
Les auteurs de l'audiovisuel, en particulier de documentaires, réclament un "salaire minimum" face à une perte de pouvoir d'achat d'environ 30% en vingt ans, a estimé mardi la Garrd, leur syndicat, à l'occasion du festival du documentaire Fipadoc à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
En septembre 2023, un rapport de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac) a fait état d'une baisse de pouvoir d'achat d'environ "30% en un peu moins de 20 ans" pour les auteurs de l'audiovisuel, les documentaristes semblant "les plus touchés" selon ce document.
Des négociations sur "une enveloppe minimale de réalisation" ont démarré la semaine dernière entre organisations d'auteurs, syndicats de salariés et de producteurs. L'objectif est d'"enfin aboutir à un salaire minimum journalier qu'on attend depuis au moins vingt ans et rattraper ces 30%", a expliqué Marianne Kerfriden, présidente de la Guilde des auteurs et réalisateurs de reportages et documentaires (Garrd), syndicat créé il y a trois ans qui compte environ 500 adhérents
. Les discussions devraient durer plusieurs mois. "C'est totalement nouveau de parler de salaire minimum en France", souligne Anne Richard, vice-présidente du syndicat. "Les filets de sécurité" du système social français "sont en train de se réduire au fil des gouvernements sucessifs en France et nous assistons à une précarisation des réalisateurs et réalisatrices", renchérit-elle.
Prenant exemple sur la grève maintenue pendant plusieurs mois par les scénaristes aux États-Unis, jusqu'à un accord signé en décembre, le syndicat avance des "revendications communes" avec ses homologues américains. Les représentantes de la Garrd aimeraient notamment que le travail d'écriture soit pris en considération. "Il faut qu'on arrive à quantifier ce travail pour des films aussi compliqués que les documentaires", fait valoir Marianne Kerfriden.
En décembre dernier, la Garrd avait déjà rejoint un mouvement de contestation initié par les techniciens de la production audiovisuelle. Ces derniers réclamaient un "rattrapage" des salaires et après des journées de grève qui ont perturbé des tournages, un accord de revalorisation a été signé le 19 janvier entre les employeurs et trois syndicats.
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Ils n’ont qu’à s’en prendre à toutes ces vedettes qui elles, se gavent
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