Détention arbitraire d'un journaliste à Pantin ?

Un journaliste-photographe, Jean-Claude Elfassi, a vendredi "porté plainte contre X pour détention arbitraire" et "violation des droits de la garde à vue", a déclaré à l'AFP son avocat, Gilbert Collard.

Le dépôt de cette plainte devant le tribunal de Bobigny fait suite à un incident qui a opposé mardi à Pantin à l'issue de la reconstitution d'un meurtre M. Elfassi et deux personnes convoquées pour y participer.

M. Elfassi s'était rendu ensuite au commissariat de Pantin pour porter plainte contre les deux personnes qui, selon lui, avaient voulu de s'emparer de son matériel photographique.

M. Elfassi a indiqué que les policiers l'avaient ensuite placé en garde à vue pour "recel de violation du secret de l'instruction".

La police, selon une source proche du dossier, aurait expliqué au photographe qu'"il ne pouvait pas prendre de clichés de la reconstitution" en raison "du secret de l'instruction".

Le journaliste-photographe avait mercredi "porté plainte auprès de l'IGS (Inspection générale des services) pour détention arbitraire", a-t-il dit à l'AFP.

Contacté par l'AFP, le tribunal de Bobigny n'a pas souhaité faire de commentaires, précisant seulement que "les procédures, celle où Il (Elfassi) est mis en cause et celle où il est victime", ont été "transmises au parquet pour appréciation".

Me Collard a dénoncé "une volonté délibérée de limiter le pouvoir des journalistes" affirmant que la "mise en garde à vue (de M. Elfassi) n'était pas justifiée".

Selon Reporters sans frontières (RSF), "tout dans cette détention est choquant. Le photographe ne faisait que son travail sur le lieu de cette reconstitution à laquelle de nombreuses personnes ont pu assister".