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Le comédien Vincent Elbaz révèle avoir refusé, par souci d'éthique, des retouches de son image par intelligence artificielle (IA) que lui proposaient des réalisateurs de cinéma

Le comédien Vincent Elbaz a révélé avoir refusé, par souci d'éthique, des retouches de son image par intelligence artificielle (IA) que lui proposaient des réalisateurs de cinéma.

"Je ne consens pas", a expliqué l'acteur de 53 ans lors d'une conférence de presse à Paris pour présenter le "contre-sommet de l'intelligence artificielle" au Théâtre de la Concorde le 10 février, en parallèle du sommet mondial "pour l'action sur l'IA" qui se tiendra les 10 et 11 février dans la capitale.

Vincent Elbaz a rapporté s'être vu proposer un rôle où son visage serait vieilli via la retouche des images lors de la "post-production", au lieu d'un maquillage lors du tournage.

"Est-ce que j'ai le choix? Je ne sais pas, ce n'est pas mon film, je ne suis pas le réalisateur. Mais là je n'ai pas consenti: pour m'abîmer le visage, j'ai l'habitude de travailler avec les maquilleurs", a-t-il déclaré.

"Il va falloir que je me lève très tôt et passer par deux heures de maquillage. Mais moi ça ne m'intéresse pas qu'on m'évite cet effort. Le métier de l'acteur, c'est le corps et l'esprit", a poursuivi le comédien, bientôt à l'affiche dans "Haut les mains" de Julie Manoukian.

"L'effort que je fournis fait partie du métier. Par exemple, pour certains rôles, il faut des mois de préparation physique intense. Là, on va me proposer: fais ta préparation et, si tu n'arrives pas exactement à ce qu'on demande, s'il y a des choses à corriger, on ajustera par intelligence artificielle. Non, je ne consens pas", a-t-il lancé.

Vincent Elbaz fait partie des témoins, appelés lors de ce "contre-sommet", qui partageront leur expérience de l'incidence de l'IA sur leur profession.

Autre concernée, également présente devant la presse vendredi, Brigitte Lecordier, comédienne de doublage, a alerté sur la menace planant sur son métier.

"Nous sommes en danger. Nos voix sont pillées, on nous les vole pour les reproduire par IA, et nous n'avons pas donné notre accord pour ça", a dit celle qui est connue pour la voix de Son Gokû dans Dragon Ball Z.

Elle a affirmé que le ministère de la Culture restait sourd aux demandes pour en discuter, malgré une pétition de 160.000 signatures pour soutenir la profession.

"Nous n'avons toujours pas été reçus par le ministère. Nous sommes 5.000 comédiens qui essaient, par un biais ou un autre, une connaissance... Et rien ne marche. Je pense que ça ne les intéresse pas", a-t-elle déploré.

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