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Immeubles effondrés rue d’Aubagne à Marseille: Six ans après la mort de huit personnes, le procès de seize personnes dont un ancien adjoint au maire s’ouvre aujourd’hui - VIDEO

Six ans après la mort de huit personnes dans l’effondrement de deux immeubles près du Vieux-Port à Marseille, le procès de seize personnes dont un ancien adjoint au maire s’ouvre jeudi, tous impliqués dans la somme de négligences et de calculs financiers ayant conduit à la catastrophe.

Signe du traumatisme toujours palpable dans la deuxième ville de France, les photos des huit victimes, âgées de 30 à 58 ans, seront exposées au tribunal durant les six semaines d’audiences, jusqu’au 18 décembre.

Jeudi, la presse locale donnait la mesure de l’émoi que suscite encore le drame six ans après, parlant d’un « procès monstre » ou « pour l’histoire » dans une ville toujours minée par le fléau de l’habitat indigne et du mal-logement.

Pour la Fondation Abbé Pierre, au nombre des 87 parties civiles, le procès doit acter « tout ce qu’il ne faudra plus jamais faire » dans un pays comptant encore 600.000 taudis.

Tous les maillons de la chaîne du logement ont été incriminés dans l’enquête : plusieurs copropriétaires mais aussi un gestionnaire d’immeuble, un expert architecte, un bailleur social et un élu chargé de la police des immeubles en péril Julien Ruas dont les magistrats instructeurs ont relevé la désorganisation des services et le traitement des nombreux signalements « avec une légèreté qui interroge ».

Seize prévenus sont renvoyés devant la justice, certains risquent jusqu’à dix ans de prison.

Le 5 novembre 2018, deux immeubles en plein coeur du vieux Marseille populaire chéri des amoureux de cette ville française cosmopolite, le 65 rue d’Aubagne et l’immeuble inhabité voisin du 63, propriété d’un bailleur social, s’étaient écroulés sur eux-mêmes en quelques secondes.

Le drame a mis en lumière l’inaction de la municipalité de l’époque comme une forme d’indifférence globale : « l’état du bâti ancien du centre-ville était dans un tel état de dégradation depuis de nombreuses années que tout un chacun avait pris l’habitude d’y être confronté quotidiennement », ont constaté les juges d’instruction durant leur enquête.

Pour l’instruction, la catastrophe est « le reflet dramatique et paroxystique d’une accumulation de dysfonctionnements ».

 

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