pompiers Des forêts calcinées au Canada, des îles grecques dévastées par les incendies en Méditerranée: au milieu de ces images de désolation, la France a fait figure d’exception durant l’été, à la faveur de meilleures conditions météorologiques et d’une forte mobilisation des moyens de prévention et de lutte contre les feux.
Dans l’Hexagone, l’été 2023 a été beaucoup moins ravageur que le précédent: les autorités recensent 14.558 hectares brûlés depuis le début de l’année contre 72.000 l’an dernier, alors que la moyenne annuelle se situe autour de 15.000 ces 15 dernières années.
« On ne peut plus tellement parler de saison de feux de forêt », balaie d’entrée Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). « Il y a eu beaucoup de feux en début d’année, avec presque 10.000 hectares brûlés, ce qu’on n’avait jamais vu ».
Dans les Pyrénées-Orientales - où sévit une des pires sécheresses de l’histoire de ce département - 1.000 hectares avaient ainsi brûlé en avril en bordure de Cerbère, village frontalier de l’Espagne, laissant alors craindre le pire pour la saison estivale.
Le nombre de départs de feux reste, lui, élevé: 12.814 en 2023, contre 19.821 en 2022 et 9.069 en 2021. « On arrive à les contenir grâce à la doctrine d’attaque massive sur les feux naissants, de moins de cinq hectares », précise M. Bosland.
Christophe Chantepy, expert en défense des forêts contre les incendies (DFCI) pour l’Office national des forêts (ONF), estime que l’accalmie cet été (s’agissant des surfaces brûlées) s’explique par une combinaison de trois facteurs: la météo, une mobilisation des moyens de lutte et de prévention et une meilleure prise de conscience par la population du risque de feux de forêt.
« On a eu la chance d’avoir pas mal de précipitations à la fin du printemps. La sécheresse profonde des sols est toujours problématique mais la végétation de la partie nord de la France en début d’été a bénéficié des pluies. Le risque s’est plutôt cantonné sur la façade méditerranéenne comme ça l’était historiquement », souligne M. Chantepy.
En Corse-du-Sud, le bilan est « très faible » selon le directeur du Sdis Jean-Jacques Peraldi, avec 70 feux pour 30 hectares brûlés. Même constat en Haute-Corse: 261 hectares de feux, contre 594 hectares l’été dernier.
Le Var a compté 29 feux de forêt pour 11 hectares brûlés. « On n’a pas eu comme en 2021 ou en 2022, du vent juste après les périodes de canicule. On a eu un petit peu d’eau à un moment donné. Donc tout ça fait que les facteurs n’étaient pas en phase au même moment. Néanmoins, c’était une année à risque, du fait des températures élevées », nuance Eric Grohin, directeur du Sdis du Var.
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