04/12 20:58

Le Président s'adressera aux Français jeudi à 20h - Michel Barnier est renversé pour la 1ère fois depuis 1962 - Mathilde Panot demande la démission d'Emmanuel Macron

20h58: Emmanuel Macron s'adressera aux Français demain à 20h à la télé. Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron prendra la parole demain à 20 heures sur toutes les chaînes de télé, annonce ce soir l'Elysée. Il devrait expliquer quelles sont ses intentions pour l'avenir après la chute du gouvernement Barnier pour la première fois depuis 1962

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20h31: Mathilde Panot (LFI) demande maintenant à Emmanuel Macron de partir: "Il ne reste qu'une solution, ce sont des présidentielles anticipées"

 

20h28: La motion de censure a été adoptée à la majorité des députés avec 331 voix (Majorité requise 288 voix) - Le gouvernement de Michel Barnier est dont renversé pour la première fois depuis 1962

 

20h15: Emmanuel Macron est de retour à l'Elysée après son voyage en Arabie Saoudite

19h35: Le Premier Ministre termine son discours et le vote de la censure est ouvert

19h09: Michel Barnier prend la parole, une dernière fois, juste avant le vote  : Avec ce budget, nous soutenons les agriculteurs à travers la réforme attendue du mode de calcul de leurs retraites et des dispositifs d'exonération de cotisations sociales", dit-il, citant également la prise en charge "des femmes victimes de violences" et "l'accès aux soins palliatifs. Voilà ce que que nous allons devoir payer chaque année : 60 milliards d'euros d'intérêts. C'est davantage que le budget de notre défense ou de notre enseignement supérieur. Et sans doute encore davantage demain, si nous ne faisons rien. Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, voilà la réalité.

Nous avions préparé le budget de la Sécurité sociale en quinze jours, et je redis, une dernière fois sans doute, que jamais un gouvernement depuis 1958 n'avait eu seulement quinze jours pour préparer un budget. Il n'était donc pas parfait, je l'ai moi-même dit, et il a été sérieusement amélioré par beaucoup de vos amendements, souvent pris dans tous les groupes.

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18h52: Gabriel Attal prend la parole et s'en prend violemment au RN, estimant qu'ils sont la "censure honteuse" : "Je crois que ce que demandent les Français, c'est en somme moins de bruit et plus d'actions. C'est précisément le projet que cherche à mettre en œuvre Michel Barnier. L'heure est venue de mettre de côté ce qui nous divise. L'heure est venue pour l'ensemble des députés de notre pays de se hisser à la hauteur du moment et à la hauteur de leurs responsabilités. (...) J'en appelle à toutes les bonnes volontés, d'où qu'elles viennent, pour qu'elles s'unissent enfin, non pour effacer nos différences, mais pour défendre ce que nous avons de plus cher : la France, notre pays et les Français."

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17h29 Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine , prend la parole à son tour, et commence par vivement critiquer l'addition des votes de la gauche et du Rassemblement national.

"Vous faites semblant de vous injurier et vous apprêtez à voter les uns avec les autres pour faire tomber un gouvernement". "Cette jonction de La France insoumise et du Rassemblement national était déjà à l'œuvre lorsque vous tentiez d'abroger la réforme des retraites sans la financer."

"Pour la première fois depuis 62 ans, un gouvernement risque d'être renversé. Alors oui, bien sûr, nous avons tous conscience de la situation politique extrêmement difficile (...) Mais le choix que vous avez à faire, il est parfaitement clair et il n'y en a pas trois. Il n'y a que deux choix possibles, l'intérêt du pays ou l'intérêt des partis, le choix de la responsabilité ou le choix du chaos, le choix de la solution ou le choix du désordre."

Laurent Wauquiez accuse le RN et LFI de préférer "le chaos" à "la responsabilité": "Aujourd'hui, c'est le chaos ou la responsabilité", lance-t-til.

"Ce que nous avons engagé est perfectible. Mais notre pays peut-il encore se payer le luxe de semaines d'instabilité gouvernementale ?", avant de «rendre hommage» à Michel Barnier.

"On ne peut pas expliquer, avec la légèreté avec laquelle vous le faites, que la censure n'aura pas de conséquences. On ne peut pas mentir aux Français en disant qu'il n'y aura pas des conséquences. Il y en aura et elles seront payées par les Français et tous ceux qui se prêtent à ce jeu minable aujourd'hui en rendront compte devant les Français."

"La censure, c'est l'augmentation de l'impôt sur le revenu. C'est la fin des aides d'urgence pour les agriculteurs. C'est la fin du plan d'urgence pour sauver nos maisons de retraite de la faillite. C'est renoncer aux augmentations d'effectifs de gendarmes, de policiers et de magistrats. C'est le coup d'arrêt à la loi de programmation militaire. C'est la dette qui va continuer à filer. C'est l'aggravation de la crise immobilière."

Et de dénoncer "le jeu minable" de Marine le Pen: "Vous en porterez la responsabilité devant les Français parce qu'ils se rappelleront qui a allumé la mèche", critique encore le président des députés LR à la tribune.

Laurent Wauquiez fait la liste des projets qui seraient laissés en suspens en cas de censure du gouvernement. "Nous dansons au-dessus d'un volcan et vous nous proposez de faire un pas supplémentaire en direction de l'instabilité institutionnelle qui a précipité l'agonie de la IVe République", lance le député. Il s'adresse particulièrement au Rassemblement national. "La réalité, Mme Le Pen, c'est que sans vos voix, la France Insoumise ne pourrait rien", dit-il.

"Par votre irresponsabilité, vous allez enfoncer la France dans une crise économique et financière", dénonce Laurent Wauquiez.

"Vous en porterez la responsabilité devant les Français. Et si encore vous aviez des solutions, mais vous proposez le blocage sans solution. Il ne peut pas y avoir de nouvelles élections législatives avant l'été."

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17h18: Boris Vallaud, président du groupe "Socialistes et apparentés à l'Assemblée Nationale prend la parole: 

"Au moment de la constitution de votre gouvernement, vous aviez annoncé une nouvelle méthode. Que le projet de budget était perfectible. À aucun moment, vous nous avez laissé améliorer votre projet injuste", affirme-t-il. "Nous n'avons jamais été dans le tout ou rien, à aucun moment. Vous n'avez donné suite à aucune de nos propositions."

"Cette motion de censure, c’est d’abord votre échec, l’échec de la méthode Barnier qui n’aura été qu’un bruit qui court.", a-t-il lancé.

"Les députés (...) élus par l'élan démocratique de ce front républicain, n'étaient tenus que par une seule promesse, une seule loyauté, un seul engagement, ne rien céder à l'extrême droite", s'indigne-t-il.

"C'est avec le seul RN que vous avez engagé des discussions. Il est manifestement devenu plus convenable de parler avec l'extrême droite qu'avec la gauche. Et nous ne pouvons nous résoudre à cela, comme nous ne pouvons nous résoudre à la trahison du front républicain, qui justifie à elle seule cette motion de censure."

"Nous revendiquons, à gauche, de gouverner". "Le vote des Français n'a pas donné de majorité. Un chemin de dialogue avec les seules forces républicaines, c'est le contrat qui nous lie à nos électeurs. Un Premier ministre de gauche conduisant la politique de la Nation et une Assemblée qui cherche des compromis, c'est ce que nous appelons un accord de non-censure sans 49.3."

Et de lancer en direction des députés de la majorité: "La majorité de compromis que vous avez voulus s'est transformée en un sinistre gouvernement de connivence avec l'extrême droite que vous subissez et qui désormais vous achève à tout républicain authentique." 

Et de demander s'ils préfèrent "négocier avec une gauche au pouvoir que certains jugent imparfaite, mais avec laquelle vous partagez la plupart des combats républicains ?"

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17h03: Marine le Pen prend la parole à son tour. La président du groupe RN à l'Assemblée Nationale déclare: «Nous voilà au moment de vérité (...) qui met fin à un gouvernement éphémère», a-t-elle débuté.

"Nous avons voulu croire, manifestement à tort, que vous seriez un bâtisseur sincère capable d'appréhender les nouveaux équilibres politiques. L'Assemblée nationale va très vraisemblablement censurer cette illusion d'optique."

"Au fil de ces trois petits mois, il est apparu que vous étiez en réalité à la tête d'un gouvernement dépourvu de toute assise démocratique, y compris au cœur de votre soi-disant socle commun","

Et d'estimer que "ce qui est surprenant dans cette affaire, c'est la surprise d'un Premier ministre qui sait mieux que nous que c'est dans ses rangs que l'intransigeance, le sectarisme et le dogmatisme lui ont interdit la moindre concession, ce qui aurait évité ce dénouement".

"Depuis 50 ans, la France a perdu le contrôle de ses finances publiques", a-t-elle dénoncé.

"Ce budget prend en otage les Français, singulièrement les plus vulnérables. Ils se posent tous une unique question : où va l'argent ? Toujours plus d'impôts, et pourtant toujours moins de services publics et de protection sociale. Nous avons proposé un contre-budget. Vous avez refusé jusqu'au bout de retenir une partie des mesures, vous n'avez apporté qu'une réponse : l'impôt, toujours l'impôt."

"Le budget que nous rejetons aujourd'hui ne fait pas que renier vos promesses. Il ne comporte ni cap ni vision. C'est un budget technocratique qui continue à dévaler la pente, en se gardant bien de toucher au totem qu'est l'immigration hors contrôle."

"Je voudrais rafraîchir la mémoire de certains députés. Messieurs Wauquiez et Attal nous affirmaient qu'il y aurait une règle d'or pour revaloriser les retraites à hauteur de l'inflation", lance-t-elle en direction des deux présidents de groupes appartenant au "socle commun". "Ce budget renie ces promesses."

"Les petits pas" obtenus "très tardivement" par le RN ces derniers jours "ne peuvent s'appeler des concessions, ce sont des miettes", fustige Marine Le Pen.

Et d'ajouter: "À ceux qui me croient animée de l'intention de choisir, par un vote de censure, la politique du pire, je veux leur dire que la politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget, un tel gouvernement, un tel effondrement."

Avant de s'en prendre à Emmanuel Macron qui "s'est attaqué, depuis sept ans, à tous les murs porteurs de l'État et de la Nation et a terriblement affaibli la fonction présidentielle".

"Parce que nos logiques constitutionnelles le commandent, en attendant que le peuple reprenne la parole et la main, c'est au chef de l’État, et à lui seul, qu'il appartiendrait de sortir le pays de cette pathétique ornière."

Et d'évoquer les appels à la démission d'Emmanuel Macron: "J'ai trop de respect pour la fonction suprême, pour participer à une quelconque entreprise de demande de destitution". "C'est à l'intéressé lui-même de conclure s'il est en mesure de rester ou pas."

Marine Le Pen tacle également les députés insoumis. "Les institutions nous contraignent à mêler nos voix à celles de l'extrême gauche. Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous le faisons tant les idées de l'extrême gauche et de la gauche extrémiste sont dévastatrices pour l'unité, la sécurité et la prospérité du pays".

"Les institutions nous contraignent aujourd'hui à utiliser le NFP comme un simple outil pour éviter l'application d'un budget toxique", affirme Marine Le Pen. "Mais contrairement à ce que vous avez fait en juin dernier, nous, nous ne les envisagerons jamais comme des alliés."

"Quoi qu'il advienne, le Rassemblement national se tiendra prêt pour ouvrir au pays la voie du redressement qui l'attend. Le temps n'est plus très loin avant que ne se profile la grande alternance", a-t-elle conclu.

16h53: Le président de la commission des Finances et député LFI Eric Coquerel prend la parole en premier. "Nous faisons aujourd'hui l'Histoire. Vous allez être le seul Premier ministre à être censuré depuis 1962", déclare-t-il.

Et d'ajouter: "La majorité de nos concitoyens n'est ni derrière votre gouvernement, ni derrière le Président. La majorité du peuple est derrière la motion que je porte."

"La majorité du peuple est derrière la motion que je porte", lance-t-il évoquant "son honneur" de pouvoir la défendre.

Et de dénoncer "l'illégitimité absolue" de Michel Barnier "devant le suffrage universel".

"Votre échec était annoncé et il fut cuisant. Cette motion va vous emporter", a-t-il déclaré.

"Cette illégitimité provoque votre chute parce que vous n'avez pas tenu vos engagements. Les seuls compromis que vous étiez prêts à admettre étaient ceux négociés avec vous-même."

"Le vrai responsable de cette situation, c'est Emmanuel Macron", a-t-il lâché.

Et de poursuivre: "Votre échec était annoncé, il fut cuisant. Cette motion de censure va vous emporter".

"Vous avez tenté des compromis avec l'extrême droite, en violation du barrage républicain qui s'est exprimé majoritairement en juillet dernier", a-t-il dénoncé.

"Cette compromission n'empêchera pas votre chute dans le déshonneur. Jusqu'au bout, vous aurez invoqué des valeurs communes avec l'extrême droite. C'est une insulte vis-à-vis des électeurs."

"Le chaos est déjà là. Il est politique, économique et social", a-t-il poursuivi.

"C'est votre politique économique et fiscale qui a contribué à appauvrir le pays. La colère monte. Ces politiques échouent partout, il est vital de rompre avec elles. Après votre chute, il y aura tôt ou tard un budget pour l'État. Une loi spéciale permettra de passer la fin de l'année. Cela ne fera pas payer d'impôts de plus aux Français."

Et de proposer: "Il pourrait y avoir un gouvernement du NFP (...) Il semble que le chef de l'État ne veuille pas de cette solution. La sortie de crise passera par le suffrage populaire. Elle ne pourra attendre juillet et doit concerner le responsable de tous ces chaos. Nous sonnons le glas du mandat du Président."

16h52: L'Assemblée nationale ouvre sa séance sur l'examen des motions de censure.

Tous les groupes politiques vont avoir la parole, Eric Coquerel en premier, avant la réponse de Michel Barnier, puis le vote sur la motion déposée par le Nouveau Front populaire.

16h46: Le Premier ministre Michel Barnier a quitté Matignon, et vient d'arriver à l'Assemblée Nationale. La sonnerie vient de retentir, signifiant que le début des débats dans l'hémicycle devrait commencer incessament.

15h48: «Perdre un gouvernement aujourd'hui serait une vraie catastrophe» pour les agriculteurs, a estimé le président du syndicat des betteraviers, évoquant notamment la fragilisation du barrage de la France contre l'accord de libre-échange entre l'UE et des pays du Mercosur. «On a besoin aujourd'hui d'un ministre de l'Agriculture, on a besoin d'un gouvernement» pour «cranter» des mesures en faveur des agriculteurs contenues dans le projet de budget 2025 et dans celui de la sécurité sociale (PLFSS), a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), Franck Sander.

«Perdre un gouvernement aujourd'hui serait une vraie catastrophe (...) pour nous, pour le monde agricole», a ajouté le président de cette association spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA. «Quand il y a autant de manifestations partout, c'est pas pour rien. Et là, on avait quand même un début de solution», a-t-il estimé. Selon lui, un péril se profile à très court terme: la conclusion de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. «La première des choses, c'est le Mercosur. [Le Premier ministre Michel] Barnier tombe... La Commission européenne va tracer, c'est sûr et certain. (...) C'est quand même Barnier qui a réussi à entraîner avec lui la Pologne, l'Italie dans une moindre mesure, les Pays-Bas, l'Autriche», a poursuivi Franck Sander.

«On a besoin d'un gouvernement fort qui aille trouver des alliances [dans l'UE]. Si ce n'est pas Barnier, il va falloir que le président de la République le fasse», a-t-il enchaîné. Les pays du Mercosur espèrent une finalisation «historique» de l'accord commercial avec l'Union européenne lors du 65e sommet qui s'ouvre vendredi à Montevideo, comme l'a encore réclamé avec insistance l'Allemagne, malgré l'opposition de la France et les réticences de la Pologne. «On a pu trouver quelques supports dans d'autres pays européens, mais ça risque d'être insuffisant pour enrayer la dynamique portée par la Commission européenne», a relevé le directeur général de la CGB, Nicolas Rialland.

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15h08: Le groupe Écologiste et social à l’Assemblée nationale a présenté mercredi onze propositions sur lesquelles il espère obtenir des majorités parlementaires, s’engageant notamment à ne pas utiliser de 49.3 si la gauche accédait au pouvoir. Il faut «poser le quoi avant le qui», a affirmé le député Charles Fournier, alors que les stratèges des différents groupes politiques s’interrogent sur les suites politiques à donner à la chute annoncée du Premier ministre Michel Barnier.

Abrogation de la réforme des retraites, fin des licenciements boursiers, loi de programmation climat... «Ces onze propositions constituent une feuille de route gouvernementale que nous soumettons au débat», a déclaré la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Comment? En «étant chaque jour dans l’hémicycle pour créer les conditions du dialogue et obtenir sur celles-ci des majorités parlementaires», et en prenant «l’engagement de ne pas utiliser de 49.3 si la gauche et les écologistes sont au gouvernement», a-t-elle ajouté.

14h57: Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon est arrivé à l'Assemblée nationale, aux côtés de Mathilde Panot. Il sera présent dans les tribunes pour assister à l'examen des motions de censure du gouvernement Barnier.

14h32: "Nous assisterons très probablement à une convergence des luttes entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire », a déclaré Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement

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14h00: Le Premier ministre Michel Barnier vient d'arriver à l'Assemblée nationale pour les questions au gouvernement

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13h07: Le point sur ce que l'on sait à la m-journée

Moins de six mois après le coup de massue de la dissolution, l’Assemblée nationale s’apprête à censurer le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962 qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire. L’Assemblée examinera à partir de 16H00 les deux motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire et l’alliance entre le RN et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre, nommé le 5 septembre.

La motion du RN sera défendue par Marine Le Pen, selon une source au groupe RN, mais c’est celle de la gauche qui devrait être adoptée vers 20H00, le RN ayant l’intention de la voter.

Ces deux motions ont été déposées lundi dans la foulée du déclenchement par le Premier ministre de l’article 49.3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Les responsables de l’exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l’inéluctabilité de ce scénario, en appelant à la « responsabilité » des députés.

Depuis Ryad, Emmanuel Macron a dit ne « pas croire au vote de la censure », pointant un « cynisme insoutenable » du RN s’il joignait ses voix à celles du NFP qui vilipende les lepénistes dans sa motion, et du côté du PS une « perte de repères complète ».

Michel Barnier a lui souligné sur TF1 et France 2, que chaque député avait « une part de responsabilité », espérant que prévale « l’intérêt supérieur du pays ». Si M. Macron a appelé à « ne pas faire peur aux gens » en évoquant un risque de crise financière, M. Barnier a lui dramatisé l’enjeu, répétant que la censure rendrait « tout plus difficile et plus grave », alors que les signaux sont déjà, selon lui, au rouge sur les plans budgétaire, financier, économique et social.

11h27: En cas de censure du gouvernement mercredi, la sous-indexation des retraites prévue dans le budget de la Sécu ne s’appliquera pas: les retraités verront leurs pensions revalorisées en étant indexées sur l’inflation, comme le prévoit la loi, a confirmé la ministre du Travail. En vertu du Code de la Sécurité sociale, les retraites de base sont chaque année augmentées au 1er janvier, indexées sur la hausse des prix à la consommation (hors tabac) constatée par l’Insee pour l’année précédente.

Pour économiser 3 milliards d’euros, le gouvernement et la droite sénatoriale avaient décidé de modifier ces règles en 2025. Les pensions ne devaient être augmentées que de la moitié de l’inflation au 1er janvier, soit +0,8% selon l’exécutif, avec un complément au 1er juillet pour les retraites inférieures à 1.500 euros bruts pour arriver à +1,6%.

Sans ce texte, la loi prévaut. Interrogée sur Franceinfo mercredi, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet l’a confirmé: « les retraités seraient effectivement gagnants, si on peut dire qu’il y a des gagnants, parce qu’effectivement (...) ils verraient leurs pensions indexées sur l’inflation. »

Mais « il y a une forme de frilosité et de myopie de la classe politique qui considère les retraités comme un bloc homogène. (..) Il y a 75% des retraités qui sont propriétaires » et certains « peuvent, je pense, participer à l’effort de redressement de nos comptes publics, au même titre que les actifs », a poursuivi la ministre, jugeant que le budget de la Sécu aurait « protégé » les retraités précaires. « On ne peut pas se dire qu’il y a des perdants, des gagnants.

La situation de l’endettement, si elle s’emballe, elle ne sera bonne pour personne », a souligné Mme Panosyan-Bouvet. Sans budget, la France se retrouvera dans « un océan de difficultés » et « 17 millions de foyers » verront leurs impôts augmenter et « rien ne peut être fait pour éviter cette situation », a-t-elle ajouté.

10h14: En cas de censure, il reviendrait à M. Macron, élu en 2017 et réélu en 2022, de désigner un nouveau Premier ministre. Il lui avait fallu près de 50 jours pour nommer M. Barnier le 5 septembre, après moult rebondissements et polémiques.

Cette instabilité politique explique en partie la nervosité des marchés, dans un contexte de lourd endettement : le taux d’emprunt à 10 ans de la France est même passé très brièvement au-dessus de celui de la Grèce, traditionnel mauvais élève en la matière dans l’UE, mercredi dernier.

Le gouvernement français risque de tomber pour avoir prévu 60 milliards d’économies dans son projet de budget 2025. Son objectif est de ramener le déficit public par rapport au PIB d’abord autour de 5% - contre 6,1% en 2024 -, puis en dessous du plafond européen autorisé de 3% en 2029.

Cette nouvelle crise politique survient juste avant la réouverture ce week-end de la cathédrale Notre-Dame de Paris, cinq ans après son incendie le 15 avril 2019, avec de nombreuses personnalités attendues dont le président élu américain Donald Trump. La France avait déjà un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes quand elle a accueilli les JO l’été dernier.

09h40: Le point sur la situation

Moins de six mois après le coup de massue de la dissolution, l’Assemblée nationale françaie s’apprête à censurer mercredi le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962 qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire.

Le suspense paraît limité sur le papier: la censure du gouvernement de M. Barnier, un vétéran de la droite française de 73 ans, est d’ores et déjà demandée par une large majorité de députés issus de la gauche et de l’extrême droite, avant même le débat prévu à partir de 15h00 GMT, et le vote attendu vers 18h00 ou 19h00 GMT.

Les deux motions de censure déposées par l’opposition de gauche (Nouveau Front populaire) et par l’extrême droite (le Rassemblement national et ses alliés) sont soutenues par 325 députés, largement plus que les 288 nécessaires pour faire tomber le gouvernement, ce qui n’est plus survenu en France depuis 1962.

Un « réflexe de responsabilité » des députés est toutefois « possible » pour éviter la censure de l’exécutif, dans « l’intérêt supérieur du pays », a espéré mardi soir Michel Barnier, interrogé sur deux chaînes de télévision.

Le président Emmanuel Macron, en voyage en Arabie Saoudite, a de son côté affirmé qu’il ne pouvait « pas croire au vote d’une censure » du gouvernement, ajoutant que renverser l’exécutif serait « une dissolution des esprits ».

Cette possible censure fait suite à des mois d’une vie politique mouvementée, démarrée par la dissolution de l’Assemblée nationale décidée en juin par le chef de l’Etat, après des élections européennes qui avaient acté la déroute de ses troupes face à l’extrême droite.

S’en étaient suivies de longues discussions aboutissant à un fragile gouvernement de droite et du centre, quand la gauche représente la première force de la chambre basse, devant le centre macroniste et l’extrême droite, sans qu’aucune de ces forces ne dispose d’une majorité.

La gauche, dénonçant un « hold-up électoral », avait déjà présenté une motion de censure début octobre, que l’extrême droite s’était refusée à voter, permettant au gouvernement de survivre.

08h45: Bruno Retailleau est invité ce matin sur CNews et il dénonce le comportement du RN qui va se retrouver, selon lui à soutenir une motion de censure qui l'insulte :  «C'est une "Mélenchonisation" de Marine Le Pen» 

 

08h18: La réaction de Boris Vallaud aux déclarations de Michel Barnier dont "la méthode s'est révélée être une impasse". "Il n'a eu de mots et d'attentions que pour l'extrême droite. Je me désole de la situation. Nous avons attendu des gestes du Premier ministre."

06h25: Mais pourquoi Michel Barnier est-il intervenu hier soir à la télé, sans faire la moindre proposition nouvelle ? Le Premier ministre Michel Barnier a en effet affirme affirmé mardi que "18 millions" de Français "verront leur impôt sur le revenu augmenter" si le budget 2025 n'était pas adopté. "L'impact de cette instabilité politique, vous la verrez immédiatement dans les taux d'intérêt", a également assuré le chef du gouvernement sur TF1 et France 2.

"On n'est pas dans du marchandage, on n'est pas dans du chantage" avec le Rassemblement national mais Marine Le Pen est entrée "dans une sorte de surenchère", a affirmé Michel Barnier. 

"Il n'y a pas de marchandage, il y a eu une écoute", "une sorte de négociation", et la cheffe de file du RN "a essayé d'entrer dans une sorte de surenchère", a ajouté le Premier ministre sur TF1 et France 2. "J'ai toujours dit que ce texte (le budget) était perfectible" et "on a écouté tout le monde et on a donné des avancées, des progrès sur beaucoup de points", a-t-il fait valoir.

05h23: Marine Le Pen a déploré hier soir que Michel Barnier ait inscrit son budget "dans la continuité catastrophique d'Emmanuel Macron", estimant que dans ces conditions il "ne pouvait qu'échouer". "En inscrivant son budget dans la continuité catastrophique d'Emmanuel Macron, le Premier ministre ne pouvait qu'échouer", a réagi sur X la cheffe de file des députés RN, à la veille de la motion de censure que son groupe s'apprête à voter pour faire tomber le gouvernement.

05h02: Dans une tribune pour Le Figaro, le président du Sénat, Gérard Larcher, "appelle chacune et chacun à se dépasser pour la France et à refuser les conséquences d’une instabilité politique et les incohérences d’un vote de censure", appelant "au sursaut, pour dépasser les calculs politiques, les surenchères, les rancœurs et les velléités de revanche".

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Vos réactions

Portrait de mercibernard
4/décembre/2024 - 09h27

Le fautif de l'histoire c'est macron, éliminé par les urnes il devrait partir ... ce qu'il fera de toute façon

Portrait de Poil à gratter
4/décembre/2024 - 09h29

L'histoire nous enseigne qu'il faut se méfier des vendéens: à partir de 1793, avec les Chouans, ils ont combattu la 1e république, cette marque contre révolutionnaire est ancrés dans une certaine mémoire collective vendéenne: De Villiers, Retailleau et consorts

Portrait de Poil à gratter
4/décembre/2024 - 09h15
MICMAH458 a écrit :

Probablement pas, mais ne vous limitez pas à commenter les commentaires, et faites nous donc part de votre avis sur la situation dont il est question, cela serait beaucoup plus intéressant. smiley

désolé mais je n"ai pas à satisfaire  une quelconque injonction d'où qu'elle vienne ...

Portrait de MICMAH458
4/décembre/2024 - 09h12
Poil à gratter a écrit :

vous détenez LA vérité?

Probablement pas, mais ne vous limitez pas à commenter les commentaires, et faites nous donc part de votre avis sur la situation dont il est question, cela serait beaucoup plus intéressant. smiley

Portrait de Poil à gratter
4/décembre/2024 - 09h09
MICMAH458 a écrit :

Il est venu à la télé pour essayer une fois encore, une dernière fois, de faire peur aux français, comme tous ces politicards le font toujours quand ils n'ont pas grand chose à proposer et qu'ils n'ont pas de solution à la crise qu'ils ont eux-mêmes provoquée.  Ces "menaces" à peine déguisées de ce qui va arriver à la population si ce n'est plus leur clan qui gouverne le pays, n'ont qu'un seul but : faire se retourner l'opinion publique contre ses adversaires politiques en leur imputant la responsabilité des malheurs qui vont arriver (encore plus d'impôts, de l'insécurité augmentée, de l'immigration encore moins contrôlée, la fermeture des usines, les investisseurs qui vont se barrer, le taux de chômage en croissance, la pauvreté, sans parler du retour du Covid, de la peste, de quelques tremblements de terre,, etc etc...C'est toujours la même stratégie, la même façon de faire de la politique, celle de la clique des dupond, attal, borne, bref tous les subalternes de macron qui n'ont eu de cesse d'appeler au front républicain, quitte à s'allier avec des formations avec lesquelles ils n'ont pas le moindre lien en commun.  C'est toujours le "c'est pas moi, c'est les autres, nous on détient LA vérité, on est les meilleurs pour dire comment vous allez vivre, les autres ne sont que des imbéciles dangereux et incompétents".

vous détenez LA vérité?

Portrait de Amandecroquante
4/décembre/2024 - 09h01

Je l’aime bien Retailleau mais il devrait éviter de faire le politicien…

son gouvernement n’avait aucune légitimité devant les français qui ont voté comme des pieds. ‘Et Macron est le seul coupable de la situation 

Portrait de MICMAH458
4/décembre/2024 - 09h01

Il est venu à la télé pour essayer une fois encore, une dernière fois, de faire peur aux français, comme tous ces politicards le font toujours quand ils n'ont pas grand chose à proposer et qu'ils n'ont pas de solution à la crise qu'ils ont eux-mêmes provoquée.  Ces "menaces" à peine déguisées de ce qui va arriver à la population si ce n'est plus leur clan qui gouverne le pays, n'ont qu'un seul but : faire se retourner l'opinion publique contre ses adversaires politiques en leur imputant la responsabilité des malheurs qui vont arriver (encore plus d'impôts, de l'insécurité augmentée, de l'immigration encore moins contrôlée, la fermeture des usines, les investisseurs qui vont se barrer, le taux de chômage en croissance, la pauvreté, sans parler du retour du Covid, de la peste, de quelques tremblements de terre,, etc etc...C'est toujours la même stratégie, la même façon de faire de la politique, celle de la clique des dupond, attal, borne, bref tous les subalternes de macron qui n'ont eu de cesse d'appeler au front républicain, quitte à s'allier avec des formations avec lesquelles ils n'ont pas le moindre lien en commun.  C'est toujours le "c'est pas moi, c'est les autres, nous on détient LA vérité, on est les meilleurs pour dire comment vous allez vivre, les autres ne sont que des imbéciles dangereux et incompétents".

Portrait de KERCLAUDE
4/décembre/2024 - 08h54

Il se souvient des magouilles aux dernières élections ........

Portrait de COLIN33
4/décembre/2024 - 08h06 - depuis l'application mobile

Il lave son linge sale, mais qui l'a souillé ?