
La visibilité du sport féminin à la télé a fait "de grands progrès" durant les Jeux de Paris 2024, s'est félicité l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, en incitant les chaînes à "maintenir" ce niveau hors période olympique et paralympique. "Le sport féminin n'a jamais été autant exposé que pendant les Jeux de Paris", a noté Roch-Olivier Maistre, président sortant de l'Arcom, lors du lancement de son opération annuelle "Sport féminin toujours".
L'Arcom a dévoilé les résultats d'une étude sur les Jeux olympiques et paralympiques de l'été dernier. Premiers jeux paritaires hommes-femmes de l'Histoire, ils étaient diffusés sur le groupe public France Télévisions et la chaîne payante Eurosport.
Globalement, la part de volume horaire consacrée au sport féminin dans les retransmissions a atteint 21,4%, contre 31,8% pour le sport masculin. C'est une "couverture exceptionnelle", puisque le sport féminin "ne dépassait pas les 4,5% des compétitions sportives diffusées à la télévision" entre 2018 et 2021.
Pour 42,7% du volume horaire, il était impossible de déterminer s'il s'agissait de sport féminin ou masculin, car les compétitions mêlaient les deux (par exemple l'athlétisme). Si on ne prend pas en compte cette part indéterminée, le sport féminin a représenté 37% du volume horaire des retransmissions, contre 56% pour le sport masculin.
Pour les JO uniquement, le sport féminin monte même au "taux record" de 42%. Pour les Paralympiques, il est à 22%, mais cet écart est à nuancer par le fait qu'il y a davantage d'épreuves mixtes.
"Les épreuves féminines ont généré des audiences importantes, largement supérieures à leurs performances habituelles", poursuit l'étude.
Ainsi, la finale olympique du basketball féminin perdue par la France contre les États-Unis a rassemblé 6,4 millions de téléspectateurs.
Pour autant, "nous n'avons pas eu la parité" dans les retransmissions, a souligné Laurence Pécaut-Rivolier, membre du collège de l'Arcom. Cela vient notamment du fait que les télés privilégient les compétitions où il y a plus de chances d'une victoire française. Or, les Français ont remporté davantage de médailles que les Françaises pendant ces Jeux.
Autre bémol pointé par l'Arcom: les télés tendent à préférer le sport masculin quand il n'y a pas de médaille en jeu et quand il s'agit d'une compétition où la France ne peut prétendre à une médaille.
Par ailleurs, les commentatrices n'ont représenté que 19% du temps de parole lors des retransmissions télé, contre 81% pour leurs collègues hommes. Présente au lancement de l'opération, la ministre des Sports Marie Barsacq a annoncé un doublement des "moyens dédiés au développement de la pratique féminine dans les plans sportifs fédéraux".
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L'ARCOM a oublié de dire qu'elle se félicitait aussi de la visibilité de la gauche sur nos chaînes et qu'il ne restera plus qu'une seule verrue avec CNEWS.
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