéria au début d'avril 2006. La France a même aidé le Niger à combattre cette épidémie rapidement. Donc, je n'accorde aucun crédit à ces 2 journalistes avec leur reportage bidon. L'affaire de Noé en dit quelque chose. Si ces deux journalistes effectuaient un reportage sur le marché d'Uranium, l'AREVA et la rebellion touareg, on pourrait leur donner du crédit mais sur la grippe aviaire au Niger; Ça n'a aucun sens. Quant à Reporters Sans Frontiers, cette association ferait mieux d'abord de dénoncer l'autocensure de la presse française actuelle où le peuple français est obligé de lire les journaux étrangers pour s'informer sur la vraie actualité française.

Portrait de justego
23/décembre/2007 - 03h39

Excusez malgré la correction de l'apostrophe demeure, toutes mes excuses. Un second essai et stop

""""
Tout le sang du Niger, pourvu que l'uranium ne profite qu'à la France !

Il se passe en Afrique comme qui dirait des choses étonnantes. Voilà un pays, le Niger qui expulse le directeur local de la firme française Areva, N°1 mondial du nucléaire civil, pour soutien à une rébellion armée touareg répondant au cigle de MNJ. Une expulsion qui suit celle d'un ancien colonel français, Gilles de Namur chargé de la sécurité d'Areva-Niger. Il faut dire que les dirigeants de cette ancienne colonie française sont particulièrement doucereux à l'endroit de sieur le Blanc, accusé de fomenter une révolte militaire, de déstabiliser les institutions, de menacer la vie des milliers d'Africains contre le risque d'une expulsion nourrie blanchie, de surcroît pendant les vacances en France de Dominique Pin le patron d'Areva-Niger, pas vraiment cher payé du coup d'Etat.

Une affaire peu banale dont les dimensions néocoloniales, géopolitiques, géostratégiques, écologiques, sanitaires interpellent l'Afrique entière et ses jeunes mouvements en lutte pour inventer une Autre façon de s'inscrire dans l'économie mondiale.

En fait la France dépend à 30% pour son électricité de l'Uranium du Niger et s'y fournit par le biais de deux sociétés contrôlées par Areva -la France-, la Somaïr et la Cominak. Depuis 2003, plusieurs facteurs concourent à la hausse des prix de l'uranium dont la valeur a été multipliée par dix en trois ans. Le pétrole onéreux et les anticipations sur l'après hydrocarbures poussent les puissances mondiales à chercher des énergies de substitution. L'uranium fait bien l'affaire mais l'exploitation doit être relancée car les stocks militaires anciens ont été recyclés -Russie- et les nouveaux gros joueurs comme la Chine ont autant besoin de carburant pour leur croissance loin d'être à son sommet, que les prédateurs occidentaux rêvent de lui priver l'accès aux ressources stratégiques.

Conséquence, montée fulgurante de la demande et des prix de la matière première, et pression à l'ouverture du marché nigérien monopolisé depuis 40 ans par … la France bienveillante. Simplement l'amère patrie manie le langage du libéralisme à géométrie variable et n'entend pas que pour les Africains un accroissement de la demande signifie le B A BA de l'économie scolaire, une augmentation des prix, après tant de discours sur la raison libérale. Au Niger on a pris les calculatrices, quand l'Etat reçoit 27 300 FCFA pour une livre d'uranium, elle coûte sur le marché mondial 122 000 FCFA encaissés par Areva.

Le Niger doit donc se contenter de la fierté d'être un des cinq plus grands producteurs d'uranium au monde, tout en cumulant famine en 2005, éviscération des actifs nationaux par les politiques de casse sociales du FMI-Banque mondiale, pression fiscale sur les plus paupérisés conduisant à des manifestations de rues et mouvements de grèves inédits en 2005. Régulièrement classé dernier pays à l'Indice de développement humain, avec une population de 13 millions d’habitants de 16 ans d'âge moyen, le Niger "endetté" et spectateur de sa prédation néocoloniale devrait dire amen à la messe Areva.

Vieille histoire qui démarre lors des pseudo indépendances africaines. Le Niger est du wagon et se trouve ligoté avec ce que les autorités françafricaines nomment un "accord de défense" signé le 24 avril 1961 entre le Niger, la Côte d'Ivoire, le Dahomey (actuel Benin) et la France. Ce document précise dans ses annexes que la France a "priorité" sur les matières premières stratégiques des signataires africains -l'uranium est classé en seconde catégorie de matière dite stratégique avec le lithium par exemple. Les Etats africains consultent la France pour leurs approvisionnements et exportations de ces matières qui souvent se trouvent dans les faits entre les mains des entreprises françaises. D'ailleurs au Niger, Areva détient les cartes géologiques du pays que la société ne veut pas communiquer à l'Etat, pour limiter les capacités d'exploitation par la concurrence, plus de 85 entreprises de Chine, d'Australie, d'Allemagne, du Japon, du Canada …

A l'instar de l'exploitation de l'uranium par la française Cogema au Gabon entre 1960 et 1999, les conditions écologiques et sanitaires de ce pillage et de ces enlèvements sauvages font craindre le pire. Les ONGs françaises ont été empêchées en 2003 de réellement mesurer les taux de radioactivité contaminant l'environnement. Les hôpitaux locaux, sur les sites d'exploitation appartiennent à Areva et sont sous-équipés pour avoir la moindre efficacité. Mais des résidus et déchets radioactifs à ciel ouvert qui s'accumulent, livrés à l'érosion éolienne justifient les plaintes des ONGs locales qui constatent une augmentation des maladies inconnues dans les environs de sites miniers, cancers, hypertensions, grossesses avortées, troubles divers de la santé, sans compter la contamination de la nappe phréatique. Une addition sans financement ni expertise externe sérieuse sur la gestion des déchets que les Africains paieront très chers à terme. Des évolutions similaires sont à craindre en RDC, en Afrique du Sud, pays qui détiennent aussi de l'uranium.

Le Niger tente donc de desserrer l'étau néocolonial français en faisant jouer la concurrence, en tentant de rompre le monopole français sur les nouveaux gisements. Ce à quoi le pays des droits de l'homme qui selon les hautes autorités hexagonales, n'a pas besoin économiquement de l'Afrique, répond par la seule réponse qui a jamais été la sienne en Côte d’Ivoire lorsque l'équipe Gbagbo a voulu multilatéraliser ses partenariats internationaux et mettre les rentiers coloniaux en compétition. Il a récolté une rébellion sous prétexte d'ivoirité. Peu ou proue c'est la même criminalisation économique qui permet de maintenir les rentes pétrolières en Afrique centrale, avec le rôle désormais emblématique de ELF dans la corruption internationale des régimes africains et français.

Le premier président du Niger Hamani Diori s'était hasardé à demander une augmentation modeste de la part de son pays dans le gâteau de l'uranium, "yellow cake", c’est un coup d'état qui l'avait destitué en 1975. Le gouvernement suivant qui avait voulu poursuivre les négociations sur les bases de l'ancien président a été fortement dissuadé puisque celui qui menait les discussions, numéro deux du régime s'est trouvé accusé de tentative de coup d'état, terminant jugé puis exécuté ! En toute droit-de-l'hommitude.

Areva est dans cette affaire nigérienne la caricature du néocolonialisme à la française, sa vison criminelle, archaïque et colonostalgique du monde conçoit un Niger possédant un sous-sol débordant de matières premières vendues exclusivement à la France, parallèlement à la paupérisation des Nigériens. Hors cette option trop équitable, les Françafricains n'éprouvent aucune gêne à déstabiliser un gouvernement qui défend un minimum ses intérêts collectifs, le statu quo des famines, de l'effondrement du pouvoir d'achat, leur conviendrait du moment que leur monopole est maintenu, au prix du sang africain si besoin était. C'est très exactement cette conception des rapports avec l'Afrique qui doit rapidement, impérativement disparaître. La dénonciation des "accord" de défense et toutes chaînes plus ou moins consenties par les Africains il y a des décennies devraient être un signal fort dans ce sens, et le soutien des populations à cette réappropriation et décolonisation des matières stratégiques africaines est un incontestable atout pour les classes dirigeantes du continent.

Pierre Prêche in Afrikara, 11 août 2007

Portrait de justego
23/décembre/2007 - 03h21

reprise du texte avec une correction.

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Tout le sang du Niger, pourvu que l’uranium ne profite qu’à la France !

Il se passe en Afrique comme qui dirait des choses étonnantes. Voilà un pays, le Niger qui expulse le directeur local de la firme française Areva, N°1 mondial du nucléaire civil, pour soutien à une rébellion armée touareg répondant au cigle de MNJ. Une expulsion qui suit celle d’un ancien colonel français, Gilles de Namur chargé de la sécurité d’Areva-Niger. Il faut dire que les dirigeants de cette ancienne colonie française sont particulièrement doucereux à l’endroit de sieur le Blanc, accusé de fomenter une révolte militaire, de déstabiliser les institutions, de menacer la vie des milliers d’Africains contre le risque d’une expulsion nourrie blanchie, de surcroît pendant les vacances en France de Dominique Pin le patron d’Areva-Niger, pas vraiment cher payé du coup d’Etat.

Une affaire peu banale dont les dimensions néocoloniales, géopolitiques, géostratégiques, écologiques, sanitaires interpellent l’Afrique entière et ses jeunes mouvements en lutte pour inventer une Autre façon de s’inscrire dans l’économie mondiale.

En fait la France dépend à 30% pour son électricité de l’Uranium du Niger et s’y fournit par le biais de deux sociétés contrôlées par Areva -la France-, la Somaïr et la Cominak. Depuis 2003, plusieurs facteurs concourent à la hausse des prix de l’uranium dont la valeur a été multipliée par dix en trois ans. Le pétrole onéreux et les anticipations sur l’après hydrocarbures poussent les puissances mondiales à chercher des énergies de substitution. L’uranium fait bien l’affaire mais l’exploitation doit être relancée car les stocks militaires anciens ont été recyclés -Russie- et les nouveaux gros joueurs comme la Chine ont autant besoin de carburant pour leur croissance loin d’être à son sommet, que les prédateurs occidentaux rêvent de lui priver l’accès aux ressources stratégiques.

Conséquence, montée fulgurante de la demande et des prix de la matière première, et pression à l’ouverture du marché nigérien monopolisé depuis 40 ans par … la France bienveillante. Simplement l’amère patrie manie le langage du libéralisme à géométrie variable et n’entend pas que pour les Africains un accroissement de la demande signifie le B A BA de l’économie scolaire, une augmentation des prix, après tant de discours sur la raison libérale. Au Niger on a pris les calculatrices, quand l’Etat reçoit 27 300 FCFA pour une livre d’uranium, elle coûte sur le marché mondial 122 000 FCFA encaissés par Areva.

Le Niger doit donc se contenter de la fierté d’être un des cinq plus grands producteurs d’uranium au monde, tout en cumulant famine en 2005, éviscération des actifs nationaux par les politiques de casse sociales du FMI-Banque mondiale, pression fiscale sur les plus paupérisés conduisant à des manifestations de rues et mouvements de grèves inédits en 2005. Régulièrement classé dernier pays à l’Indice de développement humain, avec une population de 13 millions d’habitants de 16 ans d’âge moyen, le Niger "endetté" et spectateur de sa prédation néocoloniale devrait dire amen à la messe Areva.

Vieille histoire qui démarre lors des pseudo indépendances africaines. Le Niger est du wagon et se trouve ligoté avec ce que les autorités françafricaines nomment un "accord de défense" signé le 24 avril 1961 entre le Niger, la Côte d’Ivoire, le Dahomey (actuel Benin) et la France. Ce document précise dans ses annexes que la France a "priorité" sur les matières premières stratégiques des signataires africains -l’uranium est classé en seconde catégorie de matière dite stratégique avec le lithium par exemple. Les Etats africains consultent la France pour leurs approvisionnements et exportations de ces matières qui souvent se trouvent dans les faits entre les mains des entreprises françaises. D’ailleurs au Niger, Areva détient les cartes géologiques du pays que la société ne veut pas communiquer à l’Etat, pour limiter les capacités d’exploitation par la concurrence, plus de 85 entreprises de Chine, d’Australie, d’Allemagne, du Japon, du Canada …

A l’instar de l’exploitation de l’uranium par la française Cogema au Gabon entre 1960 et 1999, les conditions écologiques et sanitaires de ce pillage et de ces enlèvements sauvages font craindre le pire. Les ONGs françaises ont été empêchées en 2003 de réellement mesurer les taux de radioactivité contaminant l’environnement. Les hôpitaux locaux, sur les sites d’exploitation appartiennent à Areva et sont sous-équipés pour avoir la moindre efficacité. Mais des résidus et déchets radioactifs à ciel ouvert qui s’accumulent, livrés à l’érosion éolienne justifient les plaintes des ONGs locales qui constatent une augmentation des maladies inconnues dans les environs de sites miniers, cancers, hypertensions, grossesses avortées, troubles divers de la santé, sans compter la contamination de la nappe phréatique. Une addition sans financement ni expertise externe sérieuse sur la gestion des déchets que les Africains paieront très chers à terme. Des évolutions similaires sont à craindre en RDC, en Afrique du Sud, pays qui détiennent aussi de l’uranium.

Le Niger tente donc de desserrer l’étau néocolonial français en faisant jouer la concurrence, en tentant de rompre le monopole français sur les nouveaux gisements. Ce à quoi le pays des droits de l’homme qui selon les hautes autorités hexagonales, n’a pas besoin économiquement de l’Afrique, répond par la seule réponse qui a jamais été la sienne en Côte d’Ivoire lorsque l’équipe Gbagbo a voulu multilatéraliser ses partenariats internationaux et mettre les rentiers coloniaux en compétition. Il a récolté une rébellion sous prétexte d’ivoirité. Peu ou proue c’est la même criminalisation économique qui permet de maintenir les rentes pétrolières en Afrique centrale, avec le rôle désormais emblématique de ELF dans la corruption internationale des régimes africains et français.

Le premier président du Niger Hamani Diori s’était hasardé à demander une augmentation modeste de la part de son pays dans le gâteau de l’uranium, "yellow cake", c’est un coup d’état qui l’avait destitué en 1975. Le gouvernement suivant qui avait voulu poursuivre les négociations sur les bases de l’ancien président a été fortement dissuadé puisque celui qui menait les discussions, numéro deux du régime s’est trouvé accusé de tentative de coup d’état, terminant jugé puis exécuté ! En toute droit-de-l’hommitude.

Areva est dans cette affaire nigérienne la caricature du néocolonialisme à la française, sa vison criminelle, archaïque et colonostalgique du monde conçoit un Niger possédant un sous-sol débordant de matières premières vendues exclusivement à la France, parallèlement à la paupérisation des Nigériens. Hors cette option trop équitable, les Françafricains n’éprouvent aucune gêne à déstabiliser un gouvernement qui défend un minimum ses intérêts collectifs, le statu quo des famines, de l’effondrement du pouvoir d’achat, leur conviendrait du moment que leur monopole est maintenu, au prix du sang africain si besoin était. C’est très exactement cette conception des rapports avec l’Afrique qui doit rapidement, impérativement disparaître. La dénonciation des "accord" de défense et toutes chaînes plus ou moins consenties par les Africains il y a des décennies devraient être un signal fort dans ce sens, et le soutien des populations à cette réappropriation et décolonisation des matières stratégiques africaines est un incontestable atout pour les classes dirigeantes du continent.

Pierre Prêche in Afrikara, 11 août 2007
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Portrait de justego
23/décembre/2007 - 03h13

Errata: problème de cryptographie:

Exemple: s’était = s'était
donc
’ = '

Portrait de justego
23/décembre/2007 - 03h08

Chers français, un peu de culture sur la politique française au Niger. En effet, concernant votre niveau de culture, je vous trouve très nul sur la politique étrangère française en Afrique dite la FranceAfrique. Ci-joint ce texte. Lisez-en et faîtes vous une autocritique avant de jeter la pierre à des pays soi-disant sous-développés.

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Tout le sang du Niger, pourvu que l’uranium ne profite qu’à la France !

Il se passe en Afrique comme qui dirait des choses étonnantes. Voilà un pays, le Niger qui expulse le directeur local de la firme française Areva, N°1 mondial du nucléaire civil, pour soutien à une rébellion armée touareg répondant au cigle de MNJ. Une expulsion qui suit celle d’un ancien colonel français, Gilles de Namur chargé de la sécurité d’Areva-Niger. Il faut dire que les dirigeants de cette ancienne colonie française sont particulièrement doucereux à l’endroit de sieur le Blanc, accusé de fomenter une révolte militaire, de déstabiliser les institutions, de menacer la vie des milliers d’Africains contre le risque d’une expulsion nourrie blanchie, de surcroît pendant les vacances en France de Dominique Pin le patron d’Areva-Niger, pas vraiment cher payé du coup d’Etat.

Une affaire peu banale dont les dimensions néocoloniales, géopolitiques, géostratégiques, écologiques, sanitaires interpellent l’Afrique entière et ses jeunes mouvements en lutte pour inventer une Autre façon de s’inscrire dans l’économie mondiale.

En fait la France dépend à 30% pour son électricité de l’Uranium du Niger et s’y fournit par le biais de deux sociétés contrôlées par Areva -la France-, la Somaïr et la Cominak. Depuis 2003, plusieurs facteurs concourent à la hausse des prix de l’uranium dont la valeur a été multipliée par dix en trois ans. Le pétrole onéreux et les anticipations sur l’après hydrocarbures poussent les puissances mondiales à chercher des énergies de substitution. L’uranium fait bien l’affaire mais l’exploitation doit être relancée car les stocks militaires anciens ont été recyclés -Russie- et les nouveaux gros joueurs comme la Chine ont autant besoin de carburant pour leur croissance loin d’être à son sommet, que les prédateurs occidentaux rêvent de lui priver l’accès aux ressources stratégiques.

Conséquence, montée fulgurante de la demande et des prix de la matière première, et pression à l’ouverture du marché nigérien monopolisé depuis 40 ans par … la France bienveillante. Simplement l‘amère patrie manie le langage du libéralisme à géométrie variable et n’entend pas que pour les Africains un accroissement de la demande signifie le B A BA de l’économie scolaire, une augmentation des prix, après tant de discours sur la raison libérale. Au Niger on a pris les calculatrices, quand l’Etat reçoit 27 300 FCFA pour une livre d’uranium, elle coûte sur le marché mondial 122 000 FCFA encaissés par Areva.

Le Niger doit donc se contenter de la fierté d’être un des cinq plus grands producteurs d’uranium au monde, tout en cumulant famine en 2005, éviscération des actifs nationaux par les politiques de casse sociales du FMI-Banque mondiale, pression fiscale sur les plus paupérisés conduisant à des manifestations de rues et mouvements de grèves inédits en 2005. Régulièrement classé dernier pays à l’Indice de développement humain, avec une population de 13 millions d’habitants de 16 ans d’âge moyen, le Niger "endetté" et spectateur de sa prédation néocoloniale devrait dire amen à la messe Areva.

Vieille histoire qui démarre lors des pseudo indépendances africaines. Le Niger est du wagon et se trouve ligoté avec ce que les autorités françafricaines nomment un "accord de défense" signé le 24 avril 1961 entre le Niger, la Côte d’Ivoire, le Dahomey (actuel Benin) et la France. Ce document précise dans ses annexes que la France a "priorité" sur les matières premières stratégiques des signataires africains -l’uranium est classé en seconde catégorie de matière dite stratégique avec le lithium par exemple. Les Etats africains consultent la France pour leurs approvisionnements et exportations de ces matières qui souvent se trouvent dans les faits entre les mains des entreprises françaises. D’ailleurs au Niger, Areva détient les cartes géologiques du pays que la société ne veut pas communiquer à l’Etat, pour limiter les capacités d’exploitation par la concurrence, plus de 85 entreprises de Chine, d’Australie, d’Allemagne, du Japon, du Canada …

A l’instar de l’exploitation de l’uranium par la française Cogema au Gabon entre 1960 et 1999, les conditions écologiques et sanitaires de ce pillage et de ces enlèvements sauvages font craindre le pire. Les ONGs françaises ont été empêchées en 2003 de réellement mesurer les taux de radioactivité contaminant l’environnement. Les hôpitaux locaux, sur les sites d’exploitation appartiennent à Areva et sont sous-équipés pour avoir la moindre efficacité. Mais des résidus et déchets radioactifs à ciel ouvert qui s’accumulent, livrés à l’érosion éolienne justifient les plaintes des ONGs locales qui constatent une augmentation des maladies inconnues dans les environs de sites miniers, cancers, hypertensions, grossesses avortées, troubles divers de la santé, sans compter la contamination de la nappe phréatique. Une addition sans financement ni expertise externe sérieuse sur la gestion des déchets que les Africains paieront très chers à terme. Des évolutions similaires sont à craindre en RDC, en Afrique du Sud, pays qui détiennent aussi de l’uranium.

Le Niger tente donc de desserrer l’étau néocolonial français en faisant jouer la concurrence, en tentant de rompre le monopole français sur les nouveaux gisements. Ce à quoi le pays des droits de l’homme qui selon les hautes autorités hexagonales, n’a pas besoin économiquement de l’Afrique, répond par la seule réponse qui a jamais été la sienne en Côte d’Ivoire lorsque l’équipe Gbagbo a voulu multilatéraliser ses partenariats internationaux et mettre les rentiers coloniaux en compétition. Il a récolté une rébellion sous prétexte d’ivoirité. Peu ou proue c’est la même criminalisation économique qui permet de maintenir les rentes pétrolières en Afrique centrale, avec le rôle désormais emblématique de ELF dans la corruption internationale des régimes africains et français.

Le premier président du Niger Hamani Diori s’était hasardé à demander une augmentation modeste de la part de son pays dans le gâteau de l’uranium, "yellow cake", c’est un coup d’état qui l’avait destitué en 1975. Le gouvernement suivant qui avait voulu poursuivre les négociations sur les bases de l’ancien président a été fortement dissuadé puisque celui qui menait les discussions, numéro deux du régime s’est trouvé accusé de tentative de coup d’état, terminant jugé puis exécuté ! En toute droit-de-l’hommitude.

Areva est dans cette affaire nigérienne la caricature du néocolonialisme à la française, sa vison criminelle, archaïque et colonostalgique du monde conçoit un Niger possédant un sous-sol débordant de matières premières vendues exclusivement à la France, parallèlement à la paupérisation des Nigériens. Hors cette option trop équitable, les Françafricains n’éprouvent aucune gêne à déstabiliser un gouvernement qui défend un minimum ses intérêts collectifs, le statu quo des famines, de l’effondrement du pouvoir d’achat, leur conviendrait du moment que leur monopole est maintenu, au prix du sang africain si besoin était. C’est très exactement cette conception des rapports avec l’Afrique qui doit rapidement, impérativement disparaître. La dénonciation des "accord" de défense et toutes chaînes plus ou moins consenties par les Africains il y a des décennies devraient être un signal fort dans ce sens, et le soutien des populations à cette réappropriation et décolonisation des matières stratégiques africaines est un incontestable atout pour les classes dirigeantes du continent.

Pierre Prêche in Afrikara, 11 août 2007

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Bonne lecture chers JMM-internautes

Portrait de naloupaa
22/décembre/2007 - 20h56

Immonde, honteux, vomitoire!
Ces journalistes sont le seul gage que nous ayons d'une info non orientée par les gouvernements des pays où ils se rendent. Ils sont vraiment nos yeux, nos oreilles et portent les germes de nos débats de conscience.

Et je ne parle pas des journalistes "autochtonoes"courageux, qui paient de leur vie, dans une absence totale de simple (re)connaissance de notre part. Ex: Regardez les chiffres pour les journa listes irakiens, c'est monstrueux!

Portrait de Moony
22/décembre/2007 - 20h43

"Les journalistes ne devraient plus aller à l'étranger, ça éviterait les enlèvements...."
C'est dingue de lire de tels commentaires ! Ce ne sont pas les journalistes qu'il faut blamer mais bel et bien ceux qui organisent de telles arrestations, pour masquer leurs agissements dans certaines zones.
Bien entendu qu'il faut que les journalistes continuent à aller à l'étranger, malgrès les risques.
Et bien sur qu'il faut se battre pour que les journalistes soient libres de faire leur boulot danss tous les pays, pour qu'il n'y ait plus d'arrestations arbitraires, pour qu'on puisse être informé de ce qui se passe à l'étranger.

Et si ces deux français peuvent faire parler des autres journalistes détenus dans ce pays, tant mieux !

Portrait de sauvagedouce
22/décembre/2007 - 17h59

qu'ils n aillent plus a l etranger !
c 'est le régne = $ On ne veut pas les F mais leurs sous !!!

Portrait de Mamadou
22/décembre/2007 - 14h45

Je ne pense pas que ce soit juste de dire que les pays africains ne veulent plus de la France depuis leurs indépendances qui datent pour la plupart de plus 45 ans (1960). Il n'est pas nécessaire de citer d'exemples car il y en a à foison. Ce qui se passe au Niger s'agissant des journalistes est particulièrement inquiétant.
Selon les dépêches des principales agences, les journalistes avaient obtenu une autorisation pour un reportage sur la grippe aviaire et qu'ils ont par la suite 'étendu' leurs reportages à la rébellion qui sévit au Nord de ce pays avec les Touareg.
Le Gouvernement du Niger assimile toute activité "inhabituelle" autour de cette région à une atteinte à la sûreté de l'Etat. De nombreux journalistes en ont fait les frais : un correspondant nigérien de RFI ainsi qu'un autre journaliste nigérien.
Rappelez vous que récemment le Directeur de Areva au Niger (qui exploite l'uranium) avait été déclaré "persona non gratae' par les autorités.
Dans le précédent article sur le blog portant sur ce sujet, j'avais inséré le commentaire suivant : "A titre de rappel, au moins deux journalistes sont encore détenus au Niger pour des faits liés à la rébellion au Nord de ce pays: il s'agit de Moussa KAKA (depuis le 20 septembre), correspondant de RFI et par ailleurs directeur d'une radio privée locale et de Ibrahim M. DIALLO, directeur d'un bi-mensuel d'informations.
La situation de Moussa KAKA semble particulièrement compliquée ce qui n'a pas manqué de susciter l'indignation dans certains organes de presse, car selon les termes de l'accusation il risquerait la prison à vie; il est lui aussi accusé d'avoir aidé la rébelllion touareg suite à des écoutes téléphoniques. Il semblerait que le Procureur ait jugé les écoutes irrecevables."
De nombreuses actions ont été entreprises depuis pour la libération des journalistes: à titre d'information, RFI effectue chaque jour, dans les journaux africains (Afrique Matin Afrique Midi et Afrique Soir) un décompte du nombre de jours passés par ces deux journalistes en prison.

Portrait de Jyaire
22/décembre/2007 - 13h23

@mangeurdetivi : oui, on peut lire dans le Monde : "Les deux journalistes français arrêtés lundi au Niger ont été inculpés vendredi d'atteinte à la sûreté de l'Etat, ce qui est passible de la peine de mort, a annoncé Reporters sans frontières."

Portrait de SirNico
22/décembre/2007 - 13h01

Ils ne sont que français et non franco-bulgares ou franco-colombiens.....ils n'ont aucune chance!!!

Portrait de manouche
22/décembre/2007 - 12h48

3615 SARKO J'écoute !

Portrait de lassdexv3
22/décembre/2007 - 12h16

ils faisaient un reportage sur quel sujet?

Portrait de struck
22/décembre/2007 - 12h09

et ba ca vas mal !!
ya beaucoup de francais qui sont arretés en ce moment je trouve ??